Utiliser une caméra thermique est la méthode la plus facile et la plus rapide pour détecter les pertes d’énergie, l’humidité, les défauts d’isolation, les fuites, les ponts thermiques… Une caméra indique exactement où sont situés les problèmes et permet de diagnostiquer correctement les surfaces nécessitant des actions correctives.
Elle contribue également à visualiser l’humidité superficielle et donc à localiser rapidement les risques potentiels de moisissure dans un bâtiment. «Utilisable sur tous types de logement, en aide à la rénovation ciblée, auto-contrôle ou à réception de travaux en neuf et rénovation, l’inspection avec une caméra thermique peut être exécutée de l’intérieur de l’habitation et/ou de l’extérieur afin de mettre en évidence les irrégularités dans l’isolation thermique de l’enveloppe, les défauts d’étanchéité à l’air, les infiltrations d’eau, la présence d’humidité…», explique Marc Albrecht, Chef de produits, contrôle et mesures physiques chez Chauvin Arnoux.
« La caméra localise les zones d’inconfort thermique, la condensation et les risques d’apparition de moisissures, elle détecte aussi les canalisations ou les fuites sur planchers chauffants…», ajoute ce spécialiste.
De plus, l’analyse au moyen d’une caméra aide à découvrir les éventuels vices de construction et donc d’attester de la qualité et de la bonne réalisation de travaux de construction. Un simple coup d’œil sur cette dernière suffit à détecter une répartition irrégulière des températures. Autre point important, celui des défauts de ventilation.
La caméra peut déceler une entrée d’air qui a été bouchée par l’occupant (elle apparaît chaude alors qu’elle doit normalement apparaître froide si elle est opérationnelle car refroidie par l’air qui la traverse). «On peut ainsi mettre en évidence des comportements correctifs des gens qui cherchent à préserver la chaleur en bouchant ces entrées d’air, mais ils vont occasionner des désordres internes pensant bien faire. En logements collectifs, le but étant la prise de conscience pour faire voter des travaux de rénovation», complète Marc Albrecht.
Par contre, et afin de ne pas fausser la thermographie d’un logement, «il reste préférable de réunir certaines conditions climatiques notamment une absence de précipitations avant l’intervention, une faible vitesse de vent, une température extérieure suffisamment stable et inférieure à +10°C. La période préférable reste en fin de nuit avant le lever du jour», ajoute le spécialiste.
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Philippe Dijon, Ingénieur Conseil et thermicien, ECIC – bureau d’Etudes Thermiques et Environnement |
Plus un objet est chaud, plus il en émet. A chaque couleur est associée une température. La caméra thermique est capable de convertir ces rayonnements infra-rouges en signaux électriques et, ainsi, de fournir une représentation visible pour l’œil humain, sous la forme d’images thermiques ou thermogramme. Avec ces images thermiques, il est donc possible de réaliser une analyse qualitative et quantitative de la température.
Il faut partir du principe qu’il est préférable d’observer les objets visés avec un angle d’observation inférieur à 45°. Dans un bâtiment collectif, il n’est pas nécessaire et pas possible de prendre tous les étages, les premiers étages suffisent car on part
du principe que tous sont plus ou moins identiques.
Dans tous les cas, la température extérieure ne doit pas excéder 7°C. Et il est nécessaire d’avoir au moins 15°C entre l’intérieur chauffé et l’extérieur afin de bien mettre en évidence les défauts d’isolation.
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La thermographie est réalisée suivant la norme NF EN 13187 “Détection qualitative des irrégularités thermiques sur les enveloppes de bâtiments – Méthode infra-rouge” et donne lieu à un dossier de thermogrammes détaillés et interprétés par la personne compétente en thermographie.
L’opérateur n’est pas un simple photographe c’est un spécialiste qui saura donner la meilleure interprétation aux images transmises par la caméra thermique à infra-rouge et ce, dans des conditions de prises de vue édictées par la norme.
Cette norme demande de spécifier l’équipement utilisé et ses caractéristiques, les caractéristiques de l’enveloppe, les systèmes de chauffage, les structures et les isolants, les matériaux de surface, le climat et l’influence de l’environnement. Le thermographe peut aussi se référer aux normes NF?A09-400, 420 et 421 qui répertorient le vocabulaire de thermographie et de caractérisation de “caméra infra-rouge”.
Source : batirama.com / Aude Moutarlier