Rennes a redonné des couleurs au premier salon régional de France. Si les intempéries ont limité la fréquentation, Artibat a été à la hauteur des exigences des exposants et des visiteurs.

 

Des 50 000 visiteurs attendus, ils ne furent finalement que 35 000. « C’est inférieur à nos prévisions, reconnaît Bruno Leclerc, directeur du salon et délégué régional de la Capeb des Pays de Loire. Mais compte tenu des conditions climatiques, c’est plutôt pas mal. » Effectivement, une partie du visitorat breton et vendéen s’est retrouvé coincé par la neige et le verglas. « 37% des personnes pré enregistrées qui ne sont pas venues résident dans les départements les plus durement touchés par les intempéries », confie Bruno Leclerc. Pourtant, après 11 éditions organisées à Nantes, la délocalisation et la réunification d’Artibat chez les Bretons s’est plutôt bien passé. Faute de place à la Beaujoire, le salon avait tenté en 2008 une scission en deux dates regroupant les activités gros-œuvre, TP et Paysage en avril et le second œuvre et les équipements en décembre. Si la fréquentation avait atteint au global les quelque 50 000 visiteurs, exposants et professionnels du bâtiment s’étaient plaints d’un manque d’intérêt alors que la transversalité des différents corps de métier prenait tout son sens avec le Grenelle de l’environnement.

 

Nouveautés produits

Si 2010 n’a pas attiré la foule escomptée, cette 12e édition restera néanmoins un bon cru. Hormis quelques constructeurs d’engins de TP relégués dans un Hall où le chauffage a fait quelque peu défaut, les exposants ont été dans l’ensemble satisfaits des contacts et commandes prises sur le salon. C’est le cas de Ludovic Bianciotto, directeur commercial de Mobil’outils, une tablette PC adaptée aux métiers du bâtiment dont le stand n’a pas désempli pendant 3 jours. De même pour cet agent commercial venu présenter un nouveau concept de radiateur design en bois. De leur côté, les artisans de Bretagne et des Pays de la Loire sont restés fidèles à leur salon régional. « Je suis venu voir les nouveaux produits et équipements de chauffage et m’informer sur les crédits d’impôts et les offres de prêts des banques comme Solfea », confie ce plombier rennais.

 

Interlocuteurs locaux

« Je suis allé à Nantes 3 ou 4 fois dont la dernière en 2008, précise t-il. Je préfère quand tous les exposants sont réunis en même temps. On ne doit plus se contenter de suivre l’actualité de notre secteur mais avoir une vue d’ensemble même si cela reste un peu compliqué pour nous. » Côté actualité justement, les fabricants et distributeurs de systèmes photovoltaïques ont eu beaucoup de mal à répondre aux multiples questions des professionnels sur l’avenir de la filière. « Les récentes annonces du gouvernement ne rassurent personne, confiait Ronan Derrien, chargé de clientèle chez Armorgreen. On nage en plein imbroglio depuis lundi. Difficile de faire du commerce dans ces conditions même si le visitorat s’y prête », a t-il regretté. Car le vrai point fort d’Artibat, c’est sa capacité à mettre en contact les fabricants et leurs interlocuteurs locaux, ceux qui assurent la prescription et la mise en œuvre des produits et systèmes.

 

Un tissu artisanal dynamique et indépendant Les régions Bretagne et Pays de Loire sont très actives sur le plan de l’artisanat du bâtiment. « La Capeb enregistre ici ses plus forts taux d’adhésion », assure Bruno Leclerc. Le taux d’apprentissage y serait le plus élevé de France, tout comme celui de la formation continue. « Ces deux régions recensent 25% des formations Feebat dispensées dans toute la France », poursuit l’administrateur de la Capeb. Autre spécificité, le poids des coopératives d’achats (menuiserie, bois, sanitaire chauffage...). En matière d’équipement et matériels de chauffage et de plomberie, 70% du marché de ces deux régions échapperait ainsi au réseaux de distribution nationaux !

 

 

Source: batirama.com / Céline Jappé