Le procureur de la République de Rodez, Yves Delpérié, a confirmé avoir "ouvert le 18 mars 2013 une information judiciaire pour favoritisme, trafic d'influence, complicité et recel". L'enquête est menée par le SRPJ de Toulouse, a-t-il précisé, sans donner plus de détails.
Le quotidien Midi-Libre a révélé jeudi que "de drôles d'écoutes téléphoniques" d'entrepreneurs du sud de la France avaient amené la police à enquêter sur les conditions d'attribution de certains lots du marché de construction du bâtiment.
D'un coût de plus de 25 millions d'euros TTC, le vaste musée public a été financé par la communauté d'agglomération du Grand Rodez, l'État, la région Midi-Pyrénées et le département de l'Aveyron. Il a été inauguré le 30 mai par le président François Hollande, en présence du peintre Pierre Soulages dont les oeuvres y sont exposées.
Dans son édition réservée aux abonnés sur internet, Midi-Libre assure que des policiers enquêtant depuis Bordeaux sur une affaire de corruption ont d'abord intercepté, en 2011, les conversations téléphoniques de différents entrepreneurs du sud de la France. Parlant du projet de musée Soulages, ils évoquaient "un petit truc à donner, un pourcentage", en contrepartie d'un piston.
L'enquête doit établir si les combines ainsi évoquées ont pu avoir cours pour ce chantier et si des commissions ont été versées en l'échange de l'obtention de contrats.
Midi-Libre assure que deux des entrepreneurs identifiés sur ces écoutes ont déjà été interrogés et ont assuré qu'ils n'avaient pas donné suite à ces propositions. Un seul d'entre eux avait obtenu un lot du chantier à Rodez, selon le journal.