Dès le 1er mai 2024, le gouvernement compte bien mettre fin à l’aide de 6 000 euros versée aux entreprises embauchant un salarié en contrat de professionnalisation, ledit contrat qui, en 2023, a représenté 15 % des contrats d'alternance signés dans l’industrie (116 000 contrats de professionnalisation pour la seule année 2023).
En contrepartie, le gouvernement s'engage à ne pas toucher à l'aide soutenant l'apprentissage, et qui représente une large majorité des alternants.
Le gouvernement ne s'en cache pas : il fait la chasse aux économies. Au moins 10 milliards d'euros, pour commencer. Mis à contribution à hauteur de 1,1 milliard d’euros, le ministère du Travail a décidé de supprimer dès le 1er mai une aide mise en place à l'ère post-Covid afin de soutenir l’emploi des jeunes : l’aide de 6 000 euros à l’embauche d’un salarié en contrat de professionnalisation pour un contrat d’un an.
Le décret, examiné le 17 avril par les partenaires sociaux, est dans les starting–blocks.
En juillet 2020, au pic de la crise sanitaire, le gouvernement avait mis en place des aides pour soutenir l’emploi des jeunes avec une prime pour les embauches d’apprentis ou de salariés en contrat de professionnalisation (de moins de 30 ans), des aides régulièrement prolongées et fixées à 6 000 euros (1er janvier 2023).
Le projet de décret, au préalable mis à jour par l’agence AEF, précise qu’il s’agit de "supprimer, pour les contrats conclus dès le 1er mai 2024, l’aide aux employeurs de salariés en contrat de professionnalisation". Le contrat en alternance mixe formation pratique dans une entreprise et formation théorique dans un organisme de formation.
Et le gouvernement de se justifier ainsi : "au regard des prévisions de croissance et de la hausse du déficit public (5,5 % du PIB), des mesures de réduction du budget de l’Etat ont été décidées sur certains dispositifs relevant notamment du champ de l’emploi et de la formation professionnelle". Pour le ministère du Travail, cette mesure doit acter "un retour à la situation normale d’avant-Covid", cette prime à l’embauche d’alternants en contrat de professionnalisation n’existant pas avant 2020.
De son côté, la Confédération des PME, dans un communiqué publié ce lundi 15 avril, estime que s'en "prendre aux formations en alternance n’est pas une bonne idée", arguant que si "la nécessité de réduire les dépenses publiques ne fait pas débat, il convient de bien cibler celles dont l’utilité n’est pas prouvée."
À compter du 1er mai 2024, et jusqu’à la fin de l’année, l’aide de 6 000 euros sera donc réservée aux seuls recrutements d’apprentis en formation initiale.