1 : Pisé, brique de chanvre et parpaings devront dorénavant cohabiter. L’architecte a également utilisé la brique de chanvre en doublage ; un moyen d’homogénéiser l’ensemble et d’assurer une qualité d’isolation et d’inertie thermique supérieure à la moyenne.
2 : La partie existante, entièrement en pisé, était affectée à un usage essentiellement agricole. Une partie sera conservée à usage de grange et sera utilisée comme espace tampon.
3 : L’extension en ossature bois et remplissage en brique de chanvre est orientée plein sud et très vitrée
4 : L’ossature bois permet de dégager d’importants volumes. Les planchers bois sont constitués d’une sous face en Fermacell, d’un aggloméré de 19 mm, d’un isolant de type Phaltex, et d’un parquet massif de 22 mm cloué sur lambourdes. Les espaces entre lambourdes seront remplis de sable afin d’augmenter la masse et d’optimiser l’isolation acoustique, point faible des planchers bois.
Ce fut pendant longtemps une simple grange, posée sur une colline face aux montagnes de l’Isère. L’idée d’une extension en terre crue avait été imaginée, mais rapidement abandonnée du fait d’un coût (environ 300 €/m²) trop élevé par rapport au budget prévu. Le maître d’ouvrage, en partenariat avec l’architecte Gérard Gasnier et l’entreprise Caracol, s’est tourné vers une extension en ossature bois et remplissage en brique de chanvre. La maçonnerie en briques de chanvre se monte de façon très simple. Les briques d’une épaisseur de 30 cm sont assemblées à l’aide d’un mortier de chaux
Une mise en œuvre très simple
Légères, elles sont manuportables sans fatigue : elles se découpent à l’aide d’une petite tronçonneuse électrique. Le matériau n’est pas porteur. Son usage est privilégié avec une ossature, le plus souvent en bois. La structure de l’extension est réalisée en Douglas : elle est mise en oeuvre par l’entreprise Chaloin. Les briques de chanvre contournent l’ossature par l’extérieur et se posent à joints croisés comme n’importe quelle maçonnerie. La partie ancienne en pisé avait été autrefois amputée d’une extrémité, et le nouveau pignon partiellement remonté en parpaings de ciment. Cette maçonnerie a été conservée pour des raisons de coût et de stabilité .Elle est doublée de briques de chanvre de 10, avec remplissage du vide à l’aide de chanvre en vrac.
5 : La brique de chanvre est maçonnée de façon traditionnelle et jointoyée à l’aide d’un mortier de chaux.
6 : L’ossature bois reste apparente à l’intérieur. A l’extérieur, elle est cachée par la brique de chanvre qui la contourne.
7 : La brique de chanvre se découpe aisément à l’aide d’une petite tronçonneuse électrique.
8 : La légèreté du matériau rend la manutention beaucoup moins pénible qu’avec des briques ou des parpaings.
S’adapter au matériau “terre crue”
Les maçonneries en terre crue sont sensibles aux remontées d’humidité. Un drain est en place sous le dallage à l’intérieur de la maison. Les planchers prennent appui sur les murs en pisé par l’intermédiaire de murallières. Elles permettent de répartir les charges, car le pisé supporte mal le principe de l’encastrement, qui concentre la charge sur une surface limitée. Les murs anciens en pisé, usés par le temps, sont réparés avec un enduit en terre composé d’argile, de sable et de paille (fabricant de l’enduit : Akterre). Les jambages des ouvertures réalisées dans la partie en pisé sont repris en terre à l’aide d’adobe maçonnée avec un mortier à base d’argile et de sable. Enfin, tous les murs extérieurs composés de pisé, de parpaings et de briques de chanvre, reçoivent en finition un enduit à base de sable, de chaux aérienne et d’ocres naturels.
Source: batirama.com / Paul Valaire
9 et 10 Comme pour la structure principale, les briques de doublage sont assemblées à l’aide d’un mortier de chaux. L’espace laissé vide est rempli de chanvre en vrac.
11 : Les planchers bois qui jouxtent les murs en pisé reposent sur des murallières ; ils ne sont jamais encastrés dans les ouvrages en terre crue.
12 : Les enduits en terre sont constitués d’argile, de sable et de fibres végétales.
L’architecte de l’opération, a travaillé en partenariat avec les entreprises, à l’élaboration d’un projet homogène, ce qui n’est pas à priori évident dans le cadre d’une rénovation/extension.La brique de chanvre, tout en étant différente du pisé, a permis de rester dans le registre des matériaux naturels, tout en faisant appel à des spécialistes et des fabricants régionaux.Les produits utilisés ont nécessité moins d’énergie pour être fabriqués que des matériaux traditionnels, ils ont peu voyagé et devraient permettre des coûts de chauffage limités.Cet exemple est significatif d’une approche qui se développe en matière d’habitat individuel, avec un maître d’ouvrage averti, un architecte et des entreprises qui partagent une vision identique d’un habitat écologique mais réaliste. |
En savoir plus
♦ Fabricant briques de chanvre : Duport (38 Oris en Ratier)
♦ Fabricant enduits en terre : Akterre (38 Saint Quentin sur Isère)
FICHE CHANTIER
Lieu : Charnècles (38)
Projet : Réhabilitation et agrandissement d'une construction en pisé (190 m² habitables)
Architecte : Gérard Gasnier (38 Grenoble)
Charpente : Chaloin et Frères (38 Voreppe)
Briques de chanvre et enduits en terre : Caracol (38 Grenoble)
Isolation : Archo Styl (38 Moirans)
Menuiserie : paret (38 La Murette)
Maçonnerie traditionnelle : Entreprise Goron (38 La Murette)