Mais la remontée des taux d'intérêt affectera la capacité d'achat des ménages l'année suivante, estime la Coface. Dans une étude, l'assureur-crédit table sur une baisse des défaillances d'entreprises de 7,7% cette année, après un recul de 6,8% en 2016, où la tendance a commencé à s'inverser sur le secteur.
Entre 2008 et 2014, 37.520 entreprises de la construction ont fait défaut, soit environ le tiers des défaillances totales (415.000) en France, rappelle la Coface. Tirée par les ventes de logements neufs, cette reprise est due au fait que la capacité d'achat des ménages "n'a jamais été aussi élevée depuis 2003" grâce à des taux d'intérêt historiquement bas.
"Mais la remontée des taux qui s'est enclenchée depuis le début de l'année, pourrait à terme contraindre les perspectives d'achat des ménages si elle se poursuit", avertit l'étude.
Certains voyants sont au vert : l'Etat continue à soutenir le secteur en 2017 via le prêt immobilier à taux zéro (PTZ) et l'avantage fiscal Pinel consenti aux investissements locatifs, et la confiance des ménages rebondit.
En outre les taux d'intérêt devraient rester "relativement bas" malgré leur remontée progressive: "la BCE ne devrait pas augmenter ses taux directeurs d'ici la fin de l'année, malgré la remontée de l'inflation".
Toutefois, "des incertitudes accrues à la suite des élections présidentielle et législatives, par exemple résultant de la victoire à la première, de Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon, engendreraient sans doute une brusque montée des taux", anticipe la Coface.
Ainsi, l'année 2018 apparaît "incertaine", compte tenu des divergences des principaux candidats à l'élection présidentielle, quant aux réformes à mettre en place.
Plusieurs facteurs pourraient freiner la reprise du secteur, tels que le prix des logements, qui demeure surévalué de 27% en France, 5eme pays le plus cher relativement à la moyenne des prix immobiliers sur le long terme selon l'OCDE.
Et si la dette des ménages français demeure modérée, elle a crû et représente 56% du PIB, rappelle la Coface. Or "la remontée possible, au second semestre 2018, du taux de refinancement des banques auprès de la Banque centrale européenne pourrait contraindre rapidement la reprise".
L'assureur-crédit anticipe ainsi une baisse des capacités d'achat d'un ménage au revenu moyen de l'ordre de 18 m2 entre 2016 et 2018, ce qui les ramènerait à leur niveau de 2012 (61,1 m2). La reprise actuelle "pourrait donc n'être qu'éphémère".