Dans ce contexte, les murs en terre cuite s’imposent comme une solution performante pour l’enveloppe. Depuis septembre, l’utilisation de la terre cuite pour la construction des bâtiments basse consommation (BBC) est devenue une tendance de fond», constate Éric Risser, directeur marketing chez Terreal.
Les raisons de ce succès : les briques rectifiées, pose à joint mince –brique de 20 ou monomur– permettent de gagner des points au niveau thermique. Du coup, les fabricants développent des solutions adaptées pour les constructions BBC.
La brique de 20 se plie en pack
Pour garantir de bonnes performances thermiques, la brique de 20 cm s’accompagne d’accessoires. « Rien ne sert d’avoir un produit performant, si les points singuliers au niveau des ponts thermiques ne sont pas traités. Nous ne vendons pas que des briques mais des systèmes », ajoute Éric Risser.
Alors des industriels comme Bouyer Leroux ou Imerys Terre Cuite ont décidé de mettre leurs briques en pack, avec accessoires appropriés. À noter enfin, qu’il ne sert à rien de construire en BBC sans produits certifiés. De toute façon, les organismes qui délivrent ce label, l’exigent.
Hervé Pétard - Délégué général du GIE Briques de France au sein de la FFTB (Fédération française des tuiles et briques).
« Il existe trois types de maçonneries: courantes, de type B, de type A. Les briques de 20cm de type B ont une résistance thermique R supérieure à 0,5 et inférieure à 1m2.K/W, et supérieure à 1 m2.K/W pour celles de typeA. Avec une brique de 20 cm et une isolation rapportée –le mode constructif le plus courant– la résistance thermique du mur atteint 4 voire 5m2.K/W sans augmenter les épaisseurs habituelles des isolants.
C’est une réponse toute trouvée aux constructions BBC ou à la future Réglementation thermique (RT 2012). S’il n’est pas nécessaire de chercher l’hyper performance, les systèmes peuvent être optimisés en jouant sur les meilleures combinaisons briques/ isolants.Pour sa part, le monomur de 37,5 cm apporte une résistance égale à 3m2.K/W. Il a l’avantage d’offrir une forte inertie, qui va jouer un rôle essentiel dans le confort thermique réversible été/hiver.
La RT 2012 tiendra compte de cette notion. Ensuite, le monomur garantit une pérennité de ses performances qui dépasse les 100ans. Enfin, il apporte un niveau de qualité de l’air intérieur très élevé. Pour choisir un système constructif, au-delà de la résistance thermique, il faut raisonner de manière globale en intégrant les notions de confort et de durabilité du bâti.
Dans tous les cas, la maçonnerie en terre cuite participe aux performances thermiques de l’enveloppe. Il faut simplement veiller à bien utiliser tous les accessoires, proposés par les fabricants.»
Source: batirama.com / S.L.H.
Solution n° 1 : La brique de 20 cm
Sans modifier les habitudes constructives, les briques de 20 cm désormais proposées par les fabricants sont de type “a” pour un R>1. Elles affichent donc intrinsèquement un bon niveau de résistance thermique, augmenté selon l’épaisseur de l’isolant rapporté : laine minérale + cloison terre cuite ou brique plâtrière, ou complexe de doublage en PSE.
En outre, la RT 2012, va imposer de limiter les ponts thermiques à Ψ = 0,65 W/m.K. Les briques de 20 permettent de répondre à cette exigence, en les réduisant aux points singuliers des constructions, sans surcoût. Et désormais les fabricants proposent des systèmes ou packs, avec accessoires intégrés : coffre linteau ou manuportable, pour permettre la continuité de l’isolant au droit du coffre, planelle, pour limiter les déperditions importantes de l’enveloppe au niveau de la liaison planchers/façades, caissons pour nouvelles menuiserie, appuis de baies, etc.
Qui plus est, cette brique de terre cuite, d’épaisseur 20 cm, apporte tous les avantages de sa pose rapide et sa mise en œuvre soignée, grâce à ses faces rectifiées, et à la technique de pose à joints minces. Pour des dimensions et tolérances des ouvrages respectés. |
Solution n° 2 : Le monomur 37,5 cm
Le monomur avec une résistance thermique autour de 3, est moins performant qu’une brique de 20?cm avec isolation rapportée. Mais il a d’autres atouts. Pour une réponse adaptée à la RT 2012, le monomur est à isolation répartie. Il apporte par conséquent une garantie d’isolation des points singuliers et des ponts thermiques.
En outre, sa forte inertie thermique génère un confort d’été, une notion qui va également s’imposer avec la prochaine réglementation. Mais pour l’instant, si cette solution n’est pas aussi performante sur le plan de la résistance thermique que la brique de 20 cm face à un mode constructif en BBC, elle génère d’autres avantages.
Le monomur offre un facteur environnemental et sanitaire de qualité et ainsi qu’une bonne durabilité. Enfin, comme la brique de 20 cm, le monomur permet une pose à joint mince, pour un gain de temps sur le chantier. Pour bénéficier de l’ensemble de ces qualités, c’est pour l’instant le monomur d’épaisseur 37,5 cm qui est la meilleure réponse.
Au-delà, si il y un gain au niveau de la résistance thermique, l’épaisseur fait perdre de la surface habitable. Le monomur de 30, lui ne facilite pas l’atteinte des objectifs de la maison BBC, nécessitant de surdimensionner d’autres postes pour arriver à un bon niveau de performance globale. Le surcoût global est à regarder de près. |
Solution n° 3 : Terre cuite dehors et dedans
Mais avec une isolation rapportée par l’intérieur, de type laine minérale, cette solution est moins performante en confort d’été. Or, ce dernier peut être atteint en associant la brique de 20cm en terre cuite à un isolant qui va être doublé par une cloison en terre cuite.
Ainsi, ce système isolant est considéré comme une paroi à inertie lourde. Ce mode constructif plutôt régional était promis à un avenir incertain. Mais la cloison terre cuite connaît avec la construction BBC un renouveau en apportant une bonne étanchéité à l’air, les notions d’inertie, et donc de confort thermique toutes saisons. |
INFOS PRATIQUES
Quid de l’ITE ?
Lors de la construction de maison individuelle – marché propice à l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) – pour l’instant, peu d’exemples existent avec murs porteurs en terre cuite. Si l’ITE a la réputation d’être la solution la plus performante, c’est parce qu’elle permet le traitement des ponts thermiques en façade.
Or, les solutions en murs de terre cuite proposées par les fabricants apportent aussi cette réponse en brique de 20 cm, et encore moins problématique avec le monomur grâce à l’isolation répartie. L’ITE avec murs en terre cuite apparaît donc comme coûteuse.
D’autant que la question peut se poser de savoir ce que va devenir l’ITE, quand la construction BBC pousse à une augmentation des surfaces vitrées : surface totale des baies supérieure ou égale à 1/6e de la surface habitable.
Par ailleurs, à ce jour, de nombreux points techniques singuliers restent encore marginalement résolus, comme notamment la jonction de l’ITE avec les menuiseries.
Rappel mise en œuvre
L’arase de départ des briques rectifiées à pose à joint mince, détermine la qualité de la mise en œuvre. Un soin tout particulier doit être apporté à sa préparation afin d’obtenir une planéité très précise et d’assurer par la suite aplomb, alignement et niveau des briques de terre cuite.
Réglementation
Tous les produits contribuant aux performances thermiques de l’enveloppe doivent faire l’objet d’un marquage NF ou être titulaire d’un DTA (document technique d’application) ou d’un Avis technique valide du CSTB.
DTU 20.1 : Ouvrages en maçonnerie de petits éléments – Parois et murs.
Les briques de terre cuite doivent être conformes à la norme NF EN 771-1
Source : batirama.com/Stéphanie Lacaze-Haertelmeyer