Le syndicat des charpentiers et menuisiers de Haute-Garonne, affilié à la Fédération française du Bâtiment, s’inquiète. Plusieurs projets immobiliers récents excluent la toiture en pente alors qu’il s’agit du « patrimoine génétique de Toulouse », selon Michel Clemente, président du syndicat.
D’où l’organisation d’une conférence de presse pour alerter les pouvoirs publics locaux, la maîtrise d’œuvre et les maîtres d’ouvrage. « Nous avons constaté qu’un certain nombre de collectivités et de groupes de promotion retenaient des solutions différentes. Nous voulons donc rappeler les atouts de notre filière » explique le responsable.
C’est le cas du quartier Andromède à Blagnac, vaste éco quartier de la métropole de Toulouse caractérisé par un recours systématique aux toitures terrasses. « Attention, nous ne voulons pas exclure ces systèmes mais il faut une mixité car l’ADN de Toulouse, c’est quand même la brique et la tuile » plaide Michel Clemente, qui se dit également ouvert à une architecture plus contemporaine avec de nouveaux coloris de tuiles.
Le syndicat a donc contacté un certain nombre d’architectes et d’élus politiques, ainsi que l’Oppidea, une Société d’économie mixte d’aménagement sur Toulouse. Objectif : les convaincre de la richesse de la solution « toiture en pente » en termes patrimonial mais aussi d’emplois.
« Nos entreprises représentent 100 entreprises et 900 salariés sur la Haute-Garonne et nous formons chaque année 300 apprentis à qui nous donnons un vrai métier, explique Michel Clemente qui ajoute « Nos emplois ne sont pas délocalisables… »
Alors pourquoi la construction soudaine et massive de toitures-terrasses dans la région ? « C’est une histoire de mode tout simplement car ce procédé est plus coûteux que le toit en pente d’environ 30 % : il faut construire des fondations plus solides et des murs de refend plus nombreux qui supporteront le plancher béton du toit terrasse » affirme le président du syndicat
« Alors, quand on sait qu’il faut refaire l’étanchéité d’un toit terrasse tous les 10 ans, alors qu’un toit en tuiles a une durée de vie d’au moins 40 ans, on ne comprend pas le parti pris systématique du toit-terrasse » termine le responsable.
Le syndicat se dit néanmoins confiant : son discours a déjà convaincu des cabinets d’architecture qui n’avaient pas pensé aux conséquences du recours généralisé au toit terrasse .
« Nous sommes surpris car ces cabinets deviennent nos meilleurs ambassadeurs aujourd’hui » termine le président qui entend bien poursuivre son travail pédagogique « de longue haleine » auprès des donneurs d’ordre et maîtres d’œuvre de la région.