Ricciotti fait dans la dentelle au MuCEM de Marseille

Ricciotti fait dans la dentelle au MuCEM de Marseille

Flottant entre le ciel et l’eau, le musée des civilisations de l’Europe et de la méditerranéen, dessiné par l’architecte Rudy Ricciotti, ouvrira ses portes en avril. Visite d’un ouvrage habillé de dentelle de béton.




Ce musée des civilisations de l’Europe et de la méditerranéen, réalisé en partenariat avec l’Etat, la ville de Marseille, le conseil régional Provence-Alpes-Côte-D’azur aura pour but d’offrir un regard sur la méditerranéen, son histoire, ses sociétés et son patrimoine à travers plusieurs dizaines de milliers d’œuvres et d’objets.

 

Le groupement retenu sous l’égide de Vinci est constitué de Dumez (gros œuvre), de Freyssinet (conception, pose et mise en tension des éléments en Ductal) et de Bonna Sabla (préfabrication). Les bureaux d’études sont Structure Ile de France (gros œuvre) et Lamoureux & Ricciotti ingénierie (BFUHP et planchers de grande portée).

 

C’est justement l’architecte Rudy Ricciotti qui exerce depuis de nombreuses années dans le Var qui a dessiné ce projet, et spécialiste du béton fibré à ultra haute performance, s’est dirigé vers ce matériau révolutionnaire.

 

«Le BFUHP possède une résistance mécanique à la compression 6 à 8 fois supérieure à celle d’un béton classique, une étanchéité parfaite grâce à sa texture très fermée et compacte, et une faculté de reproductibilité lui permettant d’épouser toutes formes de moules», souligne l’architecte.

 

Ce chantier est donc calé sur une emprise carré de 72 mètres de côté, fixé dans le paysage par une fine résille ajourée disposée au sud, à l’ouest et en toiture, et encadrant un second parallélépipède de 52 mètres de côté et de 18 mètres de hauteur. «Ce dernier sera identifié comme le cœur du musée», souligne l’architecte.

 

Une passerelle reliant le MuCEM au fort St Jean

 

Une passerelle de 115 mètres de longueur, sans arcs ni haubans, relie la terrasse du nouveau bâtiment au Fort Saint Jean.

 

Vingt-cinq voussoirs de 4,5 mètres de long préfabriqués en atelier sont assemblés par post-tension. Ils forment ainsi deux poutres garde-corps, dessinées au plus près des efforts.

 

L’ensemble présente une hauteur de 1,80 m et franchit une longueur de 76 m entre piles intermédiaires puis 2 fois 18 m sur chaque travée latérale.

 

Les poteaux arborescents

 

Le plan est cerné par 308 poteaux arborescents. Tous préfabriqués en BFUHP, ils se déclinent en 3 familles : des poteaux droits, des poteaux en Y avec plusieurs formes de Y, et des poteaux en N.

 

Ces poteaux présentent des hauteurs variables en fonction des niveaux. Ils peuvent atteindre 2,79 m de haut jusqu’à 8,79 m avec des hauteurs intermédiaires de 5,51 m et 6,12 m pour des diamètres de 25 à 40 cm.

 

Au final sur ce projet, vingt configurations sont possibles. Contrairement au béton, le BFUHP n’utilise pas d’armatures passives. Les bétons fibrés sont constitués de fibres métalliques et de fibres en polypropylène directement intégrées à l’amalgame de coulage.

 

400 panneaux de dentelle

 

Il y a deux types de résilles. Ceux de façades dites ‘résilles à brins’ sont posés au sol. Les brins sont des branches en BFUHP de 7x8 cm. Les résilles sont tenues horizontalement par des bracons bi-articulés avec un cardan à chaque extrémité de façon à ne pas créer d’efforts parasites. Elles peuvent se déformer et se dilater librement.

 

La résille de toiture, aussi en BFUHP, est posée sur une ossature métallique et sur des potences extérieures en BFUHP, désolidarisée de ces ossatures au moyen de ressorts en polyuréthane. Les panneaux sont autoportants et de dimension 6x3 mètres.

 

Hors BFUHP…

 

Proposés en BFUHP lors du concours, les planchers ont été finalement réalisés en béton B60/75 pour des raisons d’économie.

 

Ils sont constitués d’éléments préfabriqués de 23 m de longueur, précontraints par prétention et reposant sur des poutres périphériques coulées directement sur le chantier.

 

Source : batirama.com / Aude Moutarlier

 

Fiche technique

Maître d'ouvrage :

opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture (OPPIC)

Maîtrise d'œuvre :

Architecte mandataire : Rudy Ricciotti

C+T architecture/ Roland Carta : architecte associé

Garcia ingénierie : BET fluides

SICA : BET structures

ADRET : HQE

In situ : paysagiste

Budget :

Construction du bâtiment : 102,423 millions d'euros TDC et coût des travaux : 74.642 millions d'euros TTC

Début des travaux :

septembre 2009

Livraison du bâtiment :

de février à avril 2013

Ouverture au public :

Avril 2013
1 Commentaire
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- -
  • par GYPIER
  • 29/03/2013 09:48:19

Grand coup de chapeau aux Maitres d'Oeuvre. DE GRANDS NOMS, dommage que ce commentaire ne soit pas à la hauteur c'est mou sans vie et bien préciser que le X (de multiplication) n'est pas le 10 romain. BACI

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