Lundi, 51 mandats d'arrêts ont été délivrés par le juge chargé de l'information judiciaire sur ces marchés, principalement dans le secteur de l'énergie et dont la valeur est estimée à 250 millions d'euros sur les deux dernières années.
L'instruction ouverte à Madrid, à l'Audience nationale - spécialisée dans les affaires complexes - pour blanchiment, corruption et trafic d'influence notamment - concerne un système qui permettait à des élus municipaux et régionaux de tous bords de toucher près de 3% des montants en cause, en échange de l'attribution de ces marchés.
Finalement, 17 personnes seront présentées au juge, dont cinq maires. Mercredi quatre d'entre eux sont attendus: ceux des localités de Parla (tenue par un socialiste), Collado (PP,conservateur), Torrejon de Velasco (PP), Casarrubuelos (PP) et le président de Cofely GDF Suez en Espagne, Didier Maurice, selon une source judiciaire.
M. Maurice, dont on ignore s'il sera finalement poursuivi, dirigeait la filiale depuis cinq ans selon son profil Linkedin.
Cette entreprise qui, en Espagne, fournissait des services visant à réaliser des économies d'énergies, est soupçonnée par la justice d'être la principale bénéficiaire des contrats frauduleux avec des montants globaux qui pourraient dépasser les 160 millions d'euros.
Le service de presse de Cofely GDF Suez en Espagne, spécialisé dans la fourniture de services en lien avec le marché de l'énergie et pesant mondialement près de 15 milliards d'euros en chiffre d'affaires, n'a pas souhaité faire de commentaires mercredi en fin de matinée.
Outre M. Maurice, trois autres employés avaient été placés en garde à vue qui n'ont pas été déférés.
L'enquête est partie d'un signalement de la justice helvétique à l'Espagne de deux comptes en banque suspects dont un au nom du secrétaire régional du PP Francisco Granados et l'autre de son ami d'enfance David Marjaliza, présenté comme l'un des intermédiaires ayant mis en place des contrats et de juteuses commissions.
Il s'agit de la troisième grande affaire de corruption touchant l'Espagne depuis le début de l'été, et d'un des innombrables dossiers ouverts à Madrid et dans d'autres juridictions, faisant chuter les partis traditionnels dans les sondages, à un an des élections législatives.
Mardi, le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy a tenu à demander "pardon", aux Espagnols au nom de son parti, le PP.