Concrètement, on peut noter plusieurs points positifs. C’est par exemple la rénovation de 500 000 logements par an à compter de 2017 et l’obligation de rénover, avant 2030, les bâtiments consommant plus de 330 kWhep/m².an (le périmètre de consommation -5 usages + usages domestiques- devant être précisé).
La mise sous tutelle du CSTB par le Parlement et la désignation de son président par le Conseil des Ministres : cette décision nous conduit à un équilibre juste entre le scientifique et le technique d’une part et un rôle de validation des Avis Techniques, d’autre part, ce qui va bien cadrer l’ensemble.
On note par ailleurs avec satisfaction que les économies permises par la récupération des chaleurs fatales issues par exemple des eaux grises, de l’air extrait du bâtiment vont entrer dans les calculs.
Ce n’est malheureusement pas encore le cas des apports solaires directs (lumière et énergie) à travers les baies vitrées, mais nous gardons tout de même espoir, car le calcul du BBio l’intègre en partie ! Autre élément très positif c’est la création d’un carnet numérique de suivi et d’entretien du logement, point que j’avais initié dès 2011 avec le concept du Econfort®.
Il est donc indispensable de renforcer encore l’information auprès de tous les acteurs, jusqu’aux particuliers. Il est aussi essentiel de renforcer les contrôles, qui s’avèrent d’ailleurs quasi-inexistants, et au niveau desquels il convient de montrer plus de rigueur et de détermination.
Enfin, la loi prévoit le développement du tiers financement permettant à des sociétés publiques d'avancer des fonds aux particuliers souhaitant engager des travaux de rénovation énergétique. Mais comment va faire l’Etat pour fournir toutes ces différentes aides, alors que l’on sait qu’il manque de ressources ? Et si l’on oblige tous les bâtiments à être Basse Consommation, n’allons-nous pas vers un effet d’aubaine ?
C’est tout l’ensemble de cette dernière qui doit se former et travailler en coordination si l’on veut obtenir des travaux de qualité conduisant à une bonne efficience. Les travaux réalisés doivent être contrôlés et commissionnés pour s’assurer d’une véritable performance. A mon avis, dans bien des cas le contrôle final doit pouvoir déclencher le versement des aides.
Tout ceci va coûter cher et/ou risque d’être peu efficient. On a montré qu’il faut une étude thermique et de faisabilité technique et économique spécifique pour réaliser des travaux efficaces. Malheureusement, ce n’est pas dans l’air du temps, alors qu’un audit énergétique ne coûte que 2 à 4 % des travaux.
A titre d’exemple, en maison individuelle, il coûtera environ 1 000 euros pour une enveloppe de travaux allant de 15 000 à 30 000 euros. En collectif, ce sera un audit de 5 à 10 euros/m2 d’études pour des travaux entre 200 et 500 euros/m2 : on saute réellement une étape peu coûteuse, mais essentielle pour permettre de vraies économies : la loi, là encore ne met pas suffisamment l’accent sur ce point.
(1) Cardonnel Ingénierie
* 11e Convention Efficience Energétique Bâtiment, Paris Cité des Sciences, le 21 Octobre 2014 www.convention-eeb.fr
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Suite à un nouvel article de Mr Cardonnel, omniprésent dans votre journal, qui déplore "trop de confiance accordée à la filière", et qui souhaite encore plus de contrôles, on peut légitimement s'interroger sur l'impartialité d'une personne présente dans toutes les commissions sur la RGE et dont l'activité commerciale fonctionne grâce aux divers produits dérivés de cette RGE. En tout cas je pense qu'il est bien loin du terrain et des vraies problématiques des artisans qui ne l'ont pas attendu pour se former. Je déplore qu'un journal qui est censé nous représenter se fasse l'écho d'une personne qui voudrait nous imposer encore plus de contrôles. On est loin de la liberté d'entreprendre... on est plus proche du lobbying.