REI Habitat utilise quatre technologies de structures pour construire 66 logements

Chantier en cours à Pantin. © PP

REI Habitat construit 66 logements à Pantin, dont la performance atteint RE2020 niveau 2025 et emploie plusieurs techniques de structures différentes.




Les Pierres Sauvages, un projet en cours de REI Habitat dans le quartier des Quatre Chemins à Pantin combine des infrastructures et un rez-de-chaussée en béton, dont du béton teinté dans la masse en rose en façade, des pierres de taille structurelles en façade, une façade en retrait sur les balcons en ossature bois traditionnelle, une structure en poteaux-poutres à partir du niveau R+1.

 

Ce projet, conçu par REI Habitat, Palast et Des Clics et Des Calques (architectes), Grue (paysagiste), Bérim (Bureau d’études) et construit par Léon Grosse Habitat Privé, est certifié BDF niveau OR au stade de la conception, atteint le niveau E3C2 du Label E+C, ce qui équivaut au niveau 2025 de la RE 2020 niveau 2025, parvient au niveau 2 du Label Bâtiment Biosourcé, soit un taux minimal d’incorporation de matière biosourcée de 24 kg/m² de surface habitable et l’emploi d’au moins deux familles différentes de matières biosourcées. Il sera aussi certifié EFFINATURE (niveau Pass). © Palast

 

 

 

 

 

 

REI Habitat, un promoteur différent

Créé en 2009, REI Habitat est un promoteur (ils préfèrent "opérateur ") immobilier assez largement spécialisé dans la construction bois et dans le développement d’opérations à fort caractère social et environnemental. Nous l’avions rencontré dans le XXe arrondissement de Paris lors de la construction de Wikivillage, un bâtiment à haute qualité sociale et environnementale. Puis nous l’avions croisés lors de l’inauguration de Yama Tani, une petite opération en bois passage de Crimée à Paris, conçue par l’architecte japonais Kengo Kuma. Fin 2023, nous avions visité le chantier de Wood’Up, un bâtiment de 50 m de hauteur en structure bois/béton/acier. Nous retrouvons REI Habitat à Pantin pour la construction d’un bâtiment un peu plus compliqué, baptisé "Les Pierres Sauvages".

 

"Les Pierres sauvages" est construit dans le quartier des "Quatre-Chemins", plutôt défavorisé pour l’instant. Mais comme nous l’a expliqué Bertrand Kern, le maire de Pantin, la revalorisation de ce quartier est l’objectif de l’actuelle mandature. Cela passe notamment par la création d’un écoquartier, juste derrière "Les Pierres Sauvages" sur 40 ha cédés par la SNCF. © PP

 

 

 

Les Pierres Sauvages est le titre du roman de l’architecte Fernand Pouillon qui a beaucoup construit en pierres de taille. On lui doit notamment l’ensemble de bâtiments en pierres de taille qui borde le vieux port de Marseille, côté Ouest.

Le programme Les Pierres Sauvages à Pantin comprend 66 logements, du studio au 5 pièces. Villogia, le bailleur social, en achète 24. Au rez-de-chaussée se trouveront un centre municipal de santé, un service de maintien à domicile, un pôle de travailleurs sociaux, des cabinets médicaux libéraux, deux commerces, tout ça sur deux niveaux de parkings. Comme à son habitude, REI Habitat installera un jardin partagé au centre de l’îlot.

 

 

 

 

Une structure simple et complexe à la fois

Dans cette opération à Pantin, classiquement, les infrastructures et le rez-de-chaussée sont en béton.

 

En façade du RDC, le béton est teinté dans la masse en rose. Les façades extérieures sont principalement en pierres de taille porteuses. Seuls les linteaux sont en béton, à nouveau teinté en rose. © PP

 

 

 

 

Les façades sont en pierre de taille porteuses. Lorsque la façade en pierre donne dans les logements, elle est isolée par l’intérieur par projection de laine de chanvre. © PP

 

 

 

 

De manière très classique aussi, les circulation verticales (cages d’escaliers et d’ascenseurs) sont en béton banché. La structure intérieure est en poteaux-poutres bois : poteaux en hêtre fournis par Manubois, poutres en épicea. Le hêtre, un feuillu de la forêt française, menacé par le réchauffement climatique, est un bois particulièrement dur et se prête bien à la fabrication de poteaux en lamellé-collé. © PP

 

 

 

 

Les poteaux en hêtre sont ancrés dans la dalle haute du RDC par des sabots en acier. Sur les autres niveaux, les poteaux seront posés sur l’assemblage poteaux-poutres du niveau inférieur. © PP

 

 

L’assemblage poteau en hêtre et poutres en épicéa est réalisé au moyen d’une pièce d’acier. La partie apparente de la jonction sera dissimulée par des planches. La structure bois restera apparente dans les logements. Ce ne serait plus possible avec les nouvelles règles de protection incendie édictées par les pompiers de Paris et la Préfecture de Paris. © PP

 

 

 

 

Les façades en fond de balcons et sur une partie du jardin sont traitées en ossature bois classique, préfabriquée et levée en place sur le chantier. © PP

 

 

 

 

Les façades en ossature bois seront recouvertes d’un bardage bois. © PP

 

 

A partir du plancher haut du R+1, les concepteurs ont utilisé les prédalles préfabriquées "dalles BB". Conçues par A2C Matériaux, ces prédalles étaient employées dans Wikivillage et nous avons récemment assisté à leur fabrication en visitant l’usine de préfabrication béton de Capremib. La dalle BB est une prédalle nervurée préfabriquée en béton armé bas carbone, dont l’espace entre les nervures est comblé par des panneaux d’isolant biosourcé en fibre de bois du type PAVAWALL-GF de PAVATEX by SOPREMA. Sur la dalle BB, on coule sur chantier une dalle de compression en béton de 5 cm. La portée de la dalle BB atteint 6 à 10 m, selon sa hauteur de 20 à 35 cm. © PP

 

 

 

 

 

Les travaux ont commencé début juillet 2023. La livraison est prévue pour l’été 2025. Le coût des travaux s’élève à 2 150 € HT/m² SHAB, hors parking. Soit 16,4 M€, dont 11 M€ pour les logements.

Léon Grosse Habitat privé posera des douches zéro ressaut sur structure bois dans ce bâtiment.



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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