Rénovation du collège Pierre Mendès-France en site occupé à Paris

Le collège Pierre Mendès-France dans le 20ième arrondissement de Paris

Un groupement, comportant notamment Eiffage et Acorus, assure la rénovation du collège Pierre Mendès-France dans le cadre d’un CPE de 10 ans, et ce avec 43 % d’économie d’énergie à la clef.




Le collège Pierre Mendès-France a été livré en 1973 au n°24 de la rue Le Vau dans le XXe arrondissement de Paris. Il est situé sur le plus grand espace de verdure de tous les collèges parisiens et accueille environ 500 élèves. Son site dispose d’une ferme urbaine, avec poulailler, vergers, cultures et essais botaniques. Il est construit en structure béton, dalles et refends, avec des façades en béton préfabriqué par éléments. Acorus a répondu en groupement avec Eiffage, SOREB, ADVENIO et Gaïa Architecture à un appel d’offre lancé par la Ville de Paris en 2023 pour la réhabilitation avec contrat de performance énergétique de neuf collèges parisiens. Le collège Pierre Mendès-France est le plus grand de ces neuf établissements et nous l’avons visité avec Alexis Pérez, directeur adjoint du groupe Acorus.

 

La façade du collège est en béton préfabriqué par éléments hauteur d'étage. © PP

 

 

 

Un Contrat de Performance Energétique

Selon l’arrêté du 24 juillet 2020, le CPE (Contrat de Performance Énergétique), est un contrat conclu entre un donneur d’ordre et une société de services d’efficacité énergétique visant à garantir une diminution des consommations énergétiques du maître d’ouvrage, vérifiée et mesurée par rapport à une situation de référence contractuelle, sur une période de temps donnée, dix ans dans le cas du collège Mendès-France grâce à un investissement dans des travaux, fournitures ou prestations de services. En cas de non atteinte des objectifs du contrat, celui-ci prévoit des pénalités financières. La loi 222-2023 du 30 mars a ouvert le CPE au tiers financement de manière à faciliter la rénovation énergétique des bâtiments de l’État, de ses établissements publics et des collectivités territoriales. Un CPE vise à financer et réaliser les travaux sur l’enveloppe des bâtiments (isolation, rénovations variées), les systèmes énergétiques, notamment production d’énergies renouvelables, et les différents équipements énergétiques intérieurs (chauffage, eau chaude sanitaire, ventilation, réfrigération, …). Dans le cas du collège Pierre Mendès-France, le groupement qui a remporté le CPE se compose donc :

– d’Acorus, qui se présente comme "le One Stop Shop de la rénovation, une entreprise unique ou toutes les spécialités nécessaires à la rénovation d’un actif immobilier sont réunies dans une même entité et travaillent ensemble", emploie 1 900 personnes et a réalisé un CA de 280 M€ en 2023 ;

– Du groupe Eiffage, qui récupère l’exploitation et la maintenance des installations durant dix ans ;

– Du cabinet d’architecture Gaïa ;

– De SOREB, une entreprise de gros-œuvre, de maçonnerie générale spécialisée dans la réhabilitation ;

– Et d’ADVENIO, une société d’audit et de conseil spécialiste de l’efficacité énergétique et de la performance environnementale des bâtiments.

 

Le groupement a commencé par analyser le bâtiment, puis a défini les travaux à réaliser, chiffré et financé les travaux et défini un objectif d’économie d’énergie de 43 % sur les neuf collèges.

 

 

 

Un cahier des charges vert

Les travaux ont commencé début 2024 et doivent se terminer à la fin de l’été 2025.

 

Initialement, il était prévu de travailler seulement durant les vacances. Mais l’importance du chantier a conduit le groupement à passer pour partie en travaux en site occupé, tout en évitant soigneusement tous les travaux bruyants durant les heures de cours. © PP

 

 

 

 

Le cahier des charges de l’appel d’offre exigeait une isolation thermique biosourcée. Pour ne pas réduire la surface des salles de classe, le groupement a opté pour une isolation thermique par l’extérieur, en laine de bois sous enduit. © PP

 

 

Le cahier des charges comportait aussi tout un volet sur l’amélioration des conditions de vie dans le collège, dont l’amélioration du confort d’été, et naturellement, il stipulait de ne pas toucher aux arbres, ni de dégrader le poulailler de la ferme urbaine du collège. Les menuiseries ont donc été remplacées par des menuiseries aluminium qui maximisent le clair de jour.

 

Pour le confort d’été, des brise-soleils fixes seront posés devant chaque fenêtre, à chaque niveau. Ces brise-soleils remplacent également les barreaux anti-effraction. Leur résistance à l’infraction est en cours de validation par le calcul. © PP

 

 

Le groupement comptait refaire l’étanchéité des toitures terrasses, mais dans le collège Pierre Mendès-France, elle a été récemment refaite et l’isolation thermique atteint déjà un R important. En revanche, la ville envisage de poser des panneaux photovoltaïques sur les 2 000 m2 de toiture du collège, sous forme de panneaux lestés, sans fixation traversant l’étanchéité. Le groupement a donc entrepris de vérifier que toutes les toitures du collège se prêtent bien à ce mode de pose.

 

 

 

3 800 m2 d’ITE

420 fenêtres ont été posées durant l’été 2024. Il reste encore une soixantaine de fenêtres à changer, ce qui sera fait durant les vacances de la Toussaint. 1 800 m2 d’ITE ont déjà été mis en œuvre, il reste environ 2 000 m2 d’ITE à poser. Quant au chauffage, il sera refait durant l’été 2025. Le groupement étudie à la fois la conservation de la chaufferie gaz existante, avec modification et modernisation, mais aussi le raccordement au réseau de chauffage urbain s’il passe à une distance raisonnable. En moyenne, durant l’été 2024, 50 personnes étaient présentes sur le chantier. Le marché du CPE des neuf collèges s’élève à 18 M€. Le marché du collège Pierre Mendès-France se monte à 1,8 M€ pour Acorus.

 

La forme des allèges en biseau sous les fenêtres a demandé une étude spécifique et un soin particulier lors de la pose de l’ITE. © PP

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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