"Je me réjouis que le roi du Maroc ait choisi l'Institut du monde arabe pour présenter ce projet", a dit son président, Jack Lang, qui y voit "un geste de reconnaissance" de cette institution par le souverain.
De style "résolument contemporain", le centre culturel marocain doit être construit au 115 boulevard Saint-Michel, à la place de l'ancien siège de l'Association des étudiants musulmans nord-africains (AEMNA) qui a compté dans ses rangs nombre de futurs dirigeants nationalistes.
"C'est un lieu historique de la présence du Maroc à Paris", a souligné l'architecte du projet,Tarik Oualalou. "Son objectif est simple : faire rayonner en France la culture contemporaine marocaine", sans doute la plus riche et la plus vivace du monde arabe, "et animer une partie de la diaspora marocaine qui est maintenant entre les deux rives".
A l'aide de panneaux de présentation, l'architecte a expliqué en détail la conception du projet au souverain chérifien et au président de la République, dont c'était la huitième visite à l'IMA.
Le centre, qui doit ouvrir ses portes courant 2018, représente un investissement de 7 millions d'euros. "On a voulu le rendre indépendant financièrement. Il y aura quatre niveaux de bureaux qui vont être loués", a dit Tarik Oualalou.
"On a travaillé sur le thème de la ruelle, puisqu'on en trouve près de l'abbaye de Cluny comme dans la médina de Fès", a expliqué l'architecte. Le bâtiment est traité comme une médina verticale, une accrétion de volumes".
Le bâtiment, tout en décrochements, sera recouvert de plaques de verre de densité variable. Le centre comportera un espace d'exposition, un lieu de concert et de théâtre et un centre d'enseignement des langues arabe et amazigh (berbère).
L'exposition de l'IMA sur le Maroc contemporain, qui a attiré quelque 85.000 visiteurs en 2015, n'avait pu être inaugurée par Mohammed VI en raison des tensions régnant alors entre les deux pays après le dépôt en France de plaintes pour torture à l'encontre de hauts responsables marocains.
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Un "Institut du Monde Arabe" bis, dans Paris... L'urgence culturelle ne m'avait pas sauté aux yeux. Mais ce qui me gène le plus, c'est le choix architectural ahurissant, en vue direct de monuments historiques classés. Comment peut-on penser une seule seconde qu'un tel choix architectural peut être validé par les ABF? A moins que la Raison d'Etat n'entraîne l'annulation pure et simple des règles d'urbanisme? Je pense qu'il est urgent de se pencher sur ce projet et de soumettre sa validité à la règle d'urbanisme au Tribunal Administratif...