C’est un risque invisible mais bien réel ! L’inhalation, l’ingestion ou la projection de produits chimiques est un risque que prennent chaque jour de nombreux salariés du BTP. Brûlures, irritations, allergies voire cancers, les conséquences se révèlent plus ou moins graves.
Selon une étude de SUMER (surveillance médicale des expositions au risques), 61,5% des salariés du BTP sont exposés à au moins un produit chimique et 25% d’entre eux le sont pendant au moins 10 heures par semaine !
Alors que la réglementation en matière d’étiquetage des mélanges de produits chimiques est entrée en vigueur au 1er juin 2015 (avec le règlement européen CLP), l’organisme professionnel de prévention dans le BTP (OPPBTP) met à disposition des entreprises un nouvel outil.
Objectif ? Aider les entreprises à identifier, évaluer et à prévenir les risques chimiques. Accessible via l’espace e-prevention du site web de l’organisme, ce nouveau service interactif a été testé pendant six mois par des entreprises de tailles différentes (TPE-PME et ETI).
La prise en compte du risque chimique passe avant tout par l’inventaire des produits manufacturés et des procédés émissifs (poussières, fumées, etc..) présents dans l’entreprise et sur les chantiers.
C’est la partie la plus fastidieuse de l’outil puisque les entreprises doivent saisir elles mêmes les informations mentionnées par les industriels sur l’étiquette des produits (pictogrammes, mentions de danger, substances…).
« Pour leur faire gagner du temps, nous avons intégré une pré-liste d’une quinzaine de produits les plus couramment utilisés par métiers, précise Dominique Payen, responsable du pôle risques chimiques et environnement à l’OPPBTP.
Toutefois, seule une évaluation, en fonction du poste de travail et des conditions d’intervention qui peuvent différer d’une entreprise à l’autre, permet la mise en place de mesures de prévention adaptées. L’entreprise doit donc dans tous les cas renseigner des informations qui lui sont propres. La base de données sera enrichie au fur et à mesure par les différents contributeurs.
Une fois les données du produit et les informations dynamiques de l’entreprise renseignées, l’outil permet d’évaluer les risques. Cette évaluation se décline en deux volets (santé et inflammabilité) et trois niveaux de risques : sérieux, préoccupant ou modéré. Une fois l’évaluation effectuée, le dispositif guide les utilisateurs vers les actions de prévention adaptées.
Pensé pour les entreprises et testé par elles, le logiciel va encore plus loin puisqu’il génère de façon automatique des documents utiles comme des fiches produits simplifiées, des notices de poste, un plan d’action détaillé ainsi qu’une aide à la substitution de produits nocifs par des formulations plus saines. Mais les entrepreneurs y voient un autre intérêt majeur : il peut créer automatiquement le DU risque chimique de l’entreprise.
Source : batirama.com / Céline Jappé
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