En 1964, les Ateliers de Construction de Vaux Andigny, aussi nommés Acova créent le concept du radiateur décoratif à l’Est de Saint-Quentin. Encore aujourd’hui, l’usine d’origine, plusieurs fois modernisée, produit des radiateurs décoratifs en acier, des radiateurs sur-mesure et des sèche-serviettes, à eau chaude, électrique ou même mixtes.
En 1994, Acova est racheté par Zehnder, un groupe familial suisse, dirigé par Hans-Peter Zehnder et spécialisé dans les radiateurs décoratifs en acier. Au tournant du siècle, pressentant la stagnation du marché européen des radiateurs à eau chaude et soucieux de préserver ses possibilités de croissance, le groupe Zehnder se lance dans la ventilation.
Aujourd’hui, le groupe est présent en France depuis 50 ans grâce à Acova, commercialise dans notre pays des radiateurs décoratifs sous trois marques Acova, Runtal et Zehnder, des plafonds chauffant-rafraîchissants, ainsi que des solutions de ventilation et de traitement d’air pour l’univers domestique et le tertiaire.
L’expansion de l’activité du groupe en France a rendu son siège social trop exigu. L’entreprise a trouvé un terrain à Courcouronnes, près d’Evry, à peine à 300 m de son siège actuel, et décidé d’y faire construire par Bouygues un bâtiment de 3500 m² qui sera à maints égards, une vitrine pour l’entreprise.
Conforme à la RT2012, le bâtiment sera également labellisé Minergie et Minergie P (P pour passif) en ce qui concerne le centre de formation, selon le système suisse d’évaluation de la performance énergétique des bâtiments. Il sera aussi certifié Bream et Leeds, les deux systèmes d’évaluation de l’impact environnemental des bâtiments, d’origine britannique pour Bream et nord-américaine pour Leeds.
On peut regretter que Zehnder n’ait pas retenu le label Effinergie et la certification HQE, mieux connus en France, mais il ne faut peut-être pas trop en demander non-plus. Selon les calculs prévisionnels, le bâtiment consommera moins de 15 kWh/m².an pour le chauffage et moins de 30 kWh/m².an pour les 5 usages de la RT2012 (chauffage, rafraîchissement, ventilation, éclairage et auxiliaires).
Le bâtiment abritera initialement 110 personnes et pourra en accueillir jusqu’à 170 sans difficulté. Il est conçu de manière très flexible : les cloisons intérieures des espaces de bureaux sont déplaçables sans gros travaux, les murs extérieurs côté parking et ceux donnant sur la cour intérieure sont « fusibles », c’est-à-dire dépourvus de tout rôle structurel. Il suffit de les abattre et de construire une extension pour agrandir le bâtiment.
Le bâtiment abritera une zone d’accueil pour les clients, des bureaux, un show-room et un centre de formation. Il sera surtout équipé de la cave au grenier – littéralement – de matériels de la marque : radiateurs, Centrales de Traitement d’Air (CTA) et plafonds rayonnants, qui assureront le chauffage, le rafraîchissement et la ventilation.
Le bâtiment est bien orienté, toutes les pièces ont un accès à la lumière naturelle, sauf les locaux techniques. La structure du bâtiment est classique : prémurs béton, coffrage traditionnel des plancher béton, isolation par l’extérieur et bardage ventilé. Il se trouve toutefois une particularité dans la construction : les gaines de distribution d’air son en PEHD (polyéthylène haute densité) et incorporées dans les planchers bétons lors du coulage.
Toute l’Europe procède de cette manière, qui n’est pas admise en France, notamment en tertiaire. Zehnder a donc dû prouver que cette spécificité ne nuisait pas à la sécurité incendie du bâtiment. Après de nombreuses études et simulation, le fabricant a obtenu une dérogation du Ministère de l’Intérieur et du Sdis-91, le service départemental d’incendie et de secours du 91, autrement les pompiers de l’Essonne.
Il s’agit d’une dérogation, pas d’un Atex (Avis Technique d’Expérimentation). Mais les résultats de cette première référence de gaines de ventilation PEHD combustibles, incorporées dans le béton des dalles, pourra naturellement être utilisée lors d’une éventuelle demande d’Atec (Avis technique du Cstb) ultérieure.
Dans ce bâtiment, les bureaux sont chauffés et rafraîchis par plus de 600 m² de panneaux de la marque suspendus au plafond. Dans les salles de réunion, pour des raisons acoustiques, ils sont incorporés aux faux-plafonds. Dans les bureaux, ils sont simplement suspendus sous le béton brut, de manière à profiter de son inertie thermique pour accroître le confort d’été.
D’une largeur de 600 mm, les éléments de plafond retenus sont composés d’une tôle perforée sur laquelle est collé un tube cuivre, disposé en serpentin et habillé de diffuseurs en aluminium pour favoriser la bonne répartition de la diffusion ou de l’absorption de chaleur sur toute la plaque.
Le tout est recouvert d’une isolation thermique pour réduire les pertes de chaleur vers le haut. En mode chauffage, pour une chute de température de 15 K, la puissance est de ces panneaux isolés et suspendus en apparent est de 139 W/m². En mode froid, avec un Delta t = 15 K, la puissance absorbée atteint 178 W/m².
Pour les panneaux incorporés en faux plafond, la puissance chauffage atteint 114 W/m² et la puissance froid 151 W/m². L’étude de dimensionnement thermique et le plan de calepinage ont été effectués par le BE interne du fabricant, comme pour tous le chantiers de plafonds chauffant-rafraîchissants. Zehnder souhaite en effet avant tout éviter les contre-références.
Les panneaux sont raccordés par des flexibles protégés par des tresses métalliques et équipés de raccords rapides John Guest. Ces raccords se connectent sans outil aux tétines cuivre prémontées sur des collecteurs Pettinaroli. A partir des réseaux froid et chaud réalisés en tubes acier, les panneaux de plafonds sont soit alimentés par vannes 2 voies Belimo avec change-over pour les bureaux, soit en vannes Belimo 6 voies pour les panneaux des salles de réunion.
Cela signifie que les bureaux fonctionnent tous dans le même mode : en chauffage ou en rafraîchissement. Mais que les salles de réunion peuvent à tout moment être chauffées ou rafraîchies, selon les besoins.
Pour proclamer la qualité de ses CTA, le fabricant a pris soin de faire certifier six gammes de CTA ComfoAir XL ( 800, 1500, 2200, 3300, 4400 et 6000) par le Passivhaus Institute de Darmstadt (http://www.passiv.de/komponentendatenbank/grosse_lueftung/).
Trois CTA ComfoAir XL sont installées dans le bâtiment de Courcouronnes : 2 x 6 000 m3/h pour le Show-room, le centre de formation et une partie des bureaux, 1 x 4000 m3/h pour le reste des bureaux. Ces machines, selon la certification du Passivhaus Institute, affichent un taux de récupération de chaleur sur l’air extrait supérieur à 85% et une consommation électrique de seulement 0,42 Wh/m3.
Dans les locaux, la distribution d’air est régulée par des sondes de C02. La chaleur et le froid pour les batteries eau/air des CTA, pour les plafonds chauffant-rafraîchissants et pour la trentaine de radiateurs disposés dans les escaliers et les sanitaires, sont produits par une pompe à chaleur Eau/eau Climaveneta 6 tubes de 60 kW.
Deux tubes sont destinés au raccordement au puisage (un forage) et au rejet (deux forages) en nappe. Deux tubes alimentent en permanence le réseau chaud, et deux autres alimentent le réseau froid. En mi-saison, la machine est conçue pour un free-cooling sur le forage : les compresseur est arrêté, seules les pompes fonctionnent et alimentent le réseau froid à travers un échangeur à plaques.
Démarré en octobre 2013, ce chantier sera livré en janvier 2015 par Bouygues Bâtiment IDF – Construction Privée, agissant en tant qu’entreprise générale tous corps d’Etat pour un coût total de 10 millions d’Euros, foncier compris.