Suite à la conférence de presse de ce mercredi 3 avril 2024 sur la conjoncture économique du bâtiment en Île-de-France, la FFB Grand Paris Île-de-France relève un effondrement du neuf qui, hélas, ne se résorbe pas. Ainsi, le quatrième trimestre 2023 a été marqué par des chiffres de la construction neuve toujours à l’arrêt, avec des défaillances d'entreprises à un niveau comparable à 2019, une année record en Île-de-France pour la construction. Quant aux perspectives pour le premier trimestre 2024, elles n'encouragent pas aux réjouissances, l’entretien et la rénovation commençant à suivre la tendance.
La construction neuve en Île-de-France n'en finit plus d'être en crise, avec une tendance à la baisse pérenne et continue sur un an. Sur ce trimestre, les constructions de logements neufs ont dégringolé de 24 %, dépassant la moyenne nationale, établie à - 22 %. Les autorisations de construction ont aussi baissé, s'établissant à - 24 %.
Il est à noter que, pour les entreprises de la filière BTP, le neuf représente tout de même quasiment la moitié du chiffre d'affaires (soit 48 %), une "mise à l'arrêt" réactivant une "demande de soutien sans faille de la part de nos dirigeants politiques", selon Édouard Durier, le vice-président en charge des Affaires Économiques à la FFB Grand Paris Île-de-France.
Pour ce qui est du non-résidentiel neuf en Île-de-France :
– Les mises en chantier de locaux sont en baisse de 30 % sur douze mois à fin décembre 2023 ;
– Le marché des bureaux capote au quatrième trimestre, avec - 38 % de bureaux autorisés sur douze mois ;
– Et le taux de vacance des bureaux demeure particulièrement élevé (9 %).
Le taux de vacance des bureaux demeure inquiétant (9 %). © peoplecreations / Freepik
Là encore, sans grande surprise, la croissance est asthénique : + 0,7 %. Toutefois, 63 % des professionnels de la construction franciliens jugent que leur activité en entretien-rénovation se maintient en bonne forme au dernier trimestre 2023, même s'il est à noter que de vives incertitudes se font jour sur le premier trimestre 2024. D'ailleurs, les défaillances d'entreprises ne cessent de croître sur un an à fin décembre, avec une hausse de + 28 % par rapport au mois de décembre de l'année précédente.
Quant à la rénovation énergétique, elle possède un fort potentiel en Île-de-France, mais les refontes constantes des dispositifs d'aides, en particulier de Ma Prime Rénov', rendent le travail des entreprises plus ardu.
Les facteurs explicatifs de cette crise du logement sont identiques à ceux précédemment observés : la dégradation du marché du crédit, l'inflation des prix immobiliers, la non–revalorisation des aides aux logements franciliens et enfin, et non des moindres, un contexte d'investissement compliqué.
En conséquence, les mises en chantier s'effondrent (- 24 %), ainsi que les autorisations (- 24 % également en septembre 2023 en glissement annuel).
Dans le même temps, le marché locatif se tend davantage encore, en particulier depuis l'interdiction de louer des passoires thermiques.
Pour la FFB Grand Paris Île-de-France, outre l'excellente nouvelle que repréente celle de lever l'interdiction de recourir aux gestes simples pour les passoires thermiques à compter du début de l'été, il serait opportun de réfléchir aux pistes suivantes :
– La simplification du dispositif MaPrimeRénov' ;
– Le déblocage des marchés de la rénovation énergétique ;
– L'uniformisation du mécanisme de validation pour MonAccompagnateurRénov', et ce afin de réduire les délais d'intervention long–termistes ;
– La création d'un unique dossier pour MaPrimeRénov' et les CEE en homogénéisant l'entièreté des critères d'éligibilité des aides.
Il manque 70 000 logements annuels pour répondre aux besoins en Île-de-France. © Freepik
À l’occasion de ce communiqué de presse, la FFB Grand Paris Île-de-France s'est chargée de faire le point sur les conditions d’accessibilité des chantiers franciliens durant les Jeux Olympiques, même s'il manque des précisions quant aux banlieues. Deux zones, une rouge et une bleue, seront mises en place.
Concernant les zones rouges, l'accés ne sera autorisé qu'aux véhicules de dépannage d'urgence, ou bien aux professionnels préalablement inscrits sur une plateforme pour des interventions programmées.
Quant aux zones bleues, elles seront moins strictes et autorisées à tous les véhicules de professionnels justifiant d'un point de chute dans la zone.
Reste que, comme le relève Édouard Durier, la question se pose davantage concernant la logistique et l’acheminement des matériaux, qu'il faudra envisager en nocturne ou bien à l'aube.