Au plus grand salon d’utilitaires au monde (Hanovre), la Chine se tient en embuscade

L’IAA Transportation est le plus grand salon d’utilitaires au monde. © Nicolas Dembreville

Le plus grand salon d’utilitaires au monde (l'IAA Transportation, à Hanovre) est l’occasion de présenter les grandes nouveautés du secteur, pour une édition 2024 marquée par l’arrivée de marques chinoises.




L’IAA Transportation s’est tenu fin septembre à Hanovre. Le plus grand salon d’utilitaires au monde est l’occasion de présenter les grandes nouveautés du secteur. L’édition 2024 a été marquée notamment par l’arrivée de plusieurs marques chinoises.   

 

 

 

Hanovre abrite le site historique de Volkswagen Utilitaires

Hanovre est une ville allemande moyenne, située à une grosse centaine de kilomètres au sud de Hambourg. À priori, rien ne prédestine cette capitale régionale à abriter le IAA Transportation, le plus grand salon de camions et d’utilitaires de la planète. Petit indice tout de même, l’agglomération abrite le site historique de Volkswagen Utilitaires qui y détient une importante usine. C’est là, qu’est fabriqué notamment, l’ID.Buzz, l’utilitaire 100 % électrique du groupe allemand

Le parc des expositions impressionne par son gigantisme. Une vraie ville. Le campus comprend une vingtaine de halls taille XXL. Indispensable, pour abriter des camions ou des cars aux dimensions souvent colossales. Et pourtant, malgré cela, les engins les plus imposants, les grues notamment, restent à l’extérieur. Déployés, leurs bras crèveraient les plafonds pourtant haut comme des cathédrales. Cette année, Mercedes Vans brille par son absence et les Chinois par leur présence.

 

Les engins les plus imposants, les grues notamment, restent à l’extérieur. © Nicolas Dembreville

 

 

 

Volkswagen

Le groupe VW Utilitaires fait beaucoup parler de lui. Le constructeur allemand lance en effet la 7ème génération du Transporter, son VUL à succès. Fabriquée jusque-là en Allemagne il émigre dans l’usine Ford de Yeniköy en Turquie, partenariat avec la marque à l’ovale bleu oblige. "Sur le nouveau Transporter, plate-forme, moteurs et boîtes, sont d’origine Ford, reconnait Ghislain Laffite directeur de VW Utilitaires France. En revanche, la face avant et l’intérieur sont exclusifs et il est garanti 5 ans. In fine, l’ADN du Transporter est là", résume le responsable. L’avant justement reprend le style des VP électriques avec notamment des phares qui rappellent l’ID3. L’entrée de gamme est fixée à 37 500 euros. 

"Le partenariat avec Ford est ancien. Notre pick-up Amarok qui n’est plus importé en France, a notamment pour base le Ford Ranger. Ford de son côté, reprend notre Caddy pour ses petits utilitaires. Les collaborations sont nombreuses dans le domaine des VUL", rappelle encore Ghislain Laffite. "Cela permet aux constructeurs de rester compétitifs".

Revenons au Transporter qui a droit à trois mécaniques diesel de 110, 150 et 170 ch. "Chez nous, le diesel fait de la résistance. Le marché français se répartit ainsi : le diesel est à 80 % suivi de l’électrique à 15 % et de l’essence, à 5. C’est pour cela que nous avons encore trois propositions de TDi", ajoute le responsable. Objectif : satisfaire le maximum de clients. 

À noter que le gros diesel peut recevoir une boîte auto et une transmission 4 Motion. Le Transporter peut aussi recevoir un PHEV essence. Enfin, le e-Transporter électrique se décline en de multiples variantes allant de 136 à 286 ch. Là encore, la partie technique est d’origine Ford. Ce véhicule n’a donc rien à voir avec l’ID Buzz qui utilise la plate-forme électrique MEB de VW.

Dans le reste de la gamme, la famille Caddy sera renforcée en fin d’année, par l’arrivée d’un moteur essence PHEV.

 

La septième génération du Transporter, du groupe VW Utilitaires. © Nicolas Dembreville

 

 

 

Renault

Le Losange possède un vaste stand, sur lequel est présenté en vedette, un concept futuriste préfigurant le VUL de demain… Chez Renault, le futur se regarde avec un œil dans le rétroviseur, puisque ce proto s’inspire de l’Estafette, ingénieux petit utilitaire à traction avant né à la fin des années 50.

Du sympathique ancêtre, on retrouve sur le nouveau Estafette Concept, les phares ronds, à présents à LED et les portes coulissantes à l’avant. Pour le reste, ce véhicule 100 % électrique est résolument moderne. Il est le premier à utiliser la plate-forme FlexVan développée par Flexis. Cette co-entreprise réunit Renault (45 %) et Volvo (45 %), ainsi que le transporteur maritime CMA-CGM (10 %). Cette association a pour but de développer des véhicules utilitaires légers 100 % électriques. "Nous avons travaillé en concertation avec nos clients pour concevoir l’Estafette Concept", se félicite Heinz-Jürgen Löw, président de Renault VU. "Nous avions pour objectif de réduire les coûts et faciliter le travail".

Résultat, l’Estafette est très haute (2,59 m) pour qu’un homme de 1,85 m puisse y travailler debout. C’est mieux pour le dos du pro. Du coup, pour réduire l’impression de hauteur, le pavillon est peint en jaune acide flashy (comme l’intérieur). Tout le reste est conçu pour l’efficacité : le pare-brise triptyque améliore la visibilité, le volet arrière roulant l’accessibilité, le diamètre de braquage de 10 m (celui d’une Clio) la maniabilité. Quant à la connectivité de l’habitacle, elle est aussi poussée au maximum.

 

Cette Estafette Concept préfigure une version de série, attendue pour 2026. Elle devrait aussi donner naissance à une version vitrée pour le transport de personnes. L’Estafette qui s’intercale entre Kangoo et Trafic sera construite à Sandouville. © Nicolas Dembreville

 

 


Hyvia, Mobilize

Les branches utilitaire annexes de Renault ne sont pas reste. Le nouveau Master H2-Tech à pile à combustible, élaboré avec Hyvia, est désormais, assemblé sur les lignes de l’usine Renault de Batilly (Meurthe-et-Moselle).

 

La marque d’autopartage Mobilize a présenté le Bento, un micro-utilitaire 100 % électrique, basé sur la plate-forme du défunt quadricycle Twizy. © nicolas Dembreville

 

 

 

Kia

On parle beaucoup de l’arrivée des constructeurs chinois mais il ne faut pas oublier Kia. Sur le stand du coréen, on découvre le PV5 électrique, un VUL futuriste qui sera commercialisé l’an prochain. Il se place entre un Renault Kangoo et un Trafic. Kia annonce la plus faible hauteur de chargement du marché ! Les pros devraient apprécier. Il sera aussi proposé en châssis-cabine à destination des carrossiers. Sa plate-forme “skate-board” PBV (Platform Beyond Vehicle) modulable permet de proposer différentes carrosseries aux dimensions variées.

Ainsi, à Hanovre, le grand PV7, attendu pour 2027, était aussi présent.

À noter que ces nouveaux VUL disposent de la technologie de recharge inversée. Ils peuvent alimenter ou recharger des appareils électroportatifs notamment.

Enfin, la marque coréenne garantit ses VUL (comme ses VP) 7 ans. De quoi voir venir…

 

Sur le stand du coréen Kia, on découvre le PV5 électrique. © Nicolas Dembreville

 

 

 

Iveco e-Moovy

La marque italienne dévoilait un véhicule utilitaire léger électrique eMoovy. Ce châssis-cabine compact à motorisation 100 % électrique a été développé par le coréen Hyundai. Basé sur la plate-forme Global eLCV. Il se décline en versions benne, plateau et caisson jusqu’à 10 m3. Iveco devrait démarrer sa commercialisation début 2025. Une collab de plus dans le VUL.

Le conducteur bénéficie d’un siège chauffant et ventilé en éco-cuir et d’un volant chauffant. Le luxe ! Deux tailles de batteries de 63 ou 76 kWh seront proposées. Le eMoovy est donné pour 320 km d’autonomie et capable de récupérer 100 km d’autonomie en moins de 10 minutes de recharge. À cela s’ajoutent la fonction V2L (Vehicle to Load) qui permet de brancher des appareils électriques directement sur le véhicule.

 

 

 

Toyota

Le constructeur nippon présente trois familles de VUL, issues de la gamme du partenaire Stellantis. Chacune est proposée en de multiples dimensions. Les VUL moyen et grand sont aussi proposés en bennes basculantes directement fabriquées à l’usine. Le modèle châssis-cabine permet de développer des versions carrossées. Les trois gammes disposent de leur version électrique.
Côté pickup, le Hilux ajoute une nouvelle version Hybrid 48 V à sa gamme. Enfin, sur la partie du stand consacrée aux solutions hydrogènes, on croisait un inédit prototype à pile à combustible, de ce même Hilux.

 

 

Le Hilux ajoute une nouvelle version Hybrid 48 V à sa gamme (photo du haut) et un prototype à pile à combustible du côté des solutions hydrogènes (photo du bas). © Nicolas Dembreville

 

 

 

Chinois en tête

Même si ce n’est pas encore la déferlante tant redoutée, cette édition de Hanovre 2024 marque l’arrivée de plusieurs constructeurs chinois. Bien connu en Europe, SAIC Motor expose en plus de son fourgon Maxus, le eTerron9, un nouveau pick-up électrique, à transmission intégrale qui rappelle un peu le Rivian américain. Il mesure 5,5 m en version double cabine et est donné pour 430 km d’autonomie. Beau bébé ! Pour faciliter les livraisons, son mode “easy load” permet d’abaisser la hauteur de chargement de 60 mm. Le constructeur de Shangaï le proposera en France, d’ici la fin de l’année, autour de 69 900 euros. 

 

Le eTerron9, un nouveau pick-up électrique. © Nicolas Dembreville

 

 

Dongfeng présente quant à lui une poignée de fourgons utilitaires E-Star électriques.

Enfin, Gecko Motors lance le MagicWay, un innovant VUL utilitaire électrique, disponible en quatre dimensions différentes. Le design avant-gardiste intègre des phares à LED, inspirés de la queue d'un gecko (petit lézard). Doté d’un châssis skateboard numérique, il est très connecté et offre une autonomie de plus de 1 000 km (avec la version à autonomie étendue). Le châssis maximise espace de chargement et habitacle. La plate-forme de chargement est très basse.

Enfin, finissons par l’étonnant tricycle Shandong, du Chinois Wuzheng. L’engin ressemble à un Piaggio Ape sous anabolisants. Ce châssis-cabine à unique roue antérieure propose deux places. Il est proposé en benne, benne basculante ou caisse. Électrique, il roule 180 km sans recharger.  

 

Les fourgons utilitaires E-Star électriques de Dongfeng. © Nicolas Dembreville

 

Le MagicWay, un innovant VUL utilitaire électrique by Gecko Motors. © Nicolas Dembreville

 

 

 

Nouvelle mobilité

Côté nouvelles mobilités, on croise toutes sortes d’engins urbains électriques dérivés du vélo. D’autres plus élaborés se classent parmi les voiturettes. Certains sortent du lot, comme l’incroyable vélo à quatre roues de Dynamic Drives. Il se conduit jambes en avant et se manœuvre à l’aide d’un stilic. Vendu 9 250 euros, il propose une autonomie frisant les 100 km.

 

Le vélo à quatre roues de Dynamic Drives. © Nicolas Dembreville

 

 

 

Le E-camion du futur

Pour finir, le camion Tesla Semi 100 % électrique a fait sensation. Déjà opérationnel en Amérique du Nord, il est donné pour 800 km d’autonomie avec une batterie fort légère. Il arriverait en Europe autour de 2026.

 

Le phénoménal succès du camion Tesla Semi 100 % électrique. © Nicolas Dembreville

 



Source : batirama.com / Nicolas Dembreville

L'auteur de cet article

photo auteur Nicolas DEMBREVILLE
« Depuis tout petit, j’aime l’automobile et sous toutes ses formes. » Les utilitaires, par leur côté pragmatique et fonctionnel, intéressent vivement Nicolas Dembreville, journaliste parisien de 52 ans. Décrypter l’actuel “passage à l’électrique” plus ou moins contraint par la législation de ce secteur, le passionne. Il cherche à informer, renseigner, accompagner les artisans le mieux possible dans cette révolution automobile. En parallèle, Nicolas écrit également sur l’horlogerie, le design ou les phénomènes de société.
1 Commentaire
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  • par hughthuth
  • 08/10/2024 16:33:51

la Chine a 3 temps d'avance dans le BTP : la standardisation, la numérisation et l'électrification. le prochain BAUMA sera une démonstration de leurs avancées alors qu'en France, on en est au mono geste... on nous raconte que le bâtiment, c'est comme les fromages, il y en a 500 sortes, et que les artisans sont notre force, sans parler des Cee la clé de voute de l'évaporation financière ne dehors des frontières...... peut etre faudrait il rappeler le scandale du carbone, c'est une belle invention franco française ou le monde entier s'est servi sur le dos des contribuables. Merci pour cet article, vraiment merci car deja la foire n'est pas en france, et la suite sera surement une arrivée brutale des infra et immeubles et maison en kit assemblés par des robots et qui seront étanches, garanties en termes de résultat pendant 10 ans, et ferai ainsi sauter l'exception française des corporations, y compris les assureurs et les banquiers, qui ne font que gérer des rentes. Courage et surtout il y a des milliards d'économies en vue, et surtout il faut stopper net l'économie shadock des années 70 où on a fait du nucléaire tous azimuts ( le béton s est régalé) et pour écouler la surproduction, on fait des grilles pains et de l'isolation bas de gamme, groupes à la française qui n'ont aucun avantage compétitif sans les aides d'Etat.

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