Microsoft France en est à son troisième exercice de son Environmental Startup accelerator. À l’automne 2023, 75 startups se sont portées candidates à ce programme d’accélération sur quatre thèmes :
– l’efficacité énergétique,
– l’économie circulaire,
– supply chain et traçabilité,
– et agriculture durable, nouveau thème de cette troisième édition.
Le 20 décembre 2023, dix startups ont été sélectionnées. Depuis le 4 janvier 2024 et pour 6 mois, ces 10 startups, logées à Station F à Paris, ont été accompagnées par des experts business, métiers et techniques. © Microsoft France
Pour la troisième édition du programme, dix start-ups ont été retenues, dont six intéressent directement le monde du bâtiment et de l’énergie :
– Holis Earth fournit une plateforme SaaS d’analyse du cycle de vie et d’éco-conception couplant IA et interface didactique pour permettre aux entreprises de tracer, quantifier, améliorer et communiquer les performances socio-environnementales de tous leurs produits, dans le respect des réglementations ;
– Kraeken, un logiciel de simulation des inondations et écoulements hydrauliques pour des constructions résilientes au changement climatique ;
– Circular Place propose une plateforme SaaS BtoB qui facilite la gestion et la valorisation des produits et des ressources matérielles inutilisées en entreprise ;
– Tilt a développé une plateforme logicielle et algorithmique permettant la valorisation sur les marchés de l’électricité des flexibilités électriques diffuses (bâtiments tertiaires, véhicules électriques), permettant ainsi aux consommateurs de déplacer leurs usages lorsque l’électricité est renouvelable et abondante sans perte de confort et d’être rémunérés pour participer à l’équilibrage du réseau électrique ;
– Kipsum propose une solution d’optimisation énergétique par jumeau numérique, depuis le contrôle-commande optimal en temps réel, jusqu’à la décarbonation des installations de ses clients ;
– Frugrr est une solution numérique responsable pour améliorer et piloter la performance énergétique et l’économie circulaire des systèmes informatiques.
En ce qui concerne l’agriculture durable, les quatre start-ups retenues sont :
– Alvie réduit de 50 % l’utilisation de pesticides grâce à l’intelligence artificielle ;
– Hyperplan, un logiciel de suivi de la production végétale en temps réel ;
– Netcarbon combine données satellites et IA pour stocker plus de carbone dans les sols agricoles ;
– Cybeletech, une plateforme de simulation du développement et de la croissance des végétaux.
Ces dix start-ups ont été accompagnées pendant 6 mois par dix partenaires : Schneider Electric, Suez (traitement des eaux et des déchets), Capgemini (accompagnement technique), Demeter (capital investissement, conseil pour la levée de fonds), Sodexo, le Groupe Bel, la Fondtion Solar Impulse, l’ADEME, Expertime (analyse de données), Station F (communauté d’investisseurs, évènements et networking, bureaux de mentorat, etc.). © Microsoft France
Lors de l’évènement Microsoft à Station F le 12 juin, Priscille Beguin, fondatrice et CEO de Kraeken, a présenté ce logiciel de simulation hydraulique. Kraeken est utilisable à la fois pour visualiser comment l'eau coule dans un volume structuré et complexe, afin d’optimiser le fonctionnement de cette construction, et pour simuler et anticiper les risques d’inondation.
Priscille Beguin, fondatrice et CEO de Kraeken, a rappelé lors de sa présentation que les inondations ont coûté 50 milliards d’euros aux assureurs à travers le monde en 2023. © PP
Kraeken fonctionne en SaaS (Sotware as a Service) au prix de 4 euros par adresse analysée ou bien en DaaS (Données en tant que service) avec un coût de déploiement, puis 0,4 € par adresse analysée. Kraeken importe des fichiers Autocad et Revit, puis utilise le code DualSPH qui représente l’eau sous forme de particules au lieu d’un maillage. Kraeken offre une vision sur-mesure des résultats des simulations pour répondre aux questions et présente :
– la vidéo de l’ouvrage analysé en fonctionnement ;
– Des cartographies détectant les anomalies de fonctionnement ;
– L’analyse des risques humains ;
– Une analyse complète de métrologie.
Suez, partenaire de Microsoft dans cette opération, a avoué ne pas disposer d’un outil comparable à Kraeken et utilise donc leur savoir-faire. Veolia, Artelia, Vinci Construction, la Ville de Paris, la Saur, la Métropole du Grand Lyon et d’autres sont déjà clients de Kraeken.
Dès l’été 2025, Kraeken s’appuiera sur une modélisation de l’évolution du climat disponible pour l’ensemble du territoire français. © PP
Tilt, la plateforme de gestion des flexibilités électriques et des effacements, repose sur l’IA, optimise la consommation d’électricité et automatise la participation au marché d’effacement. En tertiaire, par exemple, Tilt propose de connecter sa plateforme à la GTB des bâtiments pour piloter ses équipements, sans nuire au confort des occupants, de réduire les dépenses d’électricité en déplaçant les consommations vers les périodes les moins chères en limitant la consommation pendant les heures de pointe. Du coup, le bâtiment ajuste sa consommation électrique en fonction des moments de tension sur le réseau électrique et il est rémunéré pour ça. Même exercice en smarthome où Tilt propose de connecter les appareils domotique et autres thermostats, pour piloter leur fonctionnement en fonction des contraintes du réseau en valorisant leur capacité d’effacement.
En réalité, si Kipsum commence par créer un jumeau numérique d’un bâtiment, ce n’est que son premier moyen d’action.
Le jumeau numérique, selon Kipsum, est une représentation virtuelle, mais très précise, d’un bâtiment et de ses installations techniques qui peut être utilisé pour simuler son comportement thermique en temps réel en fonction de son occupation, de la météo, etc. © PP
Kipsum complète ce jumeau numérique par des capteurs divers s’il n’y en a pas ou pas assez, par des actionneurs capables d’agir sur le chauffage, la climatisation, la ventilation et l’éclairage, adaptés aux technologies déployées dans le bâtiment. Et, naturellement, Kipsum propose une plateforme de visualisation et de contrôle qui indique les niveaux de consommations et de chauffage, met le bâtiment en conformité avec les exigences du décret BACS et du décret tertiaire, indique enfin ses capacités d’effacement.