Éolien offshore : accord historique entre RTE, Chantiers de l'Atlantique et Hitachi Energy

La France veut rattraper son retard et mise sur l'éolien offshore. © Freepik

RTE, le gestionnaire du réseau à haute tension en France, signait avec les Chantiers de l'Atlantique et Hitachi Energy un contrat de 4,5 milliards d'euros, en partie pour la construction de trois plateformes électriques.




Ce jeudi 02 mai dernier, RTE, le gestionnaire du réseau à haute tension en France, signait avec les Chantiers de l'Atlantique et Hitachi Energy un contrat de 4,5 milliards d'euros, en partie pour la construction de trois plateformes électriques (radicalement plus puissantes que celles construites actuellement) destinées à équiper de futurs parcs éoliens en mer de Normandie (Centre Manche 1 & 2) et Oléron.

 

 

 

Un  "accord historique"

Selon le communiqué des trois signataires, cet accord est qualifié d'"historique" et "d'une ampleur inédite pour RTE", maître d'ouvrage, en France, des raccordements des parcs éoliens marins. Il a été signé à l'occasion de la visite en Loire-Atlantique du ministre de l'Économie, Bruno Le Maire. Ce dernier a d'ailleurs réaffirmé le soutien du gouvernement à l'essor de l'éolien offshore, précisant qu'une carte des "zones propices à l'éolien en mer" à horizon dix ans et à horizon 2050 sera publiée en septembre, une cartographie envisagée après moult débats entre ONG, élus, collectivités, pêcheurs et citoyens, et portant sur les quatre façades maritimes françaises en tenant compte des "inquiétudes" émises par les débatteurs et concernant la pêche, la biodiversité ou encore le tourisme.

 

 

 

Le "retard à l'allumage" français

Bien qu'il admette un "retard à l'allumage" en matière d'éolien offshore dans l'hexagone (la France accuse un certain retard en la matière par rapport à ses voisns comme aux objectifs qu'elle s'était elle-même fixés depuis la fin des années 2000), Bruno Le Maire a rappelé l'objectif du gouvernement, qui est de passer d'une production de :

– 1,5 GW en 2024  (Fécamp et Saint-Brieuc devraient être mis en service en mai et juin, puis trois autres en 2025 et 2026, ce qui, en tout, représenteraient six parcs d'une capacité d'un peu moins de 3 GW),

– à 18 GW en 2035,

– puis 45 GW en 2050, équivalents à une cinquantaine de parcs.

 

Le premier parc français a été raccordé en 2022, au large de Saint-Nazaire, dix ans après l'attribution du marché. La France possède le deuxième potentiel venteux d’Europe (3 000 kilomètres de côtes en métropole), derrière le Royaume-Uni, champion mondial avec une capacité de 11 GW. © OF

 

 

Michel Gioria, le délégué général de France Renouvelables, approuve la décision, déclarant à l'AFP : "Tout cela, on le savait déjà, mais cela fait du bien de le réentendre. C'est un discours qui fait du bien car il conforte les engagements de l'État, après les mois d'incertitudes autour de la loi de programmation énergétique".

En sus, plusieurs appels d'offres sont en cours, concernant notamment l'éolien flottant, une technologie encore en développement qui permettrait d'installer des sites plus au large.

 

 


Des plateformes en mer à courant continu

Trois stations en mer doivent donc être construites, ainsi que des stations de conversion électrique à terre. Ces plateformes en mer à courant continu seront d'une puissance plus conséquente (1 250 MW) et d'une plus importante dimension que celles à courant alternatif équipant actuellement les premiers parcs éoliens en mer français.

Le courant continu permet de transporter l'électricité en mer sur de très longues distances, et est de ce fait adapté à la nouvelle génération de parcs offshore, plus puissante et parfois située au large des côtes, afin de capter des vents vigoureux et réguliers.

Ces infrastructures "symbolisent le changement d'échelle engagé dans la production d'électricité renouvelable en mer", et "positionnent la France dans le paysage des quelques nations européennes capables de construire des grands postes électriques et stations de conversion à courant continu (HVDC) en mer", souligne le communiqué des trois signataires.

 

 

 

Quelles retombées économiques pour la France ?

Les trois plateformes en mer seront fabriquées aux Chantiers de l'Atlantique, à Saint-Nazaire, qui ont déjà construit une dizaine de plateformes offshore, autant pour la France que pour l'Europe.

 

Les Chantiers de l'Atlantique devront doubler leur capacité de production de plateformes en investissant près de 100 millions d'euros dans une extension, afin de s'équiper, entre autres, de la plus grande alvéole de peinture d'Europe. © Les Chantiers de l'Atlantique

 

 


De ce fait, comme le précise le communiqué, "la quasi-totalité des retombées économiques de la construction de ces plateformes interviendront ainsi en Europe, dont près de la moitié en France, notamment au sein de Chantiers de l'Atlantique, un des plus grands chantiers navals en Europe".

 



Source : batirama.com / AFP / Laure Pophillat

L'auteur de cet article

photo auteur Laure Pophillat
Laure Pophillat est rédactrice web polyvalente depuis plusieurs années. Curieuse, éclectique et investigatrice, tous les thèmes pertinents (et donc passionnants) l’intéressent ! Pour Bâtirama, elle rédige avec bonheur sur un large spectre de sujets couvrant l’entièreté de la filière BTP (actualités, conjoncture, réformes, innovations, etc.). Elle apprécie notamment réaliser des portraits de femmes et d’hommes engagés, inspirés et inspirants, dans un environnement, celui du BTP, toujours en mouvement.
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