Energie solaire : une situation fragile à court terme

Energie solaire : une situation fragile à court terme

Si les perspectives de développement des filières solaires sont alléchantes à l’horizon 2015-2020, une étude du cabinet Précepta prévoit une situation fragile et contrastée à court terme. La faute à la baisse des tarifs de rachat du photovoltaïque et à celle des prix des énergies fossiles allongeant le retour sur investissement du solaire thermique.





La filière solaire photovoltaïque, toujours aussi dynamique, est aujourd’hui victime de son succès et de la succession de maladresses du gouvernement. L’incertitude née des méthodes employées par les autorités publiques dans le cadre de la refonte de l’arrêté tarifaire de 2006 (effets d’annonces bonnes ou mauvaises et/ou surprenantes non suivies des faits et textes) est à l’origine de la formation d’une bulle spéculative en novembre et décembre 2009 et d’un blocage de la filière depuis.

 

En ce qui concerne la filière solaire thermique, la surface installée annuellement d’équipements a reculé de plus de 13,5% en 2009 (données Enerplan/Uniclima) pour la première fois depuis dix ans. Elle s’est ainsi trouvée particulièrement démunie en 2009 face aux comportements des consommateurs et à la volatilité des prix des matières premières fossiles. Elle a dû en effet composer avec une prudence accrue de ses clients potentiels et une baisse des prix du gaz ou encore du fioul, ne conservant un avantage décisif en matière de rentabilité que face à des équipements électriques.

 

La concurrence du solaire photovoltaïque (attractivité en temps de crise d’un placement considéré comme sûr et très rentable notamment grâce aux tarifs de rachat garantis de l’électricité produite), du thermodynamique (pompe à chaleur couplée à un système électrique) et même d’autres équipements s’est exercée également dans le cadre de l’usage du crédit d’impôt « Développement durable » qui est plafonné, voire de l’« Eco?prêt » à taux zéro qui s’applique à un bouquet limité de travaux.

 

L’activité de la filière solaire thermique a généré un chiffre d’affaires d’environ 800 millions d’euros en 2009 pour un total de 4 900 emplois directs (estimations Precepta). L’amont de la filière dédié essentiellement à la fabrication d’équipements et de sous ensembles représentait 60% du chiffre d’affaires total et employait 65% des effectifs globaux. Par ailleurs, ces activités ont été caractérisées par une vague de concentration à l’échelle européenne qui a vu naître des groupes chauffagistes géants à l’image du néerlandais BDR Thermea (De Dietrich Thermique, Baxi, Oertli), Bosch (ELM Leblanc, Buderus), Vaillant (Saunier Duval) ou encore Ariston Thermo Group (Chaffoteaux).

 

L’activité de la filière solaire photovoltaïque a quant à elle généré un chiffre d’affaires d’environ 1,8 milliard d’euros en 2009 (plus du double du CA 2008) pour un total de 8 900 emplois directs. Mais, l’essentiel de ces résultats est le fruit du développement des métiers tertiaires situés en aval de la filière comme l’installation et la maintenance, l’exploitation des installations par les particuliers, les entreprises et bientôt les collectivités locales ou administrations publiques. Et ce, sans compter les nouveaux métiers et nouvelles fonctions comme la sélection de devis en ligne, le conseil ou l’accompagnement de projets.

 

 

*Source : étude Precepta intitulée « Le marché de l’énergie solaire – Opportunités et facteurs clés de succès au sein des filières thermique et photovoltaïque » 250 pages, auteur Jean?Christophe Briant.

 

Des perspectives réjouissantes à l’horizon 2020

 

Selon le scénario Precepta, la filière solaire photovoltaïque, poussée par de puissants moteurs (aides à l’investissement et à la production via des tarifs de rachat garantis de l’électricité produite), devrait largement dépasser les objectifs fixés par la Programmation pluriannuelle des investissements (PPI) « Electricité » 2009. En 2015, la puissance du parc de production s’élèvera ainsi à 3 300 MWc. A l’horizon 2020, elle atteindra 6 700 MWc à comparer à l’objectif de 5 400 MWc initialement défini.

 

Du côté de la filière solaire thermique, Precepta envisage un scénario à peine moins optimiste que celui de la PPI « Chaleur » aux horizons 2015?2020, à savoir une surface installée annuellement de 1,7 million de m2 en 2015 et 2,9 millions de m2 en 2020 pour une capacité de production du parc solaire thermique d’environ 14 000 MWth. Les aides à l’investissement, l’objectif de réduction de 38% des consommations énergétiques du parc bâti à l’horizon 2020 et la mise en place d’une nouvelle réglementation thermique dès 2010 (RT 2012) intégrant les normes du label BBC (Bâtiment Basse Consommation) contribueront à la réalisation de ce scénario.

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