Les solutions Crestron Electronics sont partout, littéralement : elles pilotent les salles de réunion du campus Microsoft à Redmont, celles de toutes les entreprises du CAC40. 400 salles du nouveau Pentagon à la française à Balard et de ses plusieurs cellules de crise sont également pilotées par des solutions Crestron.
Elles équipent les plus prestigieuses universités américaines et des dizaines d’autres dans le monde, des logements et des bateaux de luxe, quantité d’hôtels, etc.
Presque tous les automates Crestron sont fabriqués dans le New Jersey, à une demi-heure de New-York. L’entreprise, présente dans plus de 50 pays, est toujours familiale et propriété de George Feldstein, son fondateur.
On peut tout faire avec les automates et logiciels Crestron. L’entreprise est capable de capter un signal USB et de le restituer sans affaiblissement 300 m plus loin. Elle est à juste titre renommée pour sa capacité à transporter de multiples canaux vidéo HD, et maintenant 4 K, et à les restituer à de multiples endroits.
Elle sait piloter le son, l’éclairage en logement comme en tertiaire, les protections solaires et les occultations… Son offre de “room management” - pilotage par pièce – en tertiaire est probablement la plus complète sur le marché.
A partir d’un seul écran tactile au mur ou incrusté dans une table dans une salle de réunion, on pilote le chauffage, la ventilation, la climatisation, l’éclairage, la vidéo, le contrôle d’accès, la réservation de la salle, etc. Tout cela repose cependant sur l’emploi d’abord d’une architecture centralisée, ensuite de Cresnet, un bus de communication filaire, et d’infiNET, un bus sans fil, tous deux propriétaires Crestron.
Bien sûr, les automates Crestron offrent toutes les passerelles imaginables vers d’autres bus ouverts : BACNet, PoE (Power over Ethernet), DALI, DMX et ZigBee pour l’éclairage, etc. Crestron se fait fort de connecter n’importe quel automate tiers utilisant n’importe quel protocole ouvert, à son réseau Crestnet.
Elle sait aussi, grâce à une série de collaborations, piloter les automates Somfy en RTS, les climatiseurs Daikin en BACNet, les lampes connectées Hue de Philips, etc. L’entreprise propose également ses propres logiciels de configuration, de pilotage de supervision pour les GTB tertiaires, d’archivage et d’analyse pour les suivis des consommations énergétiques, etc.
Tout cela est formidablement efficace, mais plutôt complexe et proposé à un prix élevé. Crestron indique suivre attentivement tous les développements des bus ouverts, mais n’envisage pas pour l’instant d’un adopter un.
Crestron est à juste titre connu comme le plus techno des fabricants de solutions domotiques. Pour vendre des solutions Creston, il faut une excellente maîtrise technique, acquise à force de formations par les 200 clients Crestron et par la dizaine de CSP (Crestron Service Provider) que compte la France.
Crestron France organise deux à trois sessions de formation par semaine. L’entreprise met aussi à disposition de ses revendeurs et intégrateurs une hotline, équipée de bancs d’essai pour tester en temps réel les configurations à propos desquelles les clients Crestron l’appellent et pour les guider vers les solutions.
Bref, Crestron est le leader mondial en domotique au sens large. 60% de son chiffre d’affaires est réalisé en tertiaire, 30% en résidentiel très haut de gamme et 10% en hôtellerie, bateaux de croisière, etc.
Pour élargir encore son marché, l’entreprise a décidé de proposer une solution domotique entrée de gamme. Baptisée Pyng, cette entrée de gamme fait appel à un automate centralisé qui communique avec les actionneurs et les contrôleurs par un bus sans fil.
Crestron utilise le bus ouvert ZigBee Pro pour le transport des données, mais a mis au point sa propre 7e couche pour le codage des données. L’entreprise a déjà initié un certain nombre de collaborations autour de son système.
Yale, Baldwin et Kwikset, les fabricants américains de serrures, font appel à ZigBee Pro plus la 7e couche Pyng pour piloter leurs serrures connectées. Pyng offre des possibilités limitées, mais il sait piloter l’éclairage, les stores et protections solaires, les volets roulants, etc.
Pyng gère le son dans toute la maison à partir des solutions Autonomic ou Crestron. Cretron dispose déjà de trois thermostats compatibles Pyng. Ils pilotent le chauffage, la climatisation et l’hygrométrie ambiante, mais seulement en tout ou rien.
Le système dispose de trois détecteurs de présence compatibles Cresnet ou infiNET. Le boîtier communique avec des systèmes d’alarme grâce à son port Ethernet. Il peut basculer sur un automate Crestron pour gérer et distribuer la vidéo.
Enfin, le système Pyng offre un grand nombre d’interfaces de pilotage : 13 claviers muraux, 3 écrans tactiles de 5, 7 ou 10,1’’ de diagonale et, naturellement, une application iOS et Android pour Smartphone et tablette.
Le système est livré préconfiguré. Aucune programmation n’est requise, pas de logiciel de configuration, il suffit de modifier les paramètres préconfigurés pour adapter le système aux besoins de chaque logement.
Le processus, entièrement graphique, se déroule en 5 étapes :
Même si Pyng est plus simple et voué à l’entrée de gamme, nous restons dans l’univers Crestron, notamment en termes de prix. Le boîtier centralisé vaut 500 € HT en prix public. L’actionneur capable de piloter du chauffage électrique et de couper 10A coûte 265 € HT.
Creston estime qu’une telle installation dans un logement de 70 m², avec pilotage de la lumière, des stores, plusieurs dalles tactiles, une solution d’amplification et de restitution du son à partir de 6 sources différentes vers 6 diffuseurs différents – c’est ça que Crestron appelle entrée de gamme – vaut environ 10 000 € HT, fournie et posée.
La société estime que son système traite aujourd’hui environ 80% des besoins d’une installation domotique évoluée. Pour élargir son champ d’action, avec le transport et la diffusion de vidéo, par exemple, il faut connecter le systèe à des automates Crestron classiques. Leur premier prix est de 800 € HT. Un autre monde, on vous dit !