Un salarié avait conclu avec une société un contrat d'apprentissage prenant effet le 14 septembre 2009 et venant à échéance le 31 août 2011. L'employeur avait informé l'apprenti, par lettre du 22 juin 2010, qu'il mettait fin au contrat au 30 juin suivant, puis avait saisi la juridiction prud'homale d'une demande de résiliation judiciaire du contrat d'apprentissage.
Pour la chambre sociale, la rupture par l'employeur d'un contrat d'apprentissage hors des cas prévus par l'article L. 6222-18 du code du travail est sans effet. Dès lors, l'employeur est tenu, sauf en cas de mise à pied, de payer les salaires jusqu'au jour où le juge statue sur la résiliation ou, s'il est parvenu à expiration, jusqu'au terme du contrat.
D'autre part, le juge qui constate l'irrégularité de la rupture du contrat par l'employeur doit le condamner à payer une indemnité réparant le préjudice subi par l'apprenti du fait de la rupture anticipée de son contrat (Cass soc. 30 septembre 2015. pourvoi n° 14-18011)
La faute lourde est caractérisée par l'intention de nuire à l'employeur, laquelle implique la volonté du salarié de lui porter préjudice dans la commission du fait fautif et ne résulte pas de la seule commission d'un acte préjudiciable à l'entreprise (Cass soc. 22octobre 2015. pourvoi n° 14-11801 -14-11291)
Le défaut de remise ou la remise tardive au salarié des documents nécessaires à la détermination exacte de ses droits (cetificat de travail, attestation Pôle emploi) entraîne un préjudice distinct qui doit être réparé par les juges du fond (Cass soc. 15 octobre 2015. pourvoi n° 14-15995).
Je sais force à la loi c'est évident, mais après une telle mésaventure croyez vous que cet employeur aura encore envie de former de nouveaux apprentis. Et en plus dans le domaine d'apprentissage il s'agit souvent de jeunes qui sont en échec scolaire dont l'éducation nationale est très satisfaite de leur sortie scolaire car ils font plonger les statistiques. Il est utile de rappeler que deux ans de formation d'un jeune c'est très long et s'il en plus, il peut nuire à la qualité du travail sans que l'employeur puisse s'en séparer à grand frais. Moralité c'est l'employeur qui est condamné pour avoir voulut laisser leur chance à ces jeunes.
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Tout à fait d'accord avec gec. L'employeur qui s'est risqué à prendre un jeune dont il pensait qu'il pouvait convenir ne peut plus revenir en arrière, c'est grave de bloquer ainsi toute possibilité de rupture de contrat, l'employeur ne cherchera plus de jeunes à l'avenir, quel gâchis ! Ce n'est vraiment pas rendre service ni au jeune ni à l’employeur, ce système social est la plaie de notre pays, sous prétexte d'une meilleure protection, on couvre les jeunes qui ne veulent rien faire et on punit les employeurs déjà couverts de charges, c'est très grave.