Poser des ardoises : au clou ou au crochet ?

Poser des ardoises : au clou ou au crochet ?

Même si la pose au clou est toujours réservée pour les Monuments historiques, les couvertures en ardoises aujourd’hui sont le plus souvent réalisées au crochet.




 

Responsable de la mise hors d’eau d’un bâtiment, le couvreur, quand il réalise une toiture en ardoise, a le choix entre deux modes de fixation : la pose au clou ou au crochet. La première, plus ancienne, a déjà fait ses preuves avec pour témoin des réalisations centenaires dans bien des cas. La seconde elle, est de nos jours la plus courante car plus avantageuse en terme de coût. En effet, les temps de pose d’une couverture en ardoises posée au crochet sont bien moindres qu’au clou. La pose au crochet se fait sur des chanlattes ou liteaux posés horizontalement sur les chevrons. On peut utiliser des crochets galvanisés, cuivre ou inox de 7 à 16 cm pour s’adapter aux différents recouvrements. À partir de 12 cm (recouvrement de 11?cm), il est conseillé d’utiliser des crochets torsadés qui, en écartant les ardoises, permettent de s’affranchir des remontées d’eau par capillarité. L’avantage des crochets en cuivre, outre leur plus longue durée de vie, réside dans le fait qu’un phénomène d’électrolyse se forme évitant ainsi la formation de mousses sur les ardoises. Deux types de crochets sont disponibles?: le crochet agrafe pour une pose sur liteaux ou chanlattes, et le crochet à pointe pour des poses sur support jointif ou voligeage. Enfin, pour ce qui est des ardoises, elles viennent le plus souvent d’Espagne avec des niveaux de qualités plus ou moins bons. Le “must”  restant encore nos bonnes vieilles ardoises d’Angers !


Source: batirama.com / Laurent Denovillers
 

pose-ardoise-2.jpg 1 - La première étape consiste à fixer une volige de 12 ou 18 mm (ou fourrure) en bas de pente, de façon à ce que toutes les ardoises
plaquent correctement sur la couverture.
pose-ardoise-3.jpg 2 - On trace un trait de niveau à l’égout afin de commencer la pose
des chanlattes ou liteaux.
pose-ardoise-4.jpg 3 - La première chanlatte en bas de pente se pose à l’envers. Cette petite astuce permet d’obtenir le basculement nécessaire aux doublis.
pose-ardoise-5.jpg 4 - On positionne le crochet en le laissant dépasser de 5 cm. Cette position détermine le niveau de départ du premier pureau.
pose-ardoise-6.jpg 5 - La première ligne de pureau, calculée ici pour une valeur de 12 cm, détermine l’espacement des liteaux ou chanlattes.
pose-ardoise-7.jpg 6 - L’utilisation d’une pige permet d’obtenir un espacement régulier
des chanlattes. Elle évite les éventuelles erreurs de cotes si elles étaient mesurées à chaque fois.
pose-ardoise-8.jpg 7 - On peut alors tracer les lignes de pureaux sur les chevrons à l’aide d’un cordeau (bleu de traçage).
pose-ardoise-9.jpg 8 - Il est temps maintenant de fixer les liteaux ou chanlattes, comme ici, en respectant le sens de pose (le côté d’équerre doit être posé sur les chevrons).


 






 

   
pose-ardoise-11.jpg 10 - La première ardoise peut maintenant être fixée. Elle a une saillie de 30 à 50 mm par rapport à la rive.
gomeo_ardoise_11.jpg 11 - Les ardoises sont taillées grâce au traditionnel marteau et enclume à ardoise. Toutes les ardoises de rives sont épaulées en tête et écornées à la culée (bas de l’ardoise) ; ceci pour un meilleur écoulement de l’eau sur la toiture.
pose-ardoise-12.jpg 12 - Les demi-ardoises de rives sont clouées avec deux clous pour éviter qu’elles ne basculent, alors que les ardoises de rives entières sont clouées avec un seul clou.
pose-ardoise-13.jpg 13 - On peut enfin poser le reste des ardoises, en respectant les lignes de pureaux (verticales) et les liaisons (horizontales).
pose-ardoise-14.jpg 14 - Le chef de tête d’une ardoise ne doit jamais se situer au-dessus de la partie supérieure d’une chanlatte. On doit toujours respecter une distance minimale de 3 à 12 mm.

Remerciements à M. Picot, professeur
de couverture au CFA Maximilien Perret
à Alfortville (94).
Photos : Jean-Marc Zuber









1 Commentaire
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  • par Manu
  • 03/10/2020 23:16:14

Bonjour "Le “must” restant encore nos bonnes vieilles ardoises d’Angers !" Les quelques ardoises encore produites à Angers sont surtout réservées aux monuments historiques, la production industrielle ayant cessée en 2014. Et la majorité de la zone d'exploitation est devenue une zone naturelle / espace vert / lieu de promenade avec un musée. et parmi les multiples ardoises espagnoles produites, certaines sont de très bonnes qualités.

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