Diminuer la consommation d’énergie et améliorer l’empreinte écologique des bâtiments devient le credo des constructeurs. Dans cette perspective, le groupe Lafarge œuvre pour que les constructions BBC se réalisent avec les matériaux et les produits conventionnels, déjà disponibles sur le marché. Afin de témoigner de ce réalisme, le groupe suit de très près quelques chantiers en cours. A été particulièrement choisie une maison édifiée dans les faubourgs d’Angers par un constructeur renommé. La démonstration a porté sur la mise en œuvre du doublage intérieur par panneaux de PSE graphité gris argenté et plaque de plâtre, 13 + 100 procurant un R de 3,40 m2.K/W.
Une concertation indispensable au départ
Olivier Pocholle, président des Maisons Bernard Jambert, se lance dans le BBC afin d’être le premier au point dans les départements travaillés, le Maine-et-Loire et la Sarthe : « La maison est construite en ville, sur un petit terrain, la façade sur rue étant plein sud. Ceci a conduit à modifier la répartition des pièces et des vitrages afin de bénéficier du soleil. Nous avons également fait intervenir le thermicien dès le début de la conception. » Ceci rejoint les réflexions de tous les professionnels ayant travaillé sur le BBC : pour réussir, il faut se concerter et réaliser un effort d’intelligence au départ. Dans le cas contraire, les coûts dérivent et les relations entre les intervenants en pâtissent. Et les bénéfices fondent… Il faut noter que ce projet est destiné à un propriétaire occupant. Le schéma financier s’effectue selon certaines contraintes fiscales et le maître d’ouvrage aspire à conserver un patrimoine.
5 règles d’or à respecter
Certaines tendances “ écolo ” tendent à faire croire que le BBC est ennemi du béton en général et des blocs béton en particulier. Rien ne vaudrait les constructions en bois ou les élévations en terre cuite, le monomur en tête. Faut-il faire de l’idéologie et rejeter tout esprit scientifique, objectif et critique ?
Une construction BBC répond à 5 règles d’or ;
• une conception bioclimatique qui ne préconise pas une signature architecturale de type solaire ;
• un système constructif performant et des solutions choisies parce qu’elles cohabitent, sans oublier les règles acoustiques et parasismiques ;
• une bonne isolation thermique ;
• une bonne étanchéité à l’air mesurée par le blower door, ce qui suppose un gros œuvre étanche et des liaisons avec les menuiseries parfaites, sans perturbations apportées par les réseaux (eau, gaz, électricité, téléphone).
Et pour réussir, 3 piliers s’imposent :
• faire intervenir le thermicien au début du projet ;
• veiller à la qualité d’exécution par le conducteur de travaux qui harmonise la coordination entre les corps d’état ;
• engager la procédure de certification en amont.
Des éléments choisis
Le plancher haut en béton apporte de l’inertie thermique dans les chambres de l’étage. Les murs porteurs sont en blocs béton à joint ordinaire ; les joints verticaux sont remplis pour l’objectif d’étanchéité à l’air. Le ciment de mise en œuvre est à faible taux de CO2. La charpente recourt à des poutres en lamellé-collé, de plus faible section. Les menuiseries extérieures intègrent des volets roulants ; l’encombrement des coffres correspond aux menuiseries et au doublage intérieur.
Source : Batirama.com / P. Graindorge