Les vainqueurs des Trophées de l'Artisan 2016

Les vainqueurs des Trophées de l'Artisan 2016

Les 20e Trophées de l’Artisan ont été décernés le 24 mars à la SMA et ont récompensé 4 artisans/entreprises dont les chantiers de rénovation ont été jugés exceptionnels par le jury.




Ces Trophées récompensent des professionnels qui ont su s’adapter aux nouvelles réglementations techniques tout en répondant aux demandes, parfois audacieuses, de leurs clients.

 

A travers les chantiers de rénovation présentés, le jury s’est attaché à étudier la maîtrise technique et la qualité de leurs démarches. Ce jury, qui se réunit tous les ans au mois de décembre, est composé de professionnels spécialistes partenaires de Bâtirama dont la Capeb, l’OPPBTP, PRO BTP, la Fondation Excellence SMA et le CCCA-BTP.
Rappelons que le concours met en lice des candidats de la France entière.

 

 

  1. Le Trophée Artisan d’Or a été décerné à David Bonnin et Anthony Dugué, artisans plâtriers en Vendée (SARL Bonnin Dugué à St Christophe du Ligneron, 3 salariés et 2 apprentis) pour la restauration du centre spirituel l’Immaculée à Chaille les Marais. Le Jury a salué l’exceptionnel travail de restauration de la chapelle de 250 m2 avec la reproduction des finitions d’origine du monument.

 

Initiative primée

 

 

Centre spirituel L’Immaculée à Chaille les Marais

 

  • Nature des travaux de rénovation : rénover la chapelle de 250 m² en reproduisant les finitions d’origines du monument. NB : le Centre a été créé en 1935 par le Père Martin, fondateur des Missionnaires de la Plaine et de Ste Thérèse

 

  • Contraintes du chantier et problèmes à résoudre :

    • Refaire à l’identique les moulures
    • Travailler en hauteur et en sécurité
    • Calculer le temps d’exécution des travaux
    • Maîtriser la prise du plâtre avec la chaux
    • Obtenir une finition soignée au plus près de l’existant
    • Un enduit existant, très rugueux et impossible a décoller d’où l’obligation de mettre un primaire d’accroche.

 

  • Solutions envisagées :

    • Exécuter un enduit plâtre et chaux finition coupé sur un ancien enduit stuc marbre qui été peint avec un produit résineux. Après une application d’un primaire d’accrochage l’entreprise devait refaire l’enduit comme l’existant (moulure, corbeau…).
    • Choix du système plâtre et chaux pour différentes valeurs : régulateur hygrométrique, résistant au choc haute dureté, aspect de finition très blanc, renforcé avec la chaux (un mélange plâtre et chaux demandé par l’architecte).

 

  • Solution retenue et avantages de cette solution :

    • Primaire d’accrochage sur l’enduit existant très rugueux : Lutèce contact plus sous AT numéro 9/09-888 et pour consommation de 50 m² par pots de 10 litres (15 futs de Lutèce Contact plus utilisés)
    • Après la mise en place de l’échafaudage de 8 m de haut, application du primaire d’accrochage, cette résine d’accrochage ayant pour fonction de renforcer l’adhérence des plâtres allégés et des plâtres de décoration sur des supports absorbants ou non.
    • L’application se fait par rouleau de peinture.
    • Prise d’empreintes et fabrication de gabarits en atelier pour refaire à l’identique l’enduit plâtre et chaux sur place
    • Trainage de plâtre sur place sur tous les points singuliers. Ils se sont aidés de petites baguettes bois pour permettre au gabarit de s’appuyer dessus.
    • La chaux a tendance à prendre par plaque, vite et avec une prise irrégulière. Il fallait un réglage assez rapide et éviter de trop grosses gâchées de plâtre pour ne pas avoir trop de perte.
    • Suite à l’étape du trainage des moulures, l’entreprise a réalisé les enduits (NB : l’avantage de la mécanisation est une projection plus régulière, plus précise mais surtout du confort vu la hauteur assez élevée)
    • Enduisage de la voute avec toutes les étapes : projection mélange plâtre Lutèce 33Xpert + chaux, à l’aide d’une machine à projeter / réglage / coupage et finition.

 

  • Fiche Technique :

    • Maître d’ouvrage : Centre culturel L’Immaculée
    • Architecte – ingénierie : BCA / DMI 85303 Challans
    • Entreprise Bonnin Duge à Saint Christophe du Ligneron (85) - 3 salariés et 2 apprentis
    • Type de bâtiment : Chapelle
    • Taille du bâtiment : 250 m²
    • Durée du chantier : 17 mois Plâtrerie : 3 mois chantier - Novembre 2013 pour la plâtrerie
    • Coût de la plâtrerie : 80 000€ - Produits Placo®

 

 

 

 

  1. Le Trophée Artisan d’Argent distingue Bernard Baré, gérant de Concept Carrelage Sarl entreprise avec 2 salariés (80750 Fienvillers). Le jury a apprécié la qualité de cette rénovation d’un logis de ferme familiale, et particulièrement la réalisation des douches de plain-pied sur de vieux planchers bois. Une opération technique et très esthétique notamment avec la réalisation d’une mosaïque en carreaux cassés pour l’un des receveurs…

 

Initiative primée

 

 

  • Nature des travaux de rénovation :


    • rénovation complète d’un logis de ferme familiale (entreprise en corps d’état séparé)
    • Lot carrelage : chape fluide isolation des sols, carrelage et agencement de deux salle de bain en étage sur plancher bois existant.

 

  • Contraintes du chantier et problèmes à résoudre :

    • l'entreprise devait intégrer des douches de plain-pied sur de vieux planchers bois dont les poutres porteuses ainsi que la structure ne devaient pas être retirée, ceux-ci ont été redressés par le gros œuvre au moyen d’une chape allégée composée de bille d’argile expansée afin de reconstituer des supports plan pouvant recevoir les nouveaux revêtements et cloisons.

 

  • Solution retenue et avantages de cette solution :

    • l’entreprise a opté pour la réalisation de forme de pente au moyen de panneaux Wedi en 50 mm d’épaisseur avec l’intégration de caniveaux de douche de chez Schlüter Systems le tout collé. Nous avons réalisé une étanchéité en natte sur l’ensemble du receveur avec reprise sur le caniveau et relevé sur les murs sur une hauteur de 20 cm. Un SPEC a été réalisé sur toute la hauteur des murs périphériques de la douche. Pour la salle de bain des enfants, nous avons réalisé une mosaïque en carreaux cassés pour le receveur, Pour la salle de bain parentale, nous avons réalisé les murs en carreaux de faible épaisseur (3,5mm) de format 3m x 1m et le receveur en mosaïque du même fournisseur. Dans la salle de bains des enfants, nous avons également réalisé le plan vasque sur place et sur mesure en carrelage.

 

 

  1. Le Trophée Artisan de Bronze récompense Pierre Mas, gérant de l’Entreprise Mas, située à Ramonville Saint-Agne (31). L’entreprise de plomberie-chauffage, spécialisée dans les énergies renouvelables (10 salariés), a posé une pile à combustible dans une maison individuelle de 200 m2, dont le but est d’assurer l’autonomie énergétique électrique mais aussi thermique, grâce au raccordement à une installation de chauffage par plancher chauffant déjà raccordé à un chauffage solaire.

 

Initiative primée

 

 

  • Date du chantier

    • Installation novembre 2015
    • Mise en service de la pile (côté chaudière à condensation : début décembre 2015 ; côté production électrique de la pile, début janvier 2016)
    • Maison de 2001

 

  • Nature des travaux de rénovation

Dans une maison individuelle de 200 m², après une longue analyse des flux d’énergie thermique et la récupération d’énergie solaire thermique mais aussi photovoltaïque en auto-consommation, par la mise en place de différents comptages, qui part dans le plancher chauffant, vers le ballon d’eau chaude sanitaire, mais aussi des appoints, l’entreprise Mas a réussi à injecter cette énergie solaire en apportant 50% des besoins thermiques de cette maison, « ce qui est très bien par rapport aux études générales réalisées dans ce domaine », souligne Pierre Mas. (Energie qui arrive des 15 m² de capteurs solaire thermique). Il y a aussi une centrale photovoltaïque en auto consommation de 3 kWc.

« Souhaitant aller plus loin, je me suis vite rendu compte qu’il fallait travailler aussi du côté des consommations électriques d’où l’idée de la mise en place d’une pile à combustible, de type “PEM”, visant à l’autonomie énergétique électrique mais aussi thermique raccordée sur une installation de chauffage par plancher chauffant déjà raccordé à un chauffage solaire de type SSC ».

 

  • Contraintes du chantier et problèmes à résoudre

    • Viser l’autonomie électrique et mixer différents matériels (chauffage solaire et pile à combustible).

 

  • Solutions envisagées

    • En complément du chauffage solaire thermique (Solisart) l’étude a porté sur :
      • Micro-cogénération à granulé (bois) Okofen 1kW el 15kW th,
      • Micro-cogénération à gaz Viessmann 0,75kW el 6kW th,
      • Pile a combustible Viessmann Vitovalor 300-P 0,751kW el 1kW th.

 

  • Solution retenue et avantages de cette solution

    • Pile a combustible Viessmann vitovalor 300-P car après étude minutieuse, meilleur rendement et surtout meilleur ratio mieux adapté à l’équilibre entre production électrique (0.75KW fixe jusqu’à 20 heures/jour) et thermique variable de 1 KW (production de chaleur de la pile) à 19 kW (à l’aide d’une chaudière à condensation intégré en appoint ) contrairement à la micro-cogénération qui, pour la production de 0.75?kW d’électricité produit 6 kW de chaleur (thermique) bien moins adapté à ce projet.

 

« En fait, c’est assez “déstabilisant” pour un chauffagiste car il faut changer fondamentalement ses habitudes focalisée depuis toujours sur l’installation de système de production de chaleur et de régulations pour maintenir une température dans un local la plus juste (entre inconfort et gaspillage d’énergie) », commente M. Mas.

 

Il faut ainsi réaliser (en plus d’une étude de déperdition thermique) une étude du profil des consommations électriques (réaliser au passage des conseils sur la diminution des consommations électriques des différents postes consommateurs (froid, audiovisuel…) par la proposition de remplacement d’appareils gros consommateurs, des veilles d’appareils, l’utilisation judicieuse de sèche linges (lorsque l’on ne peut pas se passer de ce “gros” consommateur d’énergie…).

 

Puis vérifier si le système convient bien d’une part à la déperdition du lieu mais aussi au comportement de l’usager… Si l’on produit trop d’électricité par rapport au besoin de chaleur on en perd… Il faut donc trouver un équilibre, pour que cela “match”.

 

Etudier l’inertie thermique du bâtiment pour pouvoir optimiser les cycles de fonctionnement de la pile qui, de par cette technologie et contrairement aux systèmes actuel, doivent avoir un cycle de fonctionnement long (idéalement jusqu’à 20 heures par jour (soit 15 kWh d’électricité).

 

Pas d’expérience dans ce domaine où tout est à étudier, réfléchir et construire, il faut échanger avec les (rares) spécialistes, aller chercher les infos, comprendre les subtilités de ce nouveau système…

 

J’y vois un autre avantage pour un installateur chauffagiste, c’est se positionner sur ce marché émergent, acquérir de l’expérience et donc des compétences nouvelles de façon à pouvoir proposer des solutions techniques vertueuses que de plus en plus de clients attendent de nous…

 

De plus, cette nouvelle technologie est, à mon sens, une grande solution d’avenir pour limiter l’augmentation du coût des énergies (principalement celui de l’électricité qui est déjà à 30 cts d’euro dans certains pays européens), faire un parfait complément aux énergies renouvelables car aujourd’hui, elles ne peuvent apporter 100% des besoin en hiver.

 

L’étape suivante sera dans quelques années, je n’en doute pas, l’alimentation d’une pile à combustible directement depuis l’hydrogène ou le méthane (gaz naturel) par l’énergie électrique produite par du photovoltaïque très abondante l’été et qui soit stockée (ou injectée directement sur le réseau de gaz si a proximité).

 

 

  1. Le Prix spécial du jury a été décerné à Benoît et Estelle Dulion, gérant de la Sarl Dulion charpente, basée à Ancy Le Franc (69). L’entreprise a refait la roue hydraulique à augets pour l’Ecomusée d’Alsace à Ungersheim (68). Une fabrication en atelier et un assemblage à la main, pièce après pièce, ont été nécessaires… pour un résultat durable et esthétique.


Initiative primée

 

 

  • Nature des travaux de rénovation

    • Réfection de la roue hydraulique à augets pour
    • l’Ecomusée d’Alsace à Ungersheim (68)

 

  • Contraintes du chantier et problèmes à résoudre

    • Garantir un mouvement (une puissance) suffisant pour faire fonctionner la scierie
    • Difficultés d’accès et de mise en œuvre

 

  • Solutions envisagées

    • Analyse des débits et des besoins
    • Fabrication en atelier et assemblage à la main et pièce après pièce

 

  • Solution retenue et avantages de cette solution :

    • Durabilité de l’ouvrage par l’utilisation de chêne et de pièce métallique galvanisée
    • Rédaction d’une notice d’entretien et de maintenance de l’ouvrage

 

 


Source : batirama.com

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