Un constructeur de maisons individuelles a réalisé en 2001, une maison isolée avec un comble aménageable. La charpente est en fermettes bois et la couverture en tuiles à emboîtement. Une isolation en laine de verre, est déroulée sur le faux plafond en plaques de plâtre fixé sur les entraits de charpente bois. Une installation de VMC simple flux est implantée dans le comble au-dessus de la cuisine. La réception des travaux, au printemps 2001, a été prononcée sans réserves.
Des spectres en plafond
Dès le premier hiver, le propriétaire occupant a constaté l’apparition de spectres en plafond au droit des fixations des plaques de plâtre, dans les pièces humides. Par la suite le désordre s’est aggravé, au cours des hivers suivants. La peinture du plafond s’est décollée et le plafond s’est fortement déformé dans la cuisine et dans un dégagement. Le propriétaire a alors déclaré le sinistre à l’assureur du CMI.
L’expert désigné a constaté par temps froid et sec une forte humidité sur les zones de plafond endommagées ainsi que des sous-faces de tuiles et des liteaux fortement humidifiés. Il a également constaté la présence d’eau dans les conduits flexibles et la déformation de ces flexibles due à l’eau.
Couverture : aucune malfaçon
En revanche, aucune malfaçon de couverture susceptible d’entraîner des infiltrations à l’origine des désordres n’a été constatée. Les dispositions constructives suivantes ont été relevées : le bloc extracteur de VMC est posé sur les entraits de charpente.
Les conduits de raccordement flexibles entre les bouches des pièces humides et l’extracteur sont partiellement sous la laine de verre avec des coudes, des points bas entre les entraits de charpente et des points hauts au-dessus des entraits. Le rejet s’effectue dans le comble perdu.
Rejet de l’air humide dans le comble
Les dispositions constructives de l’installation de VMC entraînent les effets suivants :
1. L’absence de rejet en toiture de l’air humide provoque un apport d’air humide dans le comble. Par temps froid, cette humidité condense sur les sous-faces des tuiles qui sont les parties les plus froides du comble.
2. Le circuit tortueux des conduits flexibles mal isolés ou non isolés, génère la formation de condensats de l’air humide extrait dans les conduits. Ceux-ci s’écoulent où ils forment des poches d’eau. Il en résulte une insuffisance de ventilation qui entretient et accélère le désordre. Les conduits déformés par la charge d’eau finissent par ne plus être étanches à l’air au droit de leurs raccordements sur l’extracteur.
3. Une partie des condensats accumulés dans les conduits s’écoule sur le faux plafond. Les condensats formés sur la couverture tombent et s’accumulent sur le faux plafond, imbibent la laine de verre et les plaques de plâtre. L’humidification de la laine de verre et des plaques de plâtre finit par entraîner des insuffisances de fixation des plaques et un début d’effondrement du faux plafond.
Source : batirama.com / Fondation excellence SMA
Qui est responsable ?
La responsabilité décennale du CMI est retenue et il doit prendre en charge avec son assureur le coût des travaux nécessaires à la remise en état de l’ouvrage.
Quelles précautions pour éviter le désordre ?
- Installer l’extracteur en position centrale par rapport aux pièces humides afin de raccourcir au mieux les circuits d’extraction
- Suspendre l’extracteur à la charpente afin de permettre un circuit des conduits avec une pente régulière vers la bouche d’extraction,sans points bas et sans coudes (voir DTU 68.1 Art. 4.2.2.4).
- Réaliser une sortie en toiture avec une douille appropriée afin d’extraire l’air humide à l’extérieur du comble et non dans le comble.
- On peut également isoler les conduits ou mettre en œuvre des conduits rigides à section rectangulaire implantés sous l’isolation du comble.
- Un entretien régulier de la VMC est nécessaire pour pérenniser son efficacité.
En savoir plus | |||
• http://www.revueaqc.com/ • http://www.qualiteconstruction.com/ • http://www.aldes.fr/sitesPAYS /paysHome.asp?site=FR,… • http://www.atlantic-ventilation.com/ |