Débouté en avril dernier par le tribunal de grande instance de Paris, l'architecte a affirmé lors d'une conférence de presse que "si on lui permet de corriger le bâtiment pour qu'il soit digne, il n'irait pas au bout" de la procédure judiciaire engagée. Il avait boudé l'inauguration du bâtiment dénonçant, un "mépris" pour son projet.
"Il ne faut pas croire que je renie ce bâtiment à 100 %", a-t-il lancé, jugeant cependant que le "Centre Pompidou de la musique n'est pas encore là". Le prix Pritzker 2008 a précisé que, selon ses avocats, il pouvait être considéré désormais comme évincé du projet et donc libre de s'exprimer.
Un feu vert dont il a profité pour attaquer l'association en charge du chantier et son président Laurent Bayle, les "pleins pouvoirs" donnés, selon lui, au groupe Bouygues, l'omniprésence des ingénieurs et la frilosité du personnel politique.
"Le ministre de la Culture ne défend pas le droit d'auteur des architectes", a-t-il dit. Il a vivement contesté une dérive du budget du complexe musical, passé de quelque 200 millions d'euros en 2006 à 386 millions en 2014.
"On connaît le coût d'une philharmonie, le prix au fauteuil (autour de 100.000 euros). Ce qui coûte cher, c'est le programme qui a fait évoluer la typologie des salles de concert"."S'il y a quelque chose de mégalo, c'est le programme", a-t-il martelé.
"Ce n'est pas un bâtiment high tech, il n'y a aucune prouesse technique", s'est également défendu Jean Nouvel, en réponse à ceux qui ont dénoncé la complexité du chantier. L'architecte n'a pas hésité à parler d'"époque de sabotage" à partir de la fin 2013, "par non respect des plans et par accélération" du chantier.