Le standard passif devient obligatoire dans la Région de Bruxelles dés le 1er janvier 2015. La Région-Capitale s'y prépare depuis le début des années 2000, grâce à une série d'incitations. Résultat, près de 800 000 m² de projets tertiaires au stand passivhaus ont été réalisés ou sont en cours à Bruxelles.
Bruxelles est à la fois une ville et une Région-Capitale, l'une des trois régions de Belgique avec les Flandres et la Wallonie. A ce titre, Bruxelles fixe elle-même sa réglementation thermique. Les bureaux d’études belges se trouvent donc face à trois RT différentes, mais c'est une autre histoire.
Dés le 1er janvier 2015 entre en vigueur à Bruxelles une nouvelle réglementation thermique pour la construction neuve, dite PEB pour Performance Environnementale des Bâtiments, dont les exigences reprennent celles du standard Passivhaus allemand.
Les Maîtres d'Ouvrage, les architectes et les BE actifs à Bruxelles ne sont pas pris au dépourvu. La région Bruxelles-Capitale a mis en place des incitations dés 2002 pour les pousser vers le standard passivhaus.
Les primes « énergie passive » existent depuis 2002, le concours BATEX (Bâtiment Exemplaires) a été lancé dès 2007 par Bruxelles-Environnement, l'équivalent bruxellois de l'Ademe en France, la décision de ne plus construire que du logement social passif remonte à 2009, … jusqu'à l'obligation du passif pour toute la construction neuve au 1er janvier 2015.
Résultat, la région Bruxelles-Capitale compte déjà de nombreux bâtiments passifs de toutes sortes : bureaux, écoles, crèches, salles polyvalentes, maisons individuelles, immeubles de logements collectifs...
Le succès a été particulièrement important en tertiaire neuf et se traduit notamment par de très grandes opérations réalisées au standard passivhaus. Lors du dernier congrès Passibat à Paris en novembre 2014, Mary di Pietrantonio, de la Plateforme Maison Passsive belge, en a dressé l'inventaire.
La tour WTC 4, lancée à Bruxelles par les architectes Jaspers-Eyers pour Fedimmo sera l'une des premières tours passives. Tout près de la Gare du Nord, elle offre 45 000 m² de surface utile sur 26 niveaux. L'isolation des parois extérieures n'est que de 15 cm de polyuréthane.
Les simulations thermiques réalisées par VK Engineering confirment que le bâtiment sera confortable et répondra au standard passif - 15 kWhEP/m².an pour le chauffage, 120 kWhEP/m².an tous usages confondus - sans surcoût significatif.
Autre projet, Axa Belgique et l'entreprise générale Democo construisent un bâtiment de bureaux de 10 000 m² rue Treurenberg à Bruxelles. Avec l'aide de ASSAR architectes et de VK Engineering, ce bâtiment de 9 niveaux sera non-seulement passif, mais aussi nZEB (near-zero energy building) avec une consommation d'énergie nette annuelle quasi-nulle.
Son isolation par l'extérieure n'est que de 18 cm de polyuréthane. Les travaux de démolition ont commencé sur le site en juillet 2013. Le bâtiment sera livré en 2015.
Le 12 novembre 2014, l'Agence publique Bruxelles Environnement a emménagé dans un nouveau bâtiment passif de 16 000 m² sur le site de Tour & Taxis. C'était alors le plus grand bâtiment de bureaux passifs en Belgique, le second en Europe.
Le bâtiment est également certifié BREEAM avec la mention « Excellent ». Sa structure bombée noire est couverte de panneaux photovoltaïques. Son énorme verrière en triple vitrage favorise l'éclairage naturel. Les circulations intérieures privilégient les escaliers plutôt que les ascenseurs…
Même Jean Nouvel s'y met. Il a conçu à Charleroi, avec l'aide de l'agence Mdw Architecture et le BE Matriciel, la Tour Bleue qui est le nouvel hôtel de police de la ville depuis novembre 2014 : 13 000 m², 75 m de hauteur pour un budget total de 50 millions d'Euros environ.
350 000 briques bleues ont été posées en parement de la façade en ossature bois (photo). Fin novembre, 800 000 m² de bureaux passifs étaient livrés ou en cours de construction à Bruxelles-Capitale. Fin Décembre 2014, avec la déclaration de nouveaux projets, le million de m² pourrait être atteint, voire dépassé.