« Une stagnation encourageante dans un contexte de crise": c'est en ces termes que le président de l'ACR*, Dan Napar, a introduit l’évaluation annuelle du syndicat sur le marché français de la régulation et de la GTB pour l’année précédente.
Cette stagnation recouvre toutefois de grandes différenciations. Le secteur de la régulation du chauffage en logements individuels et collectifs, qu'il soit électrique ou à eau chaude,a enregistré une baisse de -2%.
Une baisse qui serait due à la régression dans le résidentiel neuf, accentuée par le coefficient de transformation d’énergie primaire de 2,58 notifié dans la RT 2012. Si les délesteurs simples survivent dans le résidentiel existant, les thermostats d’ambiance sont en régression, tandis que des modèles connectés font leur apparition (20 000 unités vendues en 2014).
On assiste également à une large reconnaissance des équipements de haute efficacité : les robinets thermostatiques évoluent positivement grâce aux modèles électroniques communicants et aux programmateurs multizones.
Pour sa part, la GTB a chuté de 4,5% et, si le chiffre d'affaires relatif aux prestations augmente, celui des matériels chute plus que leur nombre. La régression est moins sensible dans les canaux de vente aux exploitants et utilisateurs finaux et le nombre d'appareils vendus améliore la visibilité de l'ensemble.
Alors que la GTB devient un moyen de piloter les équipements de CVC, éclairage et stores, les Unités de Traitement Local croissent en nombre et en capacité de traitement car elles peuvent assurer la totalité des fonctions de gestion, tandis que leurs applications web embarquées les rendent quasi complètes. Le rôle des postes centraux classiques évolue pour disposer aussi des fonctions de gestion énergétique.
En revanche, suivant l'importance prise par le traitement de l'air dans l'habitat, la régulation de la climatisation et de la ventilation a enregistré une hausse de 1,4%. On constate cependant que la crise et les habitudes freinent la prise en compte des coûts globaux.
Ainsi, les régulateurs non communicants sont encore trop présents dans la ventilation et la climatisation et les moteurs thermiques de vannes terminales sont encore majoritaires malgré la supériorité des moteurs modulants.
L'ACR estime toutefois que "le réalisme finira par l'emporter": les régulateurs communicants utilisant le protocole ouvert BACnet progressent plus vite que KNX et LON et les modules pour stores et éclairage affichent une forte progression en raison de leur efficacité énergétique peu à peu reconnue.
Les services associés à la régulation et à la GTB ont augmenté de 6,9%, soit une croissance d’autant plus significative que le marché global est en recul. Après la croissance exceptionnelle de 2008 (+18,5 %), l’expansion ne s’est jamais démentie puisque les 6 années qui ont suivi ont pratiquement majoré le marché de 50 %.
En 2014, cette belle santé donne au final au marché global de la régulation et de la GTB une croissance timide de + 0,4% par rapport à 2013. Des chiffres que l'ACR considère comme une satisfaction et un encouragement à continuer ses efforts en faveur de l’utilisation efficace des énergies.
Quant à cette année 2015, elle estime qu'elle devrait être à minima égal à 2014, voire en timide croissance. Il est vrai que la Transition Energétique a notamment fixé un objectif de réduction de la consommation d'énergie de 20% en 2030. Face à ces grands défis énergétiques, les systèmes techniques du bâtiment ont toute leur place.
* Association Confort Régulation