Les manutentions sur les chantiers sont parfois fastidieuses, à organiser comme à réaliser. Elles fatiguent les compagnons, font parfois perdre du temps et de l’argent. L’OPPBTP* rappelle quelques règles qui peuvent faciliter le déroulement de vos chantiers. La première : anticiper.

Sur les chantiers, les manutentions peuvent représenter une part importante du temps de travail des compagnons. Dans le neuf, sur les opérations importantes, les activités de gros œuvre bénéficient d’équipements de chantier : grue, élévateurs en façade, chargeuses équipées de fourches pour palettes, etc. Il faut néanmoins motiver le coordinateur SPS afin que les réunions préparatoires ne soient pas escamotées. Et être attentif à la concomitance des différentes entreprises. L’occupation de l’espace pour les personnes en action et pour le stockage des matériaux et des colis doit être coordonnée. Des interventions de VRD, de fouilles ou de canalisations extérieures peuvent rendre une façade, donc un point d’accès, indisponible.

 

La rénovation des bâtiments impose des situations souvent délicates à gérer. En tissu urbain, mieux vaut disposer des autorisations de stationnement : soit pour la mini base vie (cabane de chantier et sanitaires), soit pour les livraisons. On note que l’évolution de l’organisation de la circulation en ville (qui limite les possibilités de stationnement et multiplie les sens uniques) ne facilite pas le stationnement des gros véhicules, voire leur circulation. Certains carrefours perdent leur souplesse et obligent à “ mordre ” sur les trottoirs.

 

Le déchargement du camion ne permet pas toujours de stocker facilement des palettes ailleurs que sur le trottoir. Ensuite, les moyens matériels manquent ou ne peuvent pas être utilisés. Toutefois, les monte-meubles des déménageurs facilitent l’accès aux étages. À condition de pouvoir les placer dans la rue. Les sens uniques imposent d’entrer en relation avec les autorités gérant la circulation.

Les immeubles ne disposent pas toujours de monte-charge ou d’ascenseur ayant les bonnes dimensions. En tous cas, il faut demander l’autorisation au gestionnaire de l’immeuble qui est parfois un syndic. Les entreprises sont parfois contraintes d’approvisionner le chantier par les escaliers. Certaines copropriétés refusent que le grand escalier soit utilisé et imposent l’escalier de service… Il convient de protéger les parties communes de l’immeuble, voire de faire un constat avant les travaux si vous remarquez une dégradation antérieure à l’intervention de l’entreprise.

 

Toutes ces difficultés reportent la gestion des charges sur le personnel. Parfois, les objets sont lourds et encombrants : une grande baignoire pèse parfois plus de 50 kg. Ils obligent à manœuvrer à plusieurs. Dans d’autres circonstances, la répétitivité des opérations avec des colis lourds et des marches crée une grande fatigue pour le personnel. Mieux vaut essayer de répartir la tâche sur deux jours ou éviter de réaliser les manutentions pénibles en début de demi-journée. Les compagnons sont parfois trop fatigués, ils travailleraient mal à la suite ou en prenant des risques pour leur sécurité.

 

Par ailleurs, les manutentions pénibles sont ressenties comme des corvées. Dans les escaliers, la pénibilité est diminuée en organisant des trajets courts : des chaînes entre compagnons. Même si la tâche est répartie équitablement entre tous, de telles situations n’arrangent pas l’ambiance. Les jeunes générations sont moins disposées à souffrir physiquement. Pour certains grands chantiers, on peut recourir à des sociétés spécialisées dans l’approvisionnement. Attention au surcoût.

*réunions du réseau national CAP prévention, animés par l’Organisme professionnel de prévention du BTP (OPPBTP) sur le thème : "Comment optimiser les manutentions sur les lieux de travail?"