Maisons individuelles : les permis de construire sont au plus bas

Selon les chiffres dévoilés ce vendredi 28 juin par le ministère de la Transition écologique, les permis de construire des maisons individuelles ont atteint leur niveau le plus bas en France depuis au moins 2000.

Permis de construire : un chiffre qui n'a jamais été aussi faible depuis plus de trente ans

Entre juin 2023 et mai 2024, 127 100 permis pour des logements individuels (maisons et lotissements) ont été délivrés en douze mois, soit 18,4% de moins sur un an. Selon le ministère, ces autorisations "atteignent leur niveau le plus bas depuis le début de l'observation de la série (statistique) en 2000".

Sur la même période, soit entre juin 2023 et mai 2024, l'ensemble des permis de construire délivrés sur douze mois atteint également un chiffre historiquement bas, avec 353 800 logements, individuels et collectifs confondus. Ce chiffre, qui n'a jamais été aussi faible depuis plus de trente ans, est en baisse de 15,5 % par rapport aux douze mois précédents, soit de juin 2022 à mai 2023.

À la crise de l'immobilier neuf s'ajoute, pour les maisons individuelles, l'objectif inscrit dans la loi ZAN (Zéro Artificialisation Nette) des sols, qui décourage ce mode d'habitat très consommateur de terres.

226 800 permis ont été délivrés pour des logements collectifs, soit un baisse de 11,9 % sur un an. © Laure Pophillat

Le nombre de chantiers commencés, qui suit traditionnellement celui des permis de construire, s'établit à 280 100, tous types de logements confondus, un chiffre en baisse de 21,5 % par rapport aux douze mois précédents, mais quil semble se stabiliser depuis début 2024.

Des causes multifactorielles à la crise

Les causes de la crise sont multifactorielles :

– les prix des matériaux de construction ont flambé depuis la pandémie de Covid, une situation aggravée par la crise énergétique consécutive à la guerre en Ukraine ;

– La remontée des taux d'intérêt a freiné la capacité des ménages à investir dans l'immobilier ;

– Le gouvernement est accusé de faire des économies budgétaires sur le logement, en réduisant progressivement des dispositifs de soutien à la construction : PTZ, niche fiscale Pinel, financement du logement social, etc.) ;

– Et, enfin, pour les organisations patronales, ce sont les normes environnementales plus strictes, visant à construire des bâtiments moins énergivores et plus adaptés au réchauffement climatique, qu'il faut pointer du doigt, car elles auraient rendu la construction plus coûteuse.