Le 14 mars dernier, dans un communiqué de presse, Systovi, le fabricant français de solutions solaires basé à Carquefou, en Loire-Atlantique, annonçait chercher activement un repreneur pour ses activités de conception, production et commercialisation.
Aujourd'hui, Systovi met la clef sous la porte.
Toutefois, malgré des recherches intensives et une cinquantaine de repreneurs potentiels, Systovi n'a pas reçu d’offre de reprise et doit, de fait, cesser ses activités, suite à la décision du Tribunal de Commerce de Nantes (en date du 17 avril 2024).
"Cette décision douloureuse était devenue inévitable. Malgré de très nombreux contacts ayant manifesté un intérêt pour Systovi, aucun n’a concrétisé d’offre. Nous sommes très tristes de cette issue et mobilisons dès à présent toute notre énergie pour accompagner du mieux possible les femmes et les hommes qui se sont battus depuis 15 ans pour faire exister le solaire français.", a commenté Paul Toulouse, le directeur général de Systovi.
Paul Toulouse, le directeur général de Systovi. © @TipomToul / X.com
Créée en 2008, et filiale du groupe CETIH depuis 2018, l'entreprise Systovi s’était investie dans la conception, le développement et la fabrication de solutions solaires en France et en Europe, contribuant ainsi à la transition énergétique.
Cependant, et malgré des investissements conséquents tout au long de ces années, notamment dans son outil industriel et en R&D, l’entreprise n'a pas été en mesure de faire face à "l'accélération soudaine du dumping chinois depuis l’été 2023 et les discussions réglementaires en cours en France et en Europe, auxquelles elle a participé depuis des années, n'auront pas d'effet dans un délai compatible avec ses enjeux", comme l'indique le communiqué.
Il y a un peu plus d'un an, en mars 2023, Systovi inaugurait dans son usine à Carquefou sa ligne de production de panneaux solaires OPTYMO dernière génération, un nouvel outil qui devait permettre à l’entreprise de multiplier par deux sa capacité de production en délivrant près de 100 000 panneaux solaires annuels. © Systovi
En effet, cette cessation d'activité intervient alors que la France a lancé trop tardivement (début avril) un plan d'action afin de soutenir la production de panneaux solaires fabriqués en Europe (alors que pendant ce temps, en Allemagne, l'usine Meyer Burger de panneaux solaires pourrait elle aussi définitivement fermer ses portes ...) en envisageant de doubler le rythme de déploiement des capacités d'énergie solaire d'ici 2030, avec l'objectif de contrecarrer l'hégémonie industrielle chinoise. Pour ce faire, le gouvernement compte sur la mise en service de deux deux gigafactories de panneaux solaires d'ici 2025.
En 2023, et afin de combler son retard dans le domaine, la France avait ajouté 3,2 GW de capacités supplémentaires de production solaire, après, déjà, une première hausse en 2022 de 2,7 GW. Or, dans sa feuille de route énergétique publiée fin novembre, le gouvernement a avancé à 2035 (au lieu de 2050) l'objectif de parvenir à 100 GW de production solaire, le but étant, selon Bruno Le Maire, de "produire en France, d'ici 2030, 40 % des panneaux photovoltaïques que nous utilisons".
Systovi employait 87 collaborateurs, que l'entreprise compte accompagner durant cette période de transition difficile, et réalisait sur l'année 2023 un chiffre d’affaires de 21,5 millions d'euros.
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Quant ont veut être bon dans des productions de masse, ont va chercher des spécialistes de terrain !. J'ai été choisi par les grandes marques telles Saint GOBAIN, Thomson, Renault etc ..... Tout passe par une volonté farouche de réussir. Investir en moyen de production c'est mon job ! J'ai réalisé et réussi là ou beaucoup ont échoué lamentablement . Mais les Français n'aiment pas la production, ils aiment les fleurs, la beauté, les bavardages et détestent l'Usine. Passer en 7 mois des productions de 230 unités à 680 unités dans les filtres automobiles, En 6 mois, fabriquer des hottes de cuisine, des tables de cuisson, des fours pyrolyses etc..etc sans grèves et avec des investissements qui se couvrent dans l'année, voilà ce que je sais faire plutôt que de vendre mes dossiers de reprise à des tiers demandeurs. La situation de Systovi me rend malade. En retraite je veux bien faire un audit avec SOLUTIONS et vous apporter des témoignages d'usines qui tournent encore, même en Chine là ou j'ai terminé ma dernière prestation. Je ne cherche pas de travail, ni de rémunérations.