Le 14 juin 2024, à Parigné-l'Évêque, Circé, fabricant de transformateurs innovants basse-tension Éco-Design, réunissant une trentaine d’industriels et experts du secteur autour des enjeux de l’éco-conception et de la transition énergétique, a suscité des échanges intenses lors d’un événement inédit pour lequel il a ouvert les portes de son siège comme de son usine.
Créée en 1981 et basée en Sarthe, Circé est spécialisée dans la conception et la fabrication de produits bobinés et de systèmes électromécaniques pour les industriels, notamment dans les secteurs de la marine, du médical, du ferroviaire, du nucléaire et de la pétrochimie. Appartenant au groupe Comelec depuis 2007, rassemblant huit entreprises industrielles établies dans l’ouest de la France, avec un rayonnement marché en France et à l’international, le groupe compte 200 collaborateurs pour un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros (2023).
Pour Angélique Barré, la responsable du pôle transition écologique de la CCI de la Sarthe, "L'éco-conception, c’est anticiper et intégrer les critères environnementaux dès la conception des produits et services. L’objectif est de minimiser l'impact environnemental à chaque étape du cycle de vie, depuis l'utilisation des matières premières jusqu'à la fin de vie du produit". En considérant les émissions de gaz à effet de serre, on compte pas moins de 52 critères, d’où l'importance d’adopter une approche multicritère, car il est parfois plus aisé d’agir sur certains que sur d’autres.
La pression réglementaire est aussi un facteur majeur dans la transformation environnementale des entreprises. Les (nouvelles) obligations encouragent les industriels à adopter des pratiques plus durables comme à repenser leurs chaînes de valeur jusqu’aux composants souvent invisibles mais essentiels, tels que les transformateurs.
De fait, les transformateurs basse-tension Eco-Design de Circé s’inscrivent pleinement dans cette démarche de pratiques plus durables comme de repenser les chaînes de valeur, avec un exercice qui a d’abord consisté à optimiser les matières, telle que l'aluminium par exemple, comme à autoriser la réparabilité du produit.
Avec 3 % de rendement supplémentaire, les transformateurs Écodesign permettent des économies sur la facture énergétique, même si elles sont substantielles. "Certes, l’équipement éco-conçu est au moins 50 % plus cher à l’achat mais le coût global incluant la consommation énergétique est amorti en moyenne entre 6 mois et un an" explique Guillaume Barat, son directeur, tout en invitant à effectuer ce calcul sur le simulateur en ligne de son site internet.
Avec actuellement moins de pression sur les coûts de l’électricité, les entreprises relâchent leur vigilance quant à leur consommation, ce qui est un "mauvais calcul", selon Guillaume Barat, qui souhaite "pouvoir conserver la possibilité d’opter entre efficacité et sobriété énergétique… la pauvreté énergétique signifiant forcément un non-choix". © Circé
Damien Wittaz, le dirigeant de Studeffi, constate, et de façon préoccupante, la "méconnaissance des entreprises de leur propre consommation énergétique" alors qu'il s'agit d'un donnée au point de départ de toute démarche environnementale car une fois collectées et analysées, les datas permettent d'optimiser l'efficacité énergétique. Gaëtan Gottis, le dirigeant de Leveraize, rappellent que "l''IA et le machine learning jouent un rôle croissant dans cette gestion car ce sont des outils indispensables à la compréhension, la planification et l’optimisation des charges énergétiques. Ils permettent également de simuler de nouveaux modèles, notamment d’éco-conception".
Les industriels ont bien sûr une part de responsabilité dans la dynamique globale du marché. Arnaud Bouhours, le responsable activité industries chez Maine Eiffage Energie Systèmes rapporte "veiller à inclure des solutions éco-conçues dès les études et le chiffrage des besoins". Et Angélique Barré de poursuivre : "Si l’écoconception peut générer des surcoûts, un système de compensation est possible pour les industriels en augmentant le prix de vente grâce à la création d’une nouvelle valeur ajoutée, ainsi qu’en dopant les volumes de ventes par la fidélisation et la captation de nouveaux marchés".
Même les petites et moyennes entreprises trouveraient un intérêt à s’engager dans l’éco-conception.
En outre, au-delà de sa consommation d’énergie, toute entreprise est en mesure de mener une réflexion sur la production et le management de celle-ci. "Des avancées technologiques comme les trackers solaires permettent aujourd’hui des gains significatifs, de l’ordre de 70 % par rapport à des panneaux solaires classiques", explique Sylvain Girard, chef de marché industrie chez Okwind.