Un nouveau camion toupie zéro CO2 pour livrer le béton

Un nouveau camion toupie zéro CO2 pour livrer le béton

Vicat a présenté un camion toupie émettant jusqu’à -96 % d’émissions de CO2 en moins et deux fois moins bruyant qu’un moteur traditionnel.




Alors que 2017 marque les deux cents ans de l’anniversaire de la découverte du ciment artificiel par Louis Vicat, le groupe éponyme vient de présenter un camion toupie aux hautes performances environnementales, quasi sans rejet de CO2 et sans bruit.

 

Cette innovation répond aux attentes des maîtrises d’ouvrage et des collectivités territoriales, et plus particulièrement aux enjeux d’accès et de circulation des poids lourds en milieu urbain, la ville de Paris par exemple, ayant pour objectif l’interdiction du diesel Paris intramuros en 2020.

 

Ce camion toupie, baptisé Oxygène, est le fruit d’un partenariat entre Vicat, son transporteur Jacky Perrenot, le fabricant de véhicules industriels Iveco et l’italien Cifa, constructeur de machines de transport et de mise en œuvre du béton. Grâce à son moteur exclusif GNV (gaz naturel pour véhicule) Iveco, il affiche jusqu’à 96 % d’émissions de CO2, 92 % de particules fines et 70 % d’émissions de NOx en moins.

 

L’alliance de deux technologies

 

L’alliance entre le groupe Jacky Perrenot et le gaz n’est pas nouvelle mais date de 2011, comme l’a fait remarquer Philippe Givone, PDG du groupe. « En 2011, nous avons mis en place un premier projet avec Iveco qui concernait 3 de nos véhicules dans le nord de la France. En 2016, ce sont 350 véhicules qui circulent avec un moteur gaz ».

 

De son coté, l’italien Cifa avait mis au point une technologie hybride avec la bétonnière Cifa Ernergya activée par un moteur électrique sur batteries lithium. Ces dernières se rechargeant en phase de transport sur route et aussi en phase de décélération grâce au système KERS (Kinetic Energy Recovery System). Mais elles peuvent également être rechargées sur branchement réseau.

 

C’est l’association de ces deux technologies : la motorisation Iveco au gaz naturel et la toupie hybride Cifa Energya qui a permis le développement de ce camion Oxygène. Son moteur est alimenté par du « bio méthane » tandis que la toupie fonctionne via un moteur électrique sur batteries au lithium.

 

 

 

Un véhicule plus écologique

 

Le recours au bio gaz est intéressant car si le gaz naturel émet 20 % de CO2 en moins que l’essence, le biométhane ou le bioGNV est encore plus écologique. Produit à partir de déchets organiques, le bio gaz permet de réduire de 80 % par rapport à l’essence ou au gazole les émissions de gaz à effet de serre avec les mêmes propriétés que le gaz naturel.

 

Oxygène est donc bien adapté aux livraisons urbaines et nocturnes puisque son moteur s’affiche deux fois moins bruyants qu’un moteur traditionnel avec 3 décibels en moins ce qui lui permet de respecter la norme PIEK (71 Db maximum). Le malaxeur lui, affiche -6 Db.

 

Côté équipements, Oxygène est dotée d’une caméra de recul, d’un système anti démarrage lors des pleins, d’un freinage d’urgence anti collision, du dispositif embarqué Transics & Smartdrive (géolocalisation, arrêt du véhicule à distance, enregistrement son et video dans la cabine) et de pneumatiques Continental connectés par radio fréquence.

 

 

 

Une autonomie adaptée au paysage urbain

 

La toupie se recharge silencieusement (seulement 10 Db de bruit émis) et rapidement en moins d’une heure en utilisant la colonne de recharge intégrée et en 4 h environ en rechargeant depuis une prise industrielle classique. Le temps de remplissage d’Oxygène est identique avec celui d’un camion toupie à moteur classique diesel.

 

L’autonomie annoncée d’Oxygène est de 150 km, soit l’équivalent de 2/3 jours en livraison béton. En mission « routière », il peut rouler jusqu’à 1 500 km entre deux pleins. L’été dernier, ses concepteurs l’ont testé sur 1 800 km avec une cuve pleine. L’apport de l’électrification n’est donc pas négligeable.

 

La question des points d’avitaillement reste toutefois essentielle pour a réussite du déploiement du projet prévu sur 2018. En 2017, il existe une centaine de stations d’avitaillement PL en France. 140 devraient être présentes sur le territoire fin 2018 et 250 à l’horizon 2020.

 

30 % de surcoût pour Oxygène

 

Par rapport à une toupie malaxeur à motorisation classique, Oxygène affiche un surcoût de 30 %. Un surcoût que ses concepteurs estiment devrait être compensé par d’éventuels paysages urbains et la restriction de circulation des centres villes aux moteurs diesels.

 

Question maintenance, et après plusieurs années d’exploitation de véhicules à motorisation au gaz, « nous sommes iso coût par rapport à un équipement diesel » estime Philippe Givone.




Source : batirama.com / Corinne Bailly

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