Comment accélérer la rénovation énergétique des logements ? Ce mardi 28 mai, le comité stratégique de filière de la construction a présenté des pistes visant à "massifier" les rénovations d'ampleur via un livre blanc, lesquelles peinent à décoller en France et demeurent en-deçà des objectifs.
La rénovation énergétique des logements est essentielle si la France souhaite atteindre ses objectifs climatiques (et sur ce point, les auteurs du rapport avancent l'objectif de "rénovation performante" de 500 000 logements par an jusqu'en 2030, puis 900 000 entre 2030 et 2050 afin d'atteindre la neutralité carbone). En effet, l'usage des bâtiments représente près d'un cinquième des émissions de gaz à effet de serre de l'hexagone. Malgré des moyens financiers conséquents mis en place par l'État afin de soutenir les travaux des ménages modestes, leur coût reste excessif, selon le Comité stratégique de filière "Industries pour la construction", appartenant au Conseil national de l'Industrie.
Jonathan Chemouil, l'un des responsables de la rédaction du livre blanc, a expliqué à l'AFP qu'il fallait que "les rénovations d'ampleur aient un modèle économique qui fonctionne, tant pour l'entreprise qui les fait mais surtout pour le particulier".
Le livre blanc du comité de filière construction prône l'émergence de prêts bancaires de longue durée: "il serait nécessaire d'aligner la durée des financements sur le retour sur investissement (de la rénovation) avec des prêts de type immobilier qui auraient une durée de l'ordre de 20 à 25 ans".
C'était déjà l'idée émise par un rapport parlementaire, celle de la création d'une "Banque de la Rénovation", laquelle pourrait "intervenir en garantie des financements des banques", permettant "un effet de levier conséquent et une massification des financements", comme le révèle le document.
Le livre blanc préconise aussi la mise en place d'une "garantie de performance" intrinsèque de la rénovation, supposant "la mise en place de méthodes de contrôle en cours de chantier, comme, par exemple, l'usage de photos ou de vidéos lors de la pose". Il prévoit également "d'associer les assureurs de manière à rechercher avec eux les voies et moyens de couvrir la performance" et de permettre ainsi leur intervention si elle n'est pas atteinte.