Aujourd’hui, les chapes fluides sortent du cadre pour conquérir des parts de marché. Le marché de la chape fluide – ciment et anhydrite – accuse un recul « de 10 à 15% en 2014, à cause de la construction neuve qui s’essouffle. Il est, du coup, très bataillé d’un point de vue du prix », constate Lucia Alarcon Ruiz, responsable marketing chez Cemex.
Alors, les industriels cherchent des réponses. Et les trouvent face à une chape traditionnelle encore très compétitive. «Nous connaissons, par exemple, une progression de la chape ciment de classe C16 F3*. Moins chère qu’une chape anhydrite de classe C20 F4, elle est une réponse quand il n’y a pas de plancher chauffant».
Et cette alternative économique pour coulage sur isolants thermique et/ou acoustique se décline aussi… en version anhydrite. Car aujourd’hui, «l’objectif est d’élargir les gammes, dévoile la responsable de Cemex. Il faut pouvoir proposer la réponse adaptée à une grande variété d’applications», et de prix.
Reste que si ces chapes fluides ne représentent qu’un quart d’un segment dominé par les chapes traditionnelles, grâce à leurs avantages, elles grignotent lentement mais sûrement des parts de marché.
Outre, la pénibilité diminuée et la rentabilité augmentée sur chantiers, dans leur version anhydrite «elles permettent de réaliser des grandes surfaces sans joints de fractionnement, grâce à un très faible retrait, et apportent un gain de temps supplémentaire quand il n’est pas nécessaire de les poncer», ajoute Pierre Sainte-Catherine, responsable marketing et communication chez Anhydritec.
Désormais déclinées en faible épaisseur, les chapes anhydrites sont une réponse à la RT 2012 «en améliorant, le rendement des émetteurs intégrés dans les planchers qu’ils soient chauffant, réversible ou électrique, grâce à des additifs spéciaux intégrés». Et pour faire face à un secteur de la construction en berne, les chapes fluides investissent même le marché de la rénovation.
Juliette Saragoussi, directrice marketing chez VPI, souligne que «dans le cadre des formations que nous dispensons aux maçons et aux carreleurs, une grande partie s’est orientée ou réorientée vers la rénovation». Et en particulier vers la maison, «un secteur certes diffus, mais technique, qualitatif, et valorisant pour l’entreprise de mise en œuvre». Et surtout moins bataillé d’un point de vue du prix.
* résistance mécanique supérieure à 16 MPa en compression et supérieure à 3 MPa en flexion.
« Face à la multiplication d’Avis techniques, il faut des puces RFID dans les chapes fluides »
« À base de ciment, avec ajout de liants spéciaux, anhydrite, sur planchers chauffants, sur isolants thermique et acoustique… désormais, les Avis techniques des chapes fluides visent précisément leur domaine d’emploi. D’où leur multiplication. Il va donc falloir que l’on puisse bénéficier d’une méthode d’identification de ces produits d’autant que désormais, dans chaque famille, il y a plusieurs caractéristiques mécaniques.
Certains industriels proposent de les distinguer par la couleur, mais comment va-t-elle évoluer dans le temps ? L’Agence qualité construction (AQC) et l’Union des carreleurs de la Fédération française du bâtiment (UNECB-FFB) mènent des travaux pour qu’une puce RFID soit coulée dans la chape. Ce serait un bon de livraison électronique, qui donnerait plusieurs informations comme l’usine de provenance, l’Avis technique du produit, ou encore le nom de l’entreprise qui l’a mise en œuvre.
Cette traçabilité contribuerait à la qualité des chapes fluides en écartant les fabricants qui proposent de la “Poudre de Perlimpinpin”, ou les entreprises qui ajoutent de l’eau en ne respectant pas les dosages afin de pouvoir tirer sur les prix. Il ne faut pas perdre de vue qu’en France, la profession de carreleurs est celle qui affiche un des plus forts taux de sinistralité.
On doit évoluer avec son temps et il faut vite que cette puce RFID qui va dans le sens du progrès et de la qualité soit mise en place. Aujourd’hui, on prend en compte des considérations environnementales alors qu’il y a 50 ans, on ne le faisait pas. Et il y a 50 ans, on ne parlait même pas de sécurité sur le chantier, alors qu’aujourd’hui, on fait attention à la pénibilité. Il faut évoluer avec son temps».
Cahier des prescriptions techniques Planchers réversibles à eau basse température Cahier des prescriptions techniques Chauffage par plancher rayonnant électrique
"Exécution des enduits de sol intérieurs pour la pose de revêtements de sol – Rénovation", e-cahier du CSTB n° 3635, septembre 2008