Un bâtiment passif, c'est d'abord un bâti extrêmement performant. Ensuite, des systèmes techniques de ventilation, de chauffage et de production d'eau chaude avec des rendements les plus élevés possibles, adaptés à des bâtis à faible consommation d'énergie.
En matière d'isolation thermique, les concepteurs allemands de bâtiments passifs isolent tout, notamment les fondations.
En effet, lorsque les déperditions thermiques de l'enveloppe sont très réduites, ne laissant qu'un besoin de chauffage de l'ordre de 10W/m² pour les conditions extérieures de base, proportionnellement, les fondations constituent un pont thermique significatif qu'il faut traiter.
©Jakon
Isoler les fondations, pour l'instant, fait appel à deux techniques, toutes deux exposées ici. Premièrement, la semelle de polystyrène expansé (PSX en français, XPS pour le reste de l'Europe), insensible à l'eau et à l'humidité.
Plusieurs fabricants, dont Jakon Insulation, LohrElementE ou Isoquick, proposent des plaques de PSX formant une semelle complète sous le bâtiment, sur laquelle les fondations sont coulées. Ces fabricants proposent des plaques de diverses formes pour s'adapter à toutes sortes d'architectures, tant les bâtiments ne dépassent pas R+2.
Le système Peripor d'Isoquick offre une conductivité thermique de 0,038W/m.K avec une résistance à la compression de 10.000kN/m. Jakodur Atlas, la solution de Jakon Insulation, existe en épaisseurs de 100 à 320mm si bien qu'il est possible de réaliser, grâce à ce système à emboîter, une isolation thermique et un coffrage des radiers, sans pont thermique pour tous les types de bâtiment. Il permet d'obtenir des sols avec des valeurs U≤0,15W/ (m² K).
©Porextherm
Deuxième solution, pour des bâtiments plus lourds: le foamglass et les granulats de verre soufflé. Le Foamglass est connu de longue date. Il est utilisé en construction passive pour l'isolation périphérique des parties enterrées et reste parfaitement insensible à l'eau et à l'humidité.
Les granulés de verre, quant à eux, sont issus du recyclage de verre domestique et se posent à fond de fouilles, emballés dans un géotextile (d'une densité de 150g/m² au minimum), les fondations sont littéralement coulées dessus.
Ces granulés offrent une résistance à la pression de l'ordre de 50 t/m² pour ceux de Technopor, par exemple, ils sont totalement insensibles à l'eau, à l'humidité, au gel, ne brûlent pas, etc. Leur poids n'atteint que 170 kg/m3 environ, soit 20 fois moins que du gravier. Leur conductivité thermique est comprise entre 0,075 et 0,095W/m.K.
Le second composant clef en matière d'enveloppe, ce sont les ouvrants. Le Passivhaus Institut de Darmstadt a lancé depuis 15 ans, une certification des composants de construction passifs. En ce qui concerne les fenêtres, il exige une valeur Uv≤0,80W/(m².K) de la fenêtre seule et Uv≤0,85W/(m².K) pour la fenêtre installée.
Le français Bieber portes et fenêtres a ainsi certifié sa fenêtre BI-Passif en bois-alu (1,23x1,48 m et un vitrage d'une valeur Ug=0,70W:(m².K)). Parmi les fabricants de fenêtres certifiées par le Passivhaus on trouve toutes les grandes marques européennes, comme Aluplast, Energate, Internorm, Optiwin, Raico, Rehau,Sapa Building System et Schüco.
Des fenêtres de toit sont également certifiées – Velux, Fakro, notamment – et exposées à Francfort en marge du congrès. On trouve également des systèmes de façades tertiaires en mur rideau, avec ou sans ouvrants, chez Lamilux, Kawneer, Raico, Schüco et d'autres, avec les mêmes exigences de performance que pour les fenêtres: Uv≤0,80W/(m².K) pour l'élément seul, Uv≤0,85 pour le système installé. La plupart des systèmes certifiés atteignent 0,77 à 0,79 W/(m².K) pour l'élément seul.
En matière de ventilation, on voit dans l'exposition des systèmes de ventilation, double-flux uniquement, bien sûr, pour des débits domestiques (≤600m3/heure) et pour des installations tertiaires (≥600m3/heure).
Pour les systèmes domestiques, le Passivhaus Institut exige un confort thermique (capacité à souffler de l'air dans le local à ≥16,5°C pour une température extérieure de -10°C), un taux de récupération de chaleur de l'échangeur ≥75%, une consommation électrique ≤0,45 Wh/m3.
A l'ouverture de ce 17e Congrès, on compte 91 groupes double-flux certifiés selon ces exigences. La plupart des marques sont connues, mais pas nécessairement pour la ventilation. On rencontre notamment Aerex, Maico, Dantherm, GEA, Helios, Zehnder et Paul Wärmerückgewinnung, de grands spécialistes de la ventilation, mais aussi Buderus, Danfoss, Junkers, Stiebel-Eltron, Viessman et Wolf, plus connus pour leurs chaudières.
Le record semble être détenu par Paul Wärmerückgewinung avec un taux de récupération de chaleur de 89% pour son groupe novus 450 pour une consommation électrique de 0,29Wh/m3 seulement.
Les exigences sont les mêmes pour les machines tertiaires d'un débit ≥600 m3/heure. Les marques proposant des produits certifiés sont un peu différentes et se concentrent sur les spécialistes de la ventilation : Airflow Lufttechnik, Atrea (un Tchèque), GEA, Heinemann, Helios, Lufta ou Zehnder.
Source : batirama.com / Pascal Poggi