Il y a dix ans, le cœur du chauffage, c'était le couple chaudière + radiateurs. Aujourd'hui, on trouve de tout dans le hall 8. L'offre des plus grands industriels du secteur s'est élargie à la ventilation, au plancher basse température, au solaire thermique et photovoltaïque, à la cogénération – de la microcogénération de 1 kW électrique aux plus grosses machines de plus de 1 MW - , aux pompes à chaleur, aux chaudières bois, bûches ou pellets...
Bien sûr, il reste quelques spécialistes solidement campés sur leur savoir-faire, comme l'autrichien Windhager, maître incontesté de la chaudière individuelle à granulés, comme Robur et sa pompe à chaleur gaz à absorption ou comme Airwell qui se met à fabriquer de la pompe à chaleur en OEM pour tout le monde.
Sinon, d'une manière générale, les grandes marques proposent toutes les technologies à la fois. Certains, comme Bosch, affichent un grand écart impressionnant. Sous l'ombrelle du groupe, on trouve des poêles à bois domestiques (Buderus), toutes les chaudières que l'on peut imaginer depuis la condensation murale modulante capable de commencer à 0,9 kW de puissance, jusqu'à des chaudières vapeur de plus de 10 MW.
Sans oublier du solaire thermique, du solaire photovoltaïque, des pompes à chaleur, un prototype de pile à combustible, de la ventilation, etc. Face à cette profusion, nous avons sévèrement taillé dans la matière disponible et retenus quelques thèmes précis. : la condensation fioul et les générateurs en cascade.
Bon, il ne faut pas s'enflammer non-plus, le fioul n'est pas mort, il bouge encore, mais faiblement. Les ventes de chaudières fioul ont sévèrement baissé à travers toute l'Europe. En tout cas, plus aucun fabricant ne met en avant des chaudières fioul qui ne soient pas à condensation : murales ou sol, mais à condensation quoiqu'il arrive.
Brötje et Buderus, par exemple, montraient de nouveaux modèles qui s'attachent tout à la fois à améliorer les rendements et à réduire la pollution. En la matière, la clef d'une faible pollution ou bien, ce qui revient au même, d'une combustion la plus complète possible du fioul, c'est l'intimité du mélange fioul/air comburant.
Pour y parvenir, Bröjte qui appartient au groupe Thermea (De Dietrich, entre autres), a mis au point un tout nouveau brûleur. L'injection du fioul est pilotée par une pompe capable d'introduire le fioul dans le brûleur au goutte à goutte. Les gouttes arrivent ensuite sur la tête du brûleur derrière une hélice en rotation à 40 000 tours/minute. Elle éclate chaque goutte en une myriade de minuscules gouttelettes au milieu de l'air comburant injecté : la combustion approche le niveau théorique d'une combustion complète.
Buderus, de son côté, a puisé dans la technologie développée par le groupe Bosch dans son activité d'équipementier automobile, notamment l'électronique de pilotage et la science du mélange combustible/air comburant. Sa chaudière fioul à condensation Logano Plus GB 145 tangente elle-aussi les valeurs théoriques maximales. En fioul, on ne peut plus guère progresser au-delà de ce que ces deux constructeurs proposent aujourd'hui.
La technologie de la cascade de chaudières en chaufferie a longtemps été une spécialité italienne. Aujourd'hui, tous les fabricants de chaudières murales ou au sol, ainsi que de pompes à chaleur, ont adopté cette idée vertueuse. C'est assez simple, il s'agit à tout moment d'adapter la puissance fournie aux besoins du bâtiment et d'obtenir toujours le rendement le plus haut et de capitaliser en même temps sur les autres avantages de la cascade.
Les chaudières gaz à condensation équipées de brûleurs à prémélange affichent un meilleur rendement à charge partielle et non à leur puissance nominale. Les pompes à chaleurs pilotées par inverter également. Donc, avec une cascade, si le bâtiment demande 90 kW de puissance à un moment donné et que la cascade est composée de trois générateurs de 90 kW, la régulation de l'ensemble doit mettre en route les 3 générateurs à charge partielle (30 kW chacun).
Ce qui maximise le rendement. Alors que mettre en route un seul générateur à sa puissance nominale (90 kW) produira un rendement inférieur. Comme chaque générateur est capable de moduler sa puissance, une cascade possède une énorme plage de modulation, parfaitement hors de portée d'une chaudière unique.
Une cascade de trois chaudières ou de trois pompe à chaleur de 30 kW chacune, est parfaitement en mesure de couvrir une plage de puissance de 5 à 90 kW, par pas de 1 ou de 2 kW. Enfin, lorsqu'on compose une chaufferie classique, on installe une surpuissance importante au cas où l'un des deux ou trois générateurs installés tomberait en panne.
S'il faut une puissance nominale de 300 kW en chaufferie, par exemple, on aura tendance à mettre en place deux chaudières au sol de 300 kW chacune, pour assurer la continuité du service au cas où l'une tomberait en panne au plus fort de l'hiver. On se trouve avec une puissance installée égale au double de la puissance nécessaire.
Avec une cascade, il suffit d'installer 12 chaudières murales de 30 kW chacune 360 kW au lieu des 300 strictement nécessaires. Il est en effet très peu probable que plus de deux de ces générateurs tombent en panne en même temps. Comme on trouve aujourd'hui des chaudières murales d'une puissance de plus de 120 kW, chez De Dietrich, Viessman, Buderus, tous les italiens et de nombreux autres fabricants, d'une part, que les tous les constructeurs savent associer des générateurs de puissances différentes dans leurs cascades, d'autre part, cette architecture particulière ne comporte que des avantages. On peut l'appliquer jusqu'à des puissances supérieures à 1 MW.
Source : batirama.com / Pascal Poggi