Qualités mécaniques, rapidité de montage... Le bois est une technologie modulaire et souple qui répond à une demande de plus en plus forte : "un cadre de vie sain à la fois économique et respectueux de l'environnement". le point sur un marché porteur...

 

En Allemagne, les maisons en bois représentent 20% des habitations . Un peu plus au Nord, les pays scandinaves atteignent les 90%, battant de peu les Etats-Unis qui affichent 60%. En France, on peine encore à atteindre les 4.5% ! Un chiffre qui ne devrait pas tarder à exploser dans les prochaines années, la tendance "maisons bois" étant, à coup sûr, pleine d'avenir... Tout le laisse entrevoir : la croissance annuelle du marché qui atteint les 10% (par rapport à la moyenne du marché de construction) comme le succés des salons organisés sur ce thème. La 3è édition du Salon Européen du Bois à Grenoble, en avril dernier, a attiré plus de 30 000 visiteurs, celui de la Maison Bois à Angers, en septembre,  compté plus de 50 000 entrées...

 

Des chantiers plus compétitifs

 

La demande est, bel et bien, là, les consommateurs veulent un habitat convivial, chaleureux et authentique... Du coup, la profession s'organise. Concernant la technique de construction bois la plus répandue, la maison à ossature panneaux, il existe aujourd'hui des offres complètes (voir notre Avis d'expert), standardisées, disponibles chez les distributeurs généralistes et spécialistes du bois. Une solution qui a pour avantage de permettre un approvisionnemet très rapide puisque la disponibilité des matériaux se fait quasiment en temps réel. Autre avantage, les produits proposés sont compatibles entre eux. A la clef, un gain de temps certain lors de l'étude du projet et au cours des chantiers qui gagnent en compétitivité. La standardisation permet, en outre, de proposer des prix de revient plus attractifs.

 

Un surcoût de 5 à 7 %

 

Même si le marché se démocratise, une chose est certaine, il n'est pas raisonnable de penser construire une maison en bois, de qualité, en dessous de 1 000e le m². Quelle que soit la technique de construction utilisée, il faut compter plutôt un prix moyen, clé en main, de 1 325€ TTC le m² habitable. "Le surcoût est, au minimum, de 5 et 7 % par rapport à une maison traditionnelle en parpaings", précise Bruno Gwénolélées, chef de marché bois chez PBM Développement. Mais avec l'atout de la chaleur du bois et son côté écolo...une maison construite avec 20 m² de bois stocke 20 tonnes de gaz carbonique ! Alors quand on sait que la contrainte environnementale est de plus en plus forte...

 

3 grandes techniques de construction bois

 

Le dernier salon Batimat a permis de découvrir un parpaing en bois massif... Une mini-révolution qui devrait faire de nombreux émules... Outre le système ossature panneaux, il reste les techniques déjà avérées : le bois empilé ou encore le système poteaux-poutres qui permet une liberté de création: des poteaux de fortes sections sont disposés tous les 2.5 à 5 m et reliés par des poutres. Ce squelette préparé en atelier est monté en quelques jours sur le chantier. En remplissage, tout est possible : baies vitrées, ossature panneaux avec isolants, murs maçonnés de briques ou de béton cellulaire, terre-pisé ou terre-paille... De nombreuses maisons contemporaines marient l'ossature panneaux pour ses avantages thermiques et acoustiques et la technique poteau-poutres pour disposer de grands volumes et de larges ouvertures.

 

Source: batirama.com / Virginie Bourguet

 

 

Voir aussi notre dossier : surélever ou agrandir en bois

 

Mis au point il y a plus d'un siècle aux Etats-Unis, ce système constructif est le plus répandu dans le monde. Il laisse toute liberté pour jouer sur l'expressivité des façades et des volumes.

 

Cette technique de construction sèche (soumise à la norme P21-204 de mai 1993 DTU 31.2 "travaux de bâtiment - construction de maisons et bâtiments à ossature boir") offre la possibilité de préfabriquer en atelier tout ou partie des composnts du gros oeuvre (murs, charpente, plancher, toiture...) avant de les assembler sur place, ce qui permet de réduire la durée de la phase chantier.

 

- Une structure légère, constituée d'un ensemble de montants et de traverses en bois espacés de 40 à 60 cm, formant un cadre sur lequel vont être fixés des panneaux de contreplaqué ou de grandes particules orientées (OSB) qui vont service de contreventement. l'ensemble de l'ossature peut reposer sur une dalle béton ou bois. L'isolant thermique s'insère entre les montants et les traverses de l'ossature. Côté intérieur, un pare-vapeur est mis en place,avant la pose du revêtement de finition. Côté extérieur, un pare-pluie/pare-vent est fixé sur le voile travaillant, des tasseaux sont ensuite montés pour recevoir le revêtement extérieur (bardage bois, paneaux, pierre, enduit...) tout en ménageant une lame d'air ventilée.

 

- Nouveau : des offres complètes. Avec Batimob, tous les éléments de construction sont standardisés : les éléments en bois massif rabotés, constituant le cadre, ont des sections de 45 x 120 mm pour les murs extérieurs, 45 x 220 pour le solivage, plancher et chevrons..., les panneaux de contreventement en OSB pour la fabrication des murs extérieurs sont proposés en 9 mm d'épaisseur et 2.80 m de hauteur, les planchers sont en solivage bois massif ou poutre en l, les laines minérales sont spécialement dimensionnées pour s'insérer entre les montants de l'ossature (entraxe de 400 mm). L'offre Mabissimmo (Point P) intègre, en plus, des alternatives "écologiques" en matière d'isolation : chanvre, plumes, fibres de bois et cellulose. Autre spécificité : un panel de sections d'ossatures plus large pour répondre au système poteau-poutres.

 

Un an après le lancement de Batimob, avec une offre constituée d'une centaine de produits disponibles dans 50 agences, le groupe PBM compte, en 2005, 250 maisons réalisées sur ce concept, soit en moyenne 25 chantiers par mois. En mars 2005, Point.P lançait le concept Mobissimmo aujourd'hui présent dans 21 de ses agences.

 

Silverwood, Isoroy, Isover, Knauf, Sika, Cerland, Krono france... sont quelques-uns des 22 fournisseurs travaillant en collaboration avec PBM.

 

A RETENIR :

 

Intérêts : Rapidité d'exécution et légèreté de la structure. Des solutions globales sont proposées.

Limites : Surcoût par rapport à une maison en blocs béton classique.

 

 

 

Le bois massif empilé C'est la plus ancienne technique de construction bois, longtemps utilisée pour la réalisation de chalets, elle répond en général à un parti pris esthétique traditionnel. Sur les 10 000 maisons construits en 2005, entre 10 et 20% utilisent ce procédé. Comme son nom l'indique, la technique de bois massif empilé consise à monter horizontalement, les uns au-dessus des autres, des rondins (14.5 cm de diamètre minimum) ou des madriers (55 cm d'épaisseur minimum). En partie portante, les principales essences utilisées sont l'épicéa, le sapin, le mélèze, le pin douglas, le pin sylvestre, le western red cedar, pour les résineux, et le chêne, l'iroko ou le châtaigniers, pour les feuillus. Pas de DTU : côté mise en oeuvre, aucun DTU ne régit ce procédé. Seules des règles professionnelles (éditées par Afcobois, Association Française fr Constrcution de Maison Bois) fixent les règles de l'Art. Les pièces de bois sont usinées et profilées afin de garantir un ajustage parfait et un empilement le plus étanche possible : ainsi l'eau de pluie ruisselle sans pénétrer dans l'assemblage. Madriers et rondins sont assemblés entre eux par des chevilles en bois ou en métal (posées en quiconces et écartées au maximum de 1.20 m), par des tiges filantes dans la hauteur de la paroi boulonnées en partie haute ou basse ou par des raidisseurs externes ou internes. Quelle isolation thermique ? Pour assurer le respect de la règlementation, plusieurs solutions sont possibles : utiliser des madriers ou des rondins de fortes épaisseurs permettant d'avoir une résistance thermique supérieure à 1 au minimum, utiliser des doubles murs avec une lame d'air ou d'isolant ou mettre en place une isolation intérieure ou extérieure rapportée.

 

 

A RETENIR :

 

Intérêts : La chaleur du bois à l'extérieur comme à l'ntérieur puisque les finitions sont laissées en bois naturel.

Limites : La réglementation thermique menace le bois massif empilé en imposant des épaisseurs de murs d'au moins 25 cm. Or il n'existe pas de mode de calcul à ce mode constructif. Une étude (Afcobois) portant sur 20 maison bois non isolées est en cours.

 

Solution n° 3 

 

Un parpaing en bois massif

 

Douglas, épicéa, mélèze, pin maritime, pin noir, pin sylvestre, sapin, châtaignier, chêne, érable, frêne, hêtre et peuplier... ce parpaing en bois massif se décline en 13 essences et 2 formats pour la construction de maisons individuelles ne dépassant pas un étage. Plus léger que le parpaing traditionnel, avec une masse volumique de 450 à 720 kg/m3 selon l'essence utilisés contre 1 300 kg/m3 pour un parpaing de béton creux ou 850 kg/m3 pour une brique alvéolée, sa mise en oeuvre ressemble à un mécano géant. le gros avantage : ce parpaing est à ITR (isolation thermique répartie) c'est à dire qu'il se passe d'une isolation rapportée (intérieure ou extérieure). Fabriqués par la société Kalliste EcoForet, le BVB (Bois Vie Bloc) est un madrier empilé à plat de 20 cm (pour les murs porteurs) ou 14 cm (en cloisons intérieures) sur 50 cm de long et 805 cm de hauteur. façonné sur ses quatre faces, avec des embrèvements aux deux extrémités, il se monte simplement par emboîtement, à joints décalés. Les parpaings sont ensuite solidarisés les uns aux autres par vissage ou clouage dans les orifices prévus à cet effet. Dans les zones soumises à des vents importants ou à des risques de séismes, le vissage est complété par une fine couche de mastic colle et un jointoiement au mastic traditionnel ou acrylique pour parfaire l'étanchéité.

 

A RETENIR :

 

Intérêt : Produit facile à mettre en oeuvre intégrant en lui-même l'isolation thermique.

Limites : usage limité aux maisons individuelles ne dépassant pas un étage.

 

 

 

Est-il vrai que la maison bois séduit un public de plus en plus large ?

 

En effet, nous sommes passés de  4 500 maisons construites par an en 1997, à 6 500  en 2002 (soit 4.5% des maisons neuves) et nous n’en prévoyons pas loin de 15 000 par an dans quelques années ! Une enquête Ipsos menée en 2000 a montré que la part de marché potentiel en France est de 18%. Si le marché est encore très timide aujourd’hui, c’est en partie parce que les constructeurs spécialistes du bois n’ont pas la capacité de répondre à la demande qui est 3 à 4 fois supérieure à l’offre.

 

Comment réagir sur cet écart entre la demande et l’offre ?

 

Tout d’abord, en format des professionnels du bâtiment à ce nouveau métier de bâtisseur ossature bois. Le Cndb a élaboré un cycle de formation complet qui s’adresse à un public de professionnels confirmés souhaitant devenir des spécialistes maisons bois. Intitulé « Maison Bois Outils Concept », cette formation*, pratique et très opérationnelle, englobe la commercialisation, la conception, le dimensionnement, le chiffrage et, enfin la mise en œuvre. Ensuite, en structurant la distribution afin que les artisans et les entreprises spécialisées trouvent immédiatement, sur un site unique, tous les matériaux nécessaires à la réalisation d’une maison bois, depuis les éléments du gros œuvre (structure, ossature, bardage, plancher) à ceux du second œuvre (cloison, isolation, menuiserie, agencement, parquet…).

 

Où en êtes-vous dans la mise en place de ce concept ?

 

Il y a un an, PBM lançait sur ce principe, au travers de ses négoces Réseau Pro et Panofrance, une offre globale de maison à ossature bois (MOB) baptisée batimob. Aujourd’hui, ils sont sur le point d’être rejoints par le groupe Point.P avec sa marque Mobissimmo. Les membres du groupement Nébopan ont également entamé une démarche de communication sur l’ossature bois. Quelques membres du groupe Gédimat, du groupe Sylvaliance ou encore du groupe MCD (dont VM Matériaux) sont déjà en action.Arrive enfin Samse dans le Sud-Est qui vient de déposer une marque dont la présentation est prévue en fin d’année.La mobilisation est grande ! En 2005, nous avons, rien que pour la partie négoce, assuré 23 formations !

 

Michel Perrin Chargé du développement des Maisons à ossature Bois au CNDB, Comité National pour le Développement du Bois

 

* Confiée depuis deux ans à l’Association ouvrière des Compagnons du Devoir, cette formation est assurée sur trois sites : Egletons (Corrèze), Angers (Maine-et-Loire), Chaumont (Haute-Marne).

 

Adresse internet

 

LE PORTAIL DE LA CONSTRUCTION BOIS : www.maisons-bois.com

LE SITE D’INFORMATIONS DU CNDB : www.bois-construction.org

LE SITE D’INFORMATION DE L’AFCOBOIS, L’ASSOCIATION FRANCAISE DE CONSTRUCTION DE MAISONS BOIS : www.maisons-bois.org

OUTIL DE TRAVAIL INTERACTIF REGROUPANT L’ENSEMBLE DE L’OFFRE PRODUITS ET SERVICES BATIMOB : www.batimob.fr

LE SITE DE LA CAMPAGNE « LE BOIS, C’EST ESSENTIEL » : www.bois.com

 

Pour plus d'information... 

 

♦ « Le bois », la nouvelle documentation de Seigneurie, présente toute la gamme de peintures, lasures et vernis du fabricant ainsi que les différents produits de traitement nécessaire à la préservation de ce matériau.

 

♦ Expert du bois pour l’aménagement extérieur et intérieur, Panofrance regroupe dans le « Guide des spécialistes du panneau technique et décoratif », tous les types de panneaux existant sur le marché pour la réalisation de cloisons, contre-cloisons, isolation, agencement…

 

♦ Outil d’aide à la décision, le nouveau nuancier « Ultrabois » rassemble les différentes nuances de lasures et l’offre vernis naturel de Guittet.

 

♦ Saint Gobain Isover répond aux besoins spécifiques des maisons ossature bois avec une nouvelle offre complète dédiée aux applications en toitures, murs et sols : isolants thermoacoustique, pare-vapeur hydroréglable, isolant associé à une membrane climatique en parois verticales…Toutes ces solutions font l’objet d’une documentation détaillée complétée par la catalogue « Produits et solutions ».www.isover.fr