Myral, spécialiste de l’ITE par vêture isolante, est racheté par Aramis

Myral fait du deux-en-un : isolation thermique par l’extérieur et finition esthétique de la façade d’un seul coup. Depuis 1987, Myral imagine, produit et commercialise des solutions d’isolation thermique par l’extérieur et d’habillage de façades. D’années en années, l’entreprise familiale, installée à Is-sur-Tille, en Bourgogne, grandit, gagne en reconnaissance (brevets, trophées…), confirme son rang d’acteur référent de l’isolation de façades, jusqu’à exporter 25 % de sa production en Europe (Allemagne, Suisse et Benelux). Mais voilà, les enfants de Sylvain Bonnot ne sont pas intéressés par la reprise du groupe qui compte quatre sociétés, réalise 30 M€ de chiffre d’affaires par an au total, emploie 120 personnes et fabrique 300 000 m² de vêture isolante par an. Du coup, Sylvain Bonnot cherchait un repreneur. Le groupe bordelais Aramis, plus connu à travers ses marques Dal'Alu (gouttières), Isosta (panneaux sandwichs) et Sunclear (distribution), a fait une offre. Aramis est un groupe familial bordelais qui réalise 320 M€ de CA par an et emploie 800 collaborateurs. La transaction est conclue, Sylvain Bonnot demeure président du groupe Myral jusqu’à la fin de l’année 2025.

Sylvain Bonnot (au centre), le président de Myral, passera la main fin 2025. © PP

Les atouts des vêtures isolantes

Myral fabrique des vêtures isolantes pour ITE et propose deux panneaux : M32 de 32 mm d’épaisseur (R = 1,35 m².K/W) et M62 de 62 mm d’épaisseur (R = 2,65 m².K/W). Chaque panneau affiche une largeur utile de 500 mm pour une longueur variant de 1,5 à 14 ml. Leur masse volumique est de 55 kg/m³. Un panneau Myral est composé :

– d’une peau extérieure en aluminium 5/10e (M32) ou 7/10e (M62), thermolaqué et disponible en nombreuses couleurs et textures,

– d’un pare-vapeur en film d’aluminium,

– d’un isolant thermique entre les deux couches d’aluminium, composé de PIR, une mousse de polyisocyanurate rigide, fabriquée à partir d’isocyanate et de polyol,

– de rives de fixation en PVC coextrudé dans l’usine d’Is-sur-Tille.

Tous les panneaux Myral sont fabriqués à Is-sur-Tille. Ce qui leur a permis d’obtenir la qualification "Origine France Garantie".

Trois modes de pose différents

Le panneau Myral se pose de trois manières différentes :

– en vêture isolante, directement sur les parois verticales avec des chevilles sur le béton et la maçonnerie, avec vis sur COB (Construction Ossature Bois). Aucune ossature, rail ou crochet n’est requis ;

– En vêtage : les panneaux Myral sont fixés à la façade sans ossature, ni rail ou crochet, à l’aide de chevilles en fixations traversantes à travers l’isolation complémentaire ou existante. Selon l’isolant retenu entre le panneau Myral et la paroi, ce mode de pose permet d’atteindre des résistances thermiques particulièrement élevées. Un panneau M62 fermant 200 mm de polyuréthane KOOLTHERM K15 donne un R de parois égal à 12,65 m².K/W ;

– En bardage non-ventilé : la fixation des panneaux à la façade s’effectue sur une ossature métallique, dans le cas d’une ITE de forte épaisseur. C’est une mise en œuvre sans lame d’air ventilée permettant de cumuler la résistance thermique de l’isolant complémentaire avec celle intégrée dans le panneau MYRAL. Fixation par vis ou rivets.

Le rendu esthétique des panneaux Myral est très large : important choix de couleur RAL et NCS avec des finitions mates, satinées ou brillantes, six structurations différentes : clin lisse, lisse, clin veiné bois, structuré, plissé et joint debout. Á la demande, Myral peut concevoir une matrice spécifique pour une structuration particulière.

Enfin, Myral propose les panneaux M32 à effet joint debout. Naturellement, Myral dispose aussi de tous les profils de finition nécessaires : profils de départ en bas de parois, profil de départ en reprise sur la paroi, profils d’arrêt haut avec ou sans étanchéité, cornières horizontales et verticales, profils de jonction de panneaux, angles, appuis de tablettes, etc.

Le Mouvement perpétuel à Rennes

Espacil, un maître d’ouvrage social à Rennes, a commandé à Anthracite Architecture 2.0, le cabinet d’architectes animé par Marie-Caroline et Nicolas Thébault, un bâtiment de 40 logements sociaux au standard Passivhaus. Les architectes se sont entourés de Christophe Lemmonier (économiste, Cabinet Lemmonier), de Thomas Primault (BE Fluides et Thermique HINOKI), de MiKael Dutay chargé de la mission d’OPC (Organisation, Pilotage et Coordination du chantier, BE ARBATT). Le bâtiment est situé dans la ZAC Beauregard Quincé au carrefour de deux trames d’aménagement de la ZAC. Plutôt que le construire face à l’une des deux voies, les architectes l’ont tordu – ils disent l’avoir déhanché – à partir du 5e niveau. Chaque partie – les niveaux 1 à 4, puis 5 à 7 – est donc alignée avec l’une des deux trames. Pour les 1 600 m² de façade, les architectes ont choisi le complexe isolant M62 de Myral, dont le revêtement aluminium arbore une teinte sombre. Les architectes considèrent qu’il s’agit plutôt "d’une teinte neutre, qui ne passera pas de mode, pour leur bâtiment « Mouvement Perpétuel », à la fois totémique et performant !"

Les vêtures Myral M62 ont été recommandées par l’économiste de l’opération, Christophe Lemmonier. Les architectes étaient intéressés par leurs grandes longueurs qui permettaient de les poser d’un seul tenant sur toute la hauteur du bâtiment, sans joint horizontal. © PP

Sur le « Mouvement perpétuel », contre la structure béton banché de 180 mm du bâtiment, sont appliqués 160 mm de laine de verre, puis sans vide de construction, les panneaux M62 alu/PIR/alu de Myral en mode vêtage. Ce qui donne une résistance thermique des parois de R = 7,64 m².K/W. Les ponts thermiques sont traités. Il ne reste que les ponts thermiques ponctuels des équerres métalliques qui fixent les vêtures M62 de Myral à la paroi maçonnée à travers la laine de verre.

La fabrication des panneaux Myral

L’usine de Is-sur-Tille travaille 5 jours sur 7, de 6h30 à 16 heures. C’est la seule usine du groupe.

La fabrication des panneaux Myral commence par le choix d’un rouleau d’aluminium prélaqué parmi les vingtaines de rouleaux tenus en stock. 350 à 400 t d’aluminium sont en stock. Il s’agit d’aluminium dans la série 3000, fabriqué à partir de canettes et de plaques d’immatriculation recyclées. © PP

L’aluminium est ensuite plié et embossé. Les bobines d’aluminium mesurent 5116 mm de largeur. Le panneau fini mesure 500 mm de largeur. © PP

Les rives de PVC sont extrudées sur le site. Il s’agit de PCV lui aussi issu du recyclage, notamment de fenêtres PVC déposées. Elles sont posées sur le panneau formé. © PP

L’isolant est ajouté dans le panneau formé. Il s’agit de PIR avec une particularité. Le polyol utilisé est largement fabriqué à partir de bouteilles en plastique recyclé. Il y a environ 5 bouteilles en plastiques par m² de panneau. © PP

Le pare-vapeur en film d’aluminium est posé, lui-aussi issu de canettes recyclées. Dans le même mouvement, le mélange d’isolation est stabilisé. © PP

Les panneaux sont découpés et usinés. © PP

Les panneaux finis sont regroupés par commande avant expédition. © PP

Les panneaux sont dotés de rives de fixation en PVC coextrudé, procédé exclusif d’emboîtement à rupture de pont thermique, assurant la fixation cachée des panneaux et l’étanchéité à l’eau, en pose horizontale ou verticale. © PP

Myral vient d’investir 2 M€ dans la construction de nouveaux bureaux en CLT, avec des panneaux Myral M32 en façade posé en vêtage sur 10 cm d’isolant, pour un R = 7. © PP

Depuis que Myral utilise de l’aluminium recyclé, ajoute des bouteilles en plastique dans son isolant et fait appel à des renforts en PVC recyclé, la charge carbone des panneaux a été divisée par trois. Les panneaux M32 et M62 bénéficient de FDES accessibles sur la base INES. © PP

UNISO est l’enseigne du réseau de la franchise de pose de Myral en maison individuelle. Toutes les sociétés du réseau UNISO sont dotés de laser Faro pour la capture de nuages de points sur les façades des maisons à équiper. Ce nuage de points est transmis au BE de Myral, qui le transforme en calepinage de panneaux M32 ou M62, puis envoie les plans numériques à la fabrication. Pas de ressaisie pour minimiser les risques d’erreur. © PP