La loi Morange imposant à tous les particuliers d’équiper leurs logements en avertisseurs de fumée n’est pas étrangère à la forte croissance du secteur cette année. Ainsi, 10 millions de détecteurs autonomes avertisseurs de fumée (DAAF) ont été vendus en 2015, ce qui porte à 57% le taux d’équipement global, selon les entreprises du panel Xerfi.
Mais l’impact réel de cette loi apparaît toutefois limité. Très peu de groupes français sont aujourd’hui présents sur ce segment. Pour preuve, les importations d’alarmes contre l’incendie et le vol ont quasiment triplé entre 2013 et 2015.
Le poids du marché des DAAF sur l’ensemble du marché de la sécurité incendie est donc finalement assez restreint. Il est également probable qu’un certain nombre de logements ne seront jamais équipés compte tenu de l’absence de sanction encourue.
Ce marché des DAAF et de la détection est remodelé ces dernières années par les offres d’objets connectés de certains opérateurs qui remportent un certain succès, accréditant l’idée que les consommateurs peuvent être séduits par des produits au design élégant et facilement contrôlables grâce à leur smartphone.
Des opérateurs comme Nest-Google proposent ainsi un détecteur de fumée Wi-Fi pour mesurer la fumée, le monoxyde de carbone, la chaleur etc. Les innovations dans ce domaine devraient ainsi continuer à se diffuser bien au-delà du seul marché des particuliers.
Les entreprises de la sécurité incendie évoluent sur un marché aux possibilités de différenciation limitées. Les acteurs historiquement présents sur le secteur peuvent choisir de capitaliser sur leur marque pour asseoir ou renforcer leurs positions.
Les acteurs peuvent également se diversifier en tirant parti des opportunités offertes dans le secteur tertiaire et industriel. Le marché de la sécurité incendie bénéficie en effet de son insertion dans le domaine des smart buildings.
Les nouveaux systèmes de gestion technique des bâtiments (GTB) intégrés aux immeubles intelligents ont pour objectif de centraliser dans un système unique les informations relatives à l’énergie, à l’éclairage ou à la sécurité.
Celles-ci seront ensuite analysées pour avoir une vision en temps réel du bâtiment et ainsi procéder à des ajustements automatiques. Les équipementiers sont donc en première ligne dans la conception de bâtiments plus intelligents.
C’est le cas de Siemens et de son produit Desigo CC, qui combinent les fonctions de sûreté, sécurité incendie, chauffage, ventilation et climatisation, et permet aux entreprises de réduire leur facture énergétique tout en améliorant le confort des occupants et en optimisant la gestion des bâtiments.
Les professionnels de l’extinction doivent quant à eux relever le défi de l’innovation. Le renouvellement de l’offre est nécessaire pour offrir, entre autres, la possibilité de recycler les extincteurs.
S’agissant des nouvelles opportunités en termes de débouchés, les data centers qui sont en plein développement sur le territoire constitueront un relais de croissance considérable à moyen terme.
La très grande sensibilité des équipements stockés impose de déployer des équipements de détection et d’extinction adaptés, intégrant des solutions d’extinction particulières et des limites en termes d’émissions sonores, entre autres particularités.
©Siemens