Les nouveaux locaux franciliens de l’institut technologique du bois et de l’ameublement ont été inaugurés le 2 avril à Champs-sur-Marne en présence de Stéphane Le Foll, dont le ministère est à la fois la cause et le remède d’une délocalisation où FCBA fait plus que sauver les meubles.
Du temps où l’institut s’appelait encore CTBA, il avait concentré ses laboratoires d’essais et de mesures relatifs aux meubles avenue de St Mandé, dans le 12e arrondissement de Paris, et ce en toute logique.
Mais les meubles ont déserté le faubourg St Antoine et le ministère de l’agriculture a voulu de son côté réinvestir les lieux pour regrouper des services éparpillés : il fallait partir. Echaudé, l’institut technologique s’est efforcé de trouver un chez soi sur mesure.
Le dernier lot vacant de la Cité Descartes, à Champs-sur-Marne, permettait tout juste de caser sur un même niveau les laboratoires parisiens, selon une répartition plus fluide, mais en sacrifiant l’auditorium.
L’opération en conception-réalisation permettait de disposer d’une garantie de délai, quitte à choisir de fait une équipe associée à un major du BTP. Avec Léon Grosse, Atelier 4+ a su faire la part des choses : un gros-œuvre béton comme socle pour les labos, surplombé par plusieurs niveaux de bureaux en construction bois.
A l’intérieur, cette structure n’est rappelée au final que par quelques poteaux apparents, mais l’habillage extérieur privilégie les bardages et les passerelles s’ornent de poteaux inclinés. Dans l’environnement bigarré de la Cité, le nouveau siège de FCBA affiche sa spécialité sans brutalisme et sans grands gestes, sinon l’évocation ludique de l’emboîtement de kaplas.
Avec une contribution de plus de 16 millions d’euros, le ministère de l’agriculture aura donc financé plus de la moitié d’un projet qui relocalise essentiellement des laboratoires d’essai concernant le meuble, si l’on fait abstraction des bureaux qui hébergent la direction et différents services de l’institut technologique.
De son côté, FCBA s’est endetté à hauteur de 14 millions d’euros. Son président, l’industriel Jean-Claude Sève, y voit un "pari risqué" qui doit avoir selon lui pour conséquence de "concentrer désormais sur le FCBA un maximum de revenus", notamment en termes de "veille économique".
Le budget annuel de l’institut est de l’ordre de 36 millions d’euros pour 350 collaborateurs sur 7 sites, avec un financement important par le biais de la taxe affectée (aval) et de la CVO (amont).
Les laboratoires d’essai relatifs au meuble pèsent pour environ 6 millions d’euros dans le budget, sachant que certains types de produits doivent obligatoirement faire réaliser des essais avant leur commercialisation, ou pour une labellisation (fauteuils de cinéma, lits superposés pour enfants, matelas…).
L’atout de FCBA est sa capacité à tester les meubles tel quel, pas seulement leurs composants mais aussi leur interaction, notamment face au feu. Sur le plan européen, FCBA se démarque comme le seul institut technologique centré sur le bois et doté d’une telle envergure de compétences. Le nouveau siège vient conforter une vocation de leader.