Équipés de casques et de gilets jaunes de sécurité, chefs d'entreprises, artisans et salariés ont déversé 10 tonnes de terre devant le bâtiment de la direction générale puis 32 tonnes devant la préfecture au cri de "trop, c'est trop! Le bâtiment est en péril !". Ils ont ensuite pris part au cortège formé d'une vingtaine de camions-bennes et bétonnières pour défiler jusqu'au centre-ville.
Mobilisés par la Fédération 64 du BTP, une première dans son histoire, les manifestants espèrent, à l'instar de leur président, Emmanuel Carro, "que la manifestation fera beaucoup d'émules dans les autres villes de l'Hexagone".Qualifiant la situation du bâtiment de "désastreuse", le délégué général de la Fédération, Patrick Lacarrère, a relevé que "dans les Pyrénées-Atlantiques 260 entreprises ont été liquidées et 1.300 emplois ont été perdus".
Il a également dénoncé sur le plan local "la concurrence déloyale des Espagnols qui viennent travailler à bas coût", ainsi que "les perspectives inexistantes" de constructions de 500.000 logements promis il y a deux ans par le gouvernement. "Nous en sommes juste à 300.000", a-t-il dit, déplorant que "si rien n'est fait dans ce sens, ce sont 600 à 700 emplois de plus qui sont menacés en 2015 dans les Pyrénées-Atlantiques".
Lors d'une rencontre avec les représentants de la préfecture du département, les manifestants ont reçu la promesse "d'accélérer les contrôles contre la concurrence déloyale", a indiqué Emmanuel Carro.
"Je constate que le BTP a deux sortes de salariés: les nôtres, payés normalement, et les autres, Polonais , Espagnols, payés huit euros de l'heure voire deux euros, des esclaves au vu et au su des pouvoirs publics qui laissent faire".Pour la Fédération du BTP 64, un bon système de relance consisterait pour les collectivités locales "à créer du foncier pas cher" et de prendre exemple à Pau "où la ville est propriétaire de 300 immeubles en mauvais état ou squattés".
En réponse, le 1er maire-adjoint de la ville, Jean-Paul Brin, a indiqué que "la ville avait entrepris une démarche de recomposition de son patrimoine pour maintenir un seuil d'activités au BTP", même s'il faut "pallier aux quatre millions en moins de dotations de l 'État. Nous avons quelque 400 bâtiments à réhabiliter, 44 km de voiries et des grands travaux d'aménagement à réaliser".
Le 14 avril, la ville de Pau va organiser une journée "ateliers d'urbanisme" qui "aura vocation à avoir un retentissement national afin de donner plus de visibilité à cette profession", a dit le maire-adjoint.
Ce mouvement que vous souhaitez initier dans le 64 a par deux fois été engagé par la CAPEB le 18 janvier et 13 Septembre 2013 et malheureusement on voit qu'à ce jour notre secteur d'activité paie un lourd tribut car rien ne bouge nos élus n'ont pas conscience du marasme. Et ce n'est qu'un début.... Je suis moi même entrepreneur dans le GO.
Je suis patron d'une petite entreprise de maçonnerie et je puis vous dire que vous avez tout mon soutien à votre détermination. En effet, je pense que vous êtes le début d'un mouvement que je trouve encore trop frileux. Nous rencontrons régulièrement préfet et députés de tous bords et, pour être présent à ces échanges, nous ne tirerons rien de ces carriéristes en puissance. Seul une action forte et nationale rassemblant artisans et particuliers pour dire STOP sera nécessaire. Pourquoi les particuliers? Primo parce que moi aussi je suis consommateur et la TVA à 20 % plombe lourdement nos projets personnels et deusio, si nos charges n'étaient pas si fortes, un volant de travaux verrait le jour. Si qui m'attriste, c'est que nos, mon syndicat est trop frileux et pendant ce temps des amis ou collègues ferment leurs entreprises en perdant savoir faire et apprentis. Je fais le rêve qu'un leader fort hors syndicat fera lever une armée d'artisans découragés et impatient de retravailler dans la dignité d'un métier que l'on aime et que l'on souhaite transmettre. Il n'y a plus de temps à perdre, mettons nos énarques face à la réalité et mettons des hommes de métier là où se décide notre avenir.
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Je suis également artisan du bâtiment. Je pense que nous sommes abandonnés depuis toujours par les pouvoirs publics nationaux et territoriaux. Un leader représentant les toutes petites structures serait nécessaire mais nous avons déjà du mal à démarcher, produire et remplir la montagne de papiers demandés. Je suis en total accord avec nos amis des Pyrénées Atlantiques, mais ne comptons pas sur nos syndicats pour nous faire entendre car ils sont trop proches du pouvoir. Arrêtons de nous ignorer les uns les autres car nous sommes des partenaires et non des adversaires dans ce combat. Si nous voulons sauver nos petites entreprises, qui sont la majorité dans le BTP, mobilisons nous ensemble pour mener de réelles actions qui feront parler la presse de notre situation catastrophique.