Sept prix ont été décernés à 7 jeunes âgés de 16 à 26 ans, lors de cette deuxième édition des Trophées de l’Apprenti. Le jury a dû examiner une cinquantaine de témoignages envoyés par des apprentis et jeunes en contrat de professionnalisation dans tous les corps de métiers du BTP. Critères retenus par le jury : l’implication et la motivation du jeune dans son parcours professionnel ainsi que la pertinence de l’expérience décrite, que ce soit dans le domaine technique, commercial ou de la sécurité. Le jury a aussi pris en compte la reconnaissance exprimée par le jeune envers son maître d’apprentissage ou le CFA qui le forment… En effet, le maître d’apprentissage du jeune qui reçoit le premier prix, est également récompensé puisque Bâtirama lui offre un ordinateur portable !
Les vainqueurs:
• Premier prix : Frédéric Arnal, 23 ans, apprenti électricien en 2e année Bac pro ELEEC au CFA Pierre Villeneuve de Montpellier, et son maître d’apprentissage, Thierry Lathuillère.
• Second prix (mention Prévention sécurité)?: Émeline Gauthier, 19 ans, en 2e année de CAP électricité au CFA de Massiac (Cantal).
• Troisième prix (mention Prévention)?: Edouard Theveny, 26 ans, apprenti en 2e année de BTS FEE (Fluide énergie environnement).
• Quatrième prix Anais Dallier, 21 ans, apprentie en 2e année de CAP Charpente, au CFA du Bâtiment à Alençon, (61).
• Cinquième prix Charlotte Planchon, 20 ans, en Bac pro Eleec en alternance au CFA de Montpellier.
• “Coup de cœur du jury” Laëtitia Rougemont, 17?ans, en 2e année de CAP peintre/applicateur de revêtements, et Jordan Da Silva, 16 ans, en 2e année de BEP maçonnerie au Lycée des métiers
le Corbusier à Soissons.
Le jury a apprécié le témoignage de Frédéric Arnal, qui a pu approfondir ses connaissances techniques, découvrir la réalité du chantier en entreprise et trouver sa voie. Il a remporté avec son maître d’apprentissage un ordinateur portable.
Le lauréat nous explique son parcours:
J’ai décroché mon BAC STI (Sciences technologiques tndustrielles), génie électronique, au Lycée Pierre Rouge à Montpellier, dans de très bonnes conditions et mes notes ont mis en évidence mon goût et ma passion dans le domaine technique… Je n’ai pas hésité à quitter mon cocon familial et à m’installer à Perpignan après m’être inscrit en BTS Technico Commercial génie électrotechnique au Lycée François Arago. J’ai découvert, durant ces deux années, l’électricité qui est, à mon avis, beaucoup plus intéressante que l’électronique… Pour moi, l’électricité ouvre les portes dans de nombreux domaines tels que la domotique, les énergies renouvelables, l’automatisme et bien d’autres.
… Après avoir pris de nombreux renseignements auprès des professionnels de ce secteur d’activité, il m’est apparu indispensable de valider, au cours de ce BTS, une double compétence technique et commerciale en électricité. J’ai ensuite postulé à une formation diplômante en alternance à l’école de commerce Idrac à Montpellier. J’ai signé un contrat de professionnalisation dans la société Opteor du groupe Vinci situé à Castelnau-le-Lez. Cette entreprise m’a permis de découvrir ce qu’était le travail sur les chantiers et les connaissances techniques qu’il fallait avoir pour mener à bien la réalisation d’une installation électrique. C’est grâce à cette formation en alternance que je me suis aperçu qu’il me fallait approfondir mes bases techniques.
J’ai donc pris la décision d’intégrer un BEP électrique au CFA Pierre de Villeneuve de Montpellier pour les travailler. Lors de ce BEP, j’ai intégré la société TBF à Montpellier en tant qu’apprenti où il m’a été donné de nombreuses responsabilités. En effet, il m’a été confié pendant les congés d’été de mon responsable, la gestion de plusieurs chantiers ainsi que l’encadrement des équipes de techniciens. Je m’occupais également de vérifier les commandes de matériels établies par le bureau d’études et de l’approvisionnement des chantiers.
À la suite de ce BEP, j’ai intégré un Bac Pro Électrotechnique Énergie Équipements Communicants au CFA Pierre de Villeneuve à Montpellier. Lors de mes années au CFA, mon professeur principal M. Tovar m’a accueilli hors des heures de cours pour approfondir la pratique professionnelle en électricité. Je réalisais, avec mon professeur, des câblages de platine, des maquettes, la maîtrise de l’utilisation des appareils de mesure, la maintenance préventive et corrective électrique. De par la multitude des équipements présents au CFA et l’engagement de mon professeur, j’ai acquis une maîtrise approfondie des métiers de l’électrotechnique.
Légende : 1er prix : Frédéric Arnal et son maître d’apprentissage, Thierry Lathuillère, ont remporté chacun un ordinateur portable, en présence de Florent Tovar (formateur CFA). Les prix ont été remis par Fabienne Leroy, rédactrice en chef de Bâtirama. © Emeline Hue
Emeline Gauthier, 19 ans, apprenti en 2e année de CAP Electricité a remporté le 2e prix du Trophée de l’Apprenti. Elle a gagné un Ipod Classic 80 GO Argent.
Son témoignage :Chaque année dans le Bâtiment, de nombreux accidents surviennent parce que les chaussures de sécurité ne sont pas portées. Je m’appelle Emeline et je travaille dans une entreprise d’électricité depuis un an. À peine une semaine après la signature de mon contrat, mon patron m’achète une paire de chaussures de sécurité et insiste pour que je les garde malgré les douleurs aux pieds des premiers jours. Aujourd’hui, je suis consciente qu’il avait entièrement raison puisque non seulement je n’ai plus mal aux pieds depuis longtemps mais, en plus, ces chaussures m’ont souvent évité de sérieuses blessures. En effet, sur un chantier très en désordre, je n’avais pas remarqué la boîte de pointes renversée par terre. L’inévitable est donc arrivé : j’ai marché sur un clou de quatre centimètres de long qui s’est arrêté au métal de ma chaussure. De ce fait, j’ai évité une profonde entaille dans le pied qui m’aurait à coup sûr conduite à l’hôpital. De plus, mon patron aurait dû se passer de moi une bonne quinzaine de jours. C’est donc aussi dans l’intérêt de son entreprise qu’il nous a équipés de bonnes chaussures de sécurité qui nous protègent chaque jour. Un maître d’apprentissage véhicule les bases du métier mais aussi les méthodes pour le faire au mieux et en toute sécurité : il en va de la bonne marche du bâtiment !
Légende : 2e prix (Sécurité) : Emeline Gauthier, accompagnée de son professeur Christelle Vidal, reçoit un Ipod Classic Argent remis par Paul Duphil, secrétaire général de l’OPPBTP. © Emeline Hue
Edouard Théveny, 26 ans, a remporté le 3e prix (mention Prévention). Apprenti en 2e année de BTS FEE (Fluide énergie environnement), il réside en région parisienne et travaille chez Hervé Thermique. Il gagne un Ipod Classic 80 GO.
Son témoignage : |
Anaïs Dallier, 21 ans, termine sa 2e année de CAP charpente en apprentissage. La jeune apprentie s’est d’abord orientée vers les métiers |
Charlotte Planchon, 20 ans, termine un bac pro Eleec en alternance au CFA de Montpellier et dans son entreprise JP Industrie. L’électricité est pour elle un métier d’avenir au vu de l’évolution de la filière dans le solaire, l’éolien et la domotique. Elle a remporté un Ipod Nano Rouge de 8 GO.
Son témoignage :
J’ai 20 ans et m’appelle Charlotte Planchon. Je suis actuellement en Bac Professionnel Electrotechnique, Énergie, Équipement, Communicant au Centre de formation pour apprentis de Montpellier. J’ai choisi la voie professionnelle à la suite d’un échec en 1re Bac Scientifique : je me suis alors réorientée vers un BEP avec une option vers un Bac Professionnel qui m’assurerait une qualification suffisante au cas où je renoncerais aux études. J’ai choisi l’Électricité en sachant que c’est un métier d’avenir, notamment dans les domaines du solaire, de l’éolien et la domotique.
J’ai obtenu une place en BEP métier de l’Électrotechnique au Lycée Professionnel Joseph Vallot à Lodève ainsi qu’à son internat. Finalement, malgré quelques appréhensions, j’ai été intégrée assez rapidement et en 2006, j’ai obtenu mon diplôme du BEP. J’ai voulu continuer dans cette filière avec un Bac Professionnel. J’entamais donc ma 3e année d’internat à Lodève, pour avancer le plus loin possible dans mes études. Malheureusement, les cours étaient très abstraits, les professeurs nous parlaient très peu de leur vécu (chose qui aide énormément à la compréhension des cours). C’est alors que j’échouais mon année de Bac pour la 2e fois. Mais cette année n’a pas été inutile, puisque c’est grâce au stage que j’ai connu l’entreprise dans laquelle je travaille actuellement : JP Industrie.
Cette entreprise m’a permis de découvrir l’électricité industrielle et c’est mon patron qui m’a parlé de la voie de l’apprentissage. J’ai dû faire un choix entre préparer un Bac Pro en alternance ou continuer dans la voie scolaire classique. La décision n’a pas tardé, j’ai choisi l’apprentissage au CFA Pierre Villeneuve à Montpellier. Le 3 Septembre 2007, je commençai ma formation en étant agréablement surprise par le bon encadrement des professeurs, la compréhension des cours et surtout des revenus mensuels. L’entreprise, de son côté, assure mon avenir en me traitant pratiquement comme une employée et en m’imposant des exercices de réflexion efficaces. Mon travail consiste à câbler des armoires électriques qui servent à faire fonctionner des fontaines ou des stations d’épuration. Je dois tout mon savoir à cette entreprise et à mon maître d’apprentissage…
Pour conclure, je pense que l’apprentissage est le meilleur moyen de trouver facilement un emploi ou de créer sa propre entreprise car nous assimilons de bonnes connaissances tout en ayant la pratique du chantier. Pour ma part, j’invite tous les hésitants à suivre cette voie qui assure un avenir proche et sûr et spécialement les filles, bien sûr. Je suis heureuse d’avoir toujours été acceptée et d’avoir pu comprendre que le métier d’électricien n’était pas seulement un métier d’homme.
Légende : 5e prix : Charlotte Planchon, reçoit un Ipod Nano 8 Go, remis par Daniel Munoz, directeur de la formation au CCCA-BTP.© Emeline Hue
Laëtitia Rougemont et Jordan Da Silva, formés au Lycée des métiers le Corbusier à Soissons, remportent le prix “Coup de cœur du jury”. Laëtitia, peintre décoratrice, a été classée 2e aux finales régionales des Olympiades des métiers. Jordan, maçon, a été primé dans le cadre d’un challenge relatif à la construction d’une maison pédagogique, au Lycée. Tous deux ont gagné un Ipod Nano Rouge de 8 GO.
Le témoignage de Laëtitia
J’ai 17 ans et je m’appelle Laëtitia Rougemont. Je suis en 2e année de CAP Peintre applicateur de revêtement au Lycée des métiers le Corbusier à Soissons. J’ai commencé la peinture le 3?septembre 2007 après avoir terminé le collège. Notre professeur d’enseignement professionnel nous enseigne toutes les techniques : pose de revêtements muraux ou de sols et techniques de décoration. C’est justement une peinture façon “stuc” que j’ai appliquée lors des
40es Olympiades des métiers.
Mon établissement m’a, en effet, proposé de participer aux sélections régionales des 40es Olympiades des métiers, qui se déroulaient du 19 au 21 novembre 2008 au parc des expositions d’Amiens. J’ai accepté tout de suite cette proposition et mon professeur de finition, M. Pape, m’a fait confiance. Il m’a orientée vers les travaux de finition que l’on retrouve toujours dans ce genre d’épreuve, selon lui. J’ai donc travaillé les motifs et la pose de revêtements en particulier afin de me préparer aux Olympiades. Au final, j’ai décroché la médaille d’argent, qui m’a permis de me hisser à la 2e place, derrière un Bac pro, médaillé d’or. J’ai perdu un peu de temps dans le tracé de l’épreuve qui était un peu particulier. J’ai rattrapé le retard dans l’exécution, avec l’application de la peinture et des filets. Le jury a apprécié le stuc à effet décoratif, et c’est ce qui m’a valu la médaille d’argent. Pour moi, ces épreuves ont été une très belle expérience. J’ai la passion de ce métier depuis que je suis toute petite pour l’avoir vu pratiquer par mes proches. J’espère obtenir mon diplôme afin de poursuivre dans cette voie, peut être sous la forme d’un contrat de professionnalisation pour avoir un pied dans une entreprise et parfaire mes connaissances.
Le témoignage de Jordan
Je m’appelle Jordan Da Silva, j’ai 16 ans et je suis en deuxième année de BEP maçonnerie au Lycée des métiers le Corbusier de Soissons. Pour moi, cette orientation professionnelle après la troisième est un vrai choix. Mon père est ouvrier maçon. C’est lui qui a construit la maison dans laquelle j’habite avec mes deux frères et ma mère. Il est fier de son travail et m’a transmis cette passion. Le travail manuel me plait et je sais aussi qu’avoir une maison, c’est le rêve de beaucoup de gens. Au Lycée, avec mon professeur M. Clément, on a participé à un projet de maison pédagogique. Un fabricant de parpaing, Tarmac, nous a proposé de tester un nouveau produit en béton qui se pose à joint mince. Je connaissais la brique monomur mais pas ce bloc béton là. C’est génial ! Ça va beaucoup plus vite qu’avec le parpaing ; c’est plus facile et plus rapide à poser. Et puis finie la galère de nettoyer la bétonnière et ça, franchement, c’est top ! Ce qui m’a plu dans ce projet c’est d’abord qu’on a travaillé comme sur un vrai chantier, en situation réelle. Pour motiver la classe, M. Clément a organisé un challenge du meilleur poseur. J’ai tout fait pour arriver dans les 3 premiers et j’y suis arrivé. Mon père était fier de moi et en plus, je lui ai appris des choses avec le bloc béton car, lui, il ne pose que du parpaing. Quand j’aurai eu mon BEP fin juin 2009, je voudrais poursuivre en BP rénovation. Je trouve aussi intéressant de donner une nouvelle vie à des vieilles maisons et puis il y a beaucoup de bâtiment à rénover partout. Plus tard, je veux rentrer dans une bonne entreprise et gravir les échelons. Mais je ne voudrais pas être dans un bureau. Je veux rester sur les chantiers, travailler en équipe avec les ouvriers des autres métiers.
Légende : Prix “coup de cœur du jury” : Laëtitia Rougemont et Jordan Da Silva, lycéens au Lycée des métiers le Corbusier (Soissons), ont reçu chacun un Ipod Nano 8 Go, remis par Franck Bruel, PDG de Point.P. © Emeline Hue