"Il n'y a rien de nouveau et l'évacuation n'est pas du tout une question qui se pose", a déclaré l'expert amiante André Jacq, en réaction à un article du Figaro vendredi.
Celui-ci indiquait que la présence de la fibre cancérigène dans ces gaines était un élément inédit, posant "avec acuité" la nécessité de vider le célèbre édifice où travaillent quelque 5.000 personnes.
Le journal se fondait sur un rapport, le dossier technique amiante (DTA), qui répertorie les matériaux amiantés de l'immeuble et doit être remis mercredi à la préfecture. M. Jacq s'est étonné de l'"emballement médiatique" autour de ce document qu'il a contribué à réaliser.
"Si on parle précisément des gaines de désenfumage, les informations qui sont portées dans ce rapport sont des informations qui sont connues depuis 2010", dit-il. "La mise en forme précise dans le DTA qui va être remis à la préfecture ne fait que formaliser cette connaissance".
Quant à l'idée que ces matériaux amiantés puissent se dégrader et se propager dans la Tour, il juge qu'"il n'y a pas à avoir en tête une suspicion de dégradation". "On a identifié cette présence. Après, en terme de quantification du risque, on a un bureau d'étude qui travaille à réduire encore le risque qui aujourd'hui est faible, voire inexistant", dit-il.
L'expert souligne que "la Tour est désamiantée à peu près à 90%". Aucune pollution n'y a été détectée depuis juin 2013, à l'exception d'un épisode ponctuel en octobre pour laquelle les copropriétaires soupçonnent "un acte de malveillance, motif du dépôt d'une plainte, en instruction".
Ils avaient souligné qu'il n'existait "aucun élément nouveau en terme de risques pour les usagers de la Tour". L'édifice s'était retrouvé dans la tourmente à l'été 2013 après une série de dépassements des seuils de pollution, qui avaient poussé des entreprises et la région Ile-de-France à évacuer par précaution.
M. Jacq, mandaté à l'époque par la préfecture de Paris pour comprendre les causes de ces pics de pollution, avait notamment mis en cause l'organisation des travaux, que les copropriétaires ont ensuite décidé de suspendre jusqu'à la mi-2015.