Première installation inaugurée par Albioma en Guadeloupe, pour une mise en service en 1998, la centrale thermique biomasse du Moule fournit 27 % de l’électricité disponible sur le réseau en valorisant en partie des ressources locales et renouvelables.
D'une puissance installée de 102 MW, et produisant environ 30 % de l'électricité de l'île, elle contribube à l’indépendance énergétique de La Guadeloupe, elle soutient la filière cannière locale puisqu'elle repose en partie sur la valorisation de la bagasse.
Durant les campagnes sucrières, la centrale du Moule utilise la bagasse, un résidu fibreux issu de la canne à sucre, afin de produire de l’électricité renouvelable et de la vapeur basse pression. Selon le principe de l’économie circulaire, une partie de l’énergie ainsi générée sert à alimenter la sucrerie de Gardel, sa voisine, qui exploite près de 1 000 hectares de canne à sucre en Guadeloupe.
Depuis novembre 2020, la tranche 3 de la centrale fonctionnait déjà exclusivement à la biomasse. Dans un communiqué, Albioma indique qu'avec les deux autres unités passant également à la biomasse (il est précisé que les "travaux de conversion de l'unité ALM2 débutent dès à présent pour que la centrale fonctionne 100 % à la biomasse en 2025"), la centrale du Moule va ainsi réduire de 87 % ses émissions de gaz à effet de serre "par rapport à son fonctionnement actuel".
Pour ce faire, elle utilisera "les gisements locaux de biomasse disponibles" comme le bois forestier, le bois d'élagage ou encore la bagasse, complété par des granulés de bois importés principalement du Canada.
Il est à noter que la troisième unité "ne fonctionnera qu'à la bagasse durant les campagnes sucrières et sera mise sous cocon le reste du temps".
À terme, selon l'entreprise, la conversion fera passer la part renouvelable du bouquet énergétique de la Guadeloupe de 35 % à 45 %.
Albioma a également annoncé la "prolongation du contrat de vente d'électricité d'Albioma Le Moule jusqu'en 2047". "Le Moule était la dernière centrale d'Outre-mer fonctionnant encore au charbon ; sa conversion marque ainsi la fin du charbon dans les territoires ultramarins français", s'est félicité Frédéric Moyne, le président d'Albioma. Selon lui, les énergies renouvelables seront en mesure de couvrir 100 % du mix électrique des territoires d'Outre-mer d'ici 2030.