Les promoteurs réclament à Michel Barnier (1er ministre) des "actions immédiates"

Pour le secteur de la construction, la situation demeure critique. © wirestock / Freepik

Lors d'un point presse ce jeudi, la FPI a une nouvelle fois alerté sur la situation critique du secteur de la construction et réclamé au nouveau Premier ministre Michel Barnier "des actions immédiates".




"Ça fait trois ans qu'on râle, qu'on alerte ... Il est plus que temps que la France se réveille et que nous ayons un Premier ministre conscient de ce qu'il se passe", a martelé le président de la Fédération des promoteurs immobiliers, Pascal Boulanger, lors d'un point presse trimestriel, organisé ce matin (jeudi 05 septembre) avant l'annonce de la nomination de Michel Barnier à Matignon.

 

"Je remercie le président de la République et Bruno Le Maire pour leurs mea culpa respectifs. Ils ont reconnu, malheureusement trop tardivement, ne pas avoir suffisamment pris en compte la crise du logement qui touche de nombreux Français. Et j’implore avec force le Premier ministre, dont le nom n’est pas connu à l’heure de la rédaction de ce communiqué, de ne surtout pas reproduire les mêmes erreurs en ne prenant pas les mesures nécessaires pour répondre à la crise. Il faut s’engager résolument dans des actions immédiates. Je suis prêt pour une discussion franche et efficace plutôt que de recevoir, dans quelques mois, un nouveau mea culpa." a déclaré ce matin Pascal Boulanger lors du point presse de la FPI. © France Info / Radio France

 

 

 

 

"On s'enfonce dans la crise" (dixit Pascal Boulanger)

Selon Pascal Boulanger, "Trimestre après trimestre, on s'enfonce inexorablement dans la crise", a-t-il dit en dévoilant les derniers chiffres de l'Observatoire de la FPI. "On est dans une crise qui va s'auto-alimenter", a abondé Didier Bellier-Ganière, délégué général de la FPI.

Les réservations de logements neufs, particuliers et investisseurs compris, ont continué de chuter au deuxième trimestre 2024, à - 8,3 % par rapport au deuxième trimestre 2023, atteignant le chiffre de 23 150.

Les permis délivrés par les collectivités pour construire des logements collectifs sont également toujours en baisse (- 15,1 %) à 41 200, loin derrière le volume atteint entre 2015 et 2018 (59 600).

Seul point positif, les mises en chantier sont en légère hausse (+ 5,1 %). Toutefois, pour Pascal Boulanger, "Ce n'est pas vraiment une reprise, mais la conséquence des acquisitions de CDC Habitat et Action Logement depuis un an".

Les mises en vente de logements neuf s'effondrent encore (- 42,4 %), à 13 953, le plus bas niveau pour un deuxième trimestre observé depuis 2010. Conséquence directe, les délais d'écoulement s'allongent encore, à 23 mois en moyenne au deuxième trimestre contre 21,9 au premier.

 

 

 

 

Maintenir le dispositif Pinel

L'immobilier neuf traverse une crise profonde. Les coûts des chantiers ont augmenté, sous l'effet de l'inflation des matériaux de construction et du durcissement des exigences environnementales, et la demande a dévissé, du fait de conditions défavorables pour emprunter et de la fin de niches fiscales favorables à l'investissement.

La FPI déplore notamment la disparition à fin de l'année du dispositif Pinel, permettant aux particuliers qui investissent dans des logements neufs ou à rénover de bénéficier d'une réduction d'impôt sur le revenu moyennant leur mise en location. Elle plaide pour le maintien, voire le renforcement de cette niche fiscale dont la Cour des comptes juge pourtant dans un rapport dévoilé jeudi matin qu'elle "ne remplit qu'imparfaitement" son objectif de construction.

 

 

Et lorsque la demande va repartir ? "Quand la demande va repartir, parce que ça repartira, on aura un problème très important parce qu'on n'aura pas d'offre et un manque de savoir-faire", a déploré Pascal Boulanger.

 



Source : batirama.com / AFP / Laure Pophillat

L'auteur de cet article

photo auteur Laure Pophillat
Laure Pophillat est rédactrice web polyvalente depuis plusieurs années. Curieuse, éclectique et investigatrice, tous les thèmes pertinents (et donc passionnants) l’intéressent ! Pour Bâtirama, elle rédige avec bonheur sur un large spectre de sujets couvrant l’entièreté de la filière BTP (actualités, conjoncture, réformes, innovations, etc.). Elle apprécie notamment réaliser des portraits de femmes et d’hommes engagés, inspirés et inspirants, dans un environnement, celui du BTP, toujours en mouvement.
1 Commentaire
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  • par REALITE ECONOMIQUE
  • 08/09/2024 02:02:45

La Cour des Comptes ne prend en compte que le coût budgétaire et ne tient pas compte les rentrées fiscales supplémentaires directes et indirectes pour l'Etat et les communes qui sont trois fois plus élevées que le coût du Pinel. Faites calculer par votre Expert Comptable l'avantage fiscal pour l'Etat d'un investiisement immobilier qui n'aurait pas eu lieu sans l'incitation fiscale. Le grand gagnant c'est l'Etat. Bruno LE MAIRE semble ne pas l'avoir compris non plus. D'où la part de la chute de l'immobilier neuf dans la baisse des recettes fiscales nettes. Il est à craindre que le nouveau chef de cabinet du premier ministre Michel BARNIER raisonne comme B. LE MAIRE. S'il y a un nouveau Pinel, il peut être amélioré, notamment en augmentant la durée de détention et en essayant de le prolonger jusqu'à la retraite voire après. Une sorte de début de retraite par capitalisation...!

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