Médaille d'or aux chantiers des JO pour leur faible proportion d'accidents du travail !

Médaille d'or pour les chantiers des JOP, sur lesquels les accidents du travail ont été réduits. © chandlervid85 / Freepik

Bernard Thibault, chargé du suivi social de l'organisation de la compétition, s'est félicité du peu d'accidents du travail sur les chantiers des bâtiments des Jeux olympiques et paralympiques de Paris.




Bernard Thibault, chargé du suivi social de l'organisation de la compétition et ancien secrétaire général de la CGT (1999-2013), s'est félicité ce mardi 30 juillet du peu d'accidents du travail sur les chantiers des bâtiments des Jeux olympiques et paralympiques de Paris.

 

 

 

 

Quatre fois moins d'accidents du travail sur les chantiers

 

"Si on prend le nombre d'heures travaillées, rapporté à la moyenne nationale, on a eu quatre fois moins d'accidents du travail sur les chantiers JO", a résumé Bernard Thibault sur franceinfo. © Solidéo / Dronepress

 

 

 

L'ex-numéro un de la CGT, qui siège au sein du Comité d'organisation des JO et représente les signataires de la charte sociale, avait déjà donné des chiffres semblables dans les mois précédant la compétition. C'est désormais l'heure du bilan : les 70 chantiers des Jeux olympiques ont recensé "181 accidents, une trentaine d'accidents graves et aucun accident mortel", a-t-il détaillé, alors que plusieurs cas meurtriers ont par exemple été enregistrés sur les chantiers du métro du Grand Paris.

Ce qui est considéré comme un accident grave, "ça peut être des fractures, des blessures profondes, [mais] pour l'essentiel pas de blessure irrémédiable", a précisé Bernard Thibaut.

 

La participation des syndicats à l'organisation des JO est une "première mondiale", avait indiqué Bernard Thibault l'an passé dans une interview au quotidien Ouest-France, rappelant que "la question sociale ne faisait pas partie des préoccupations des éditions précédentes". À ce moment-là, le décompte était de 164 accidents sur l'ensemble des chantiers, dont 25 graves. Avec un décès sur un chantier de station d'épuration, mais qui n'était pas "juridiquement un chantier olympique". © R. Waks / L'Équipe

 

 

 

 

Des règles et des contrôles plus stricts pour les entreprises du BTP

Selon l'ex-leader syndical, ces résultats ont été obtenus en imposant aux groupes du BTP des règles et des contrôles plus stricts que ce que prévoit le Code du travail.

De fait, les grands groupes comme Bouygues ou Vinci, qui chapeautent la réalisation des chantiers dans leur ensemble, ont notamment été tenus responsables des conditions de travail de salariés qui ne dépendent pas directement d'eux, mais des nombreux sous-traitants à l'œuvre dans le BTP. "Au-delà des JO, (ça) montre qu'on peut travailler autrement sur les chantiers du bâtiment en France et faire reculer le nombre d'accidents", a jugé Bernard Thibault, reconnaissant par ailleurs que les accusations de "nettoyage social", portées par des associations après le démantèlement de campements illégaux, correspondaient à une réalité. Ce qu'il a regretté : "Comme le font toutes les villes organisatrices de grands événements, les pouvoirs publics s'efforcent de ménager des images présentables et, lorsqu'on a des personnes à la rue, c'est considéré comme non-présentable", ajoutant "Donc on crée les conditions pour les effacer du paysage."

 

 

 

 

 

Le cas des travailleurs non déclarés ou sans papiers

L'ancien responsable syndical avait déjà évoqué en 2023 le cas des travailleurs non déclarés ou sans papiers, "omniprésents sur les chantiers en France", avec entre un et cinq sans papier pour cinquante ouvriers sur un chantier. Pour les JO de Paris, le comité d'organisation avait obtenu une mission d'inspection du travail, qui elle-même
a donné lieu à des procès-verbaux, et au moins une action en justice contre une entreprise, le groupe CGC.

En 2023, une audience devant le Conseil des prud'hommes de Bobigny, où dix anciens ouvriers sans-papiers avaient assigné des géants du bâtiment, ainsi que huit entreprises sous-traitantes, pour faire reconnaître leur travail sur les chantiers des JO, avait été renvoyée à mars 2024.

Pour Bernard Thibault, cet exemple français devait permettre d'obliger le CIO à mieux reconnaître les droits des travailleurs du pays organisateur.




Source : batirama.com /  AFP / Laure Pophillat

L'auteur de cet article

photo auteur Laure Pophillat
Laure Pophillat est rédactrice web polyvalente depuis plusieurs années. Curieuse, éclectique et investigatrice, tous les thèmes pertinents (et donc passionnants) l’intéressent ! Pour Bâtirama, elle rédige avec bonheur sur un large spectre de sujets couvrant l’entièreté de la filière BTP (actualités, conjoncture, réformes, innovations, etc.). Elle apprécie notamment réaliser des portraits de femmes et d’hommes engagés, inspirés et inspirants, dans un environnement, celui du BTP, toujours en mouvement.
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