Dans une lettre adressée à la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet, le secrétaire général du PS et eurodéputé Pierre Jouvet, demande de "rétablir" le groupe d'études "Amiante" à l'assemblée, considérant qu'il s'agit d'un "problème de santé publique sous-estimé".
Dans cette lettre, Pierre Jouvet dit partager "l'indignation" des adhérents des associations de défense des victimes de l'amiante, qui "ont appris avec une vive inquiétude et colère la suppression du groupe d'études de l'Assemblée nationale consacré à ces questions".
Déplorant "la rationalisation" des groupes d'étude qui a conduit à supprimer "cet outil précieux du travail parlementaire" et entraîne "l'invisibilisation d'une problématique de santé publique importante", le secrétaire général du PS juge ce choix "incompréhensible".
"Les victimes de l'amiante constituent une population de travailleuses et de travailleurs qui doit faire face à des maladies, souvent graves, et trop fréquemment mal reconnues et mal indemnisées", rappelle Pierre Jouvet, ici en photo. © Horizons publics
Très utilisé avant 1998 dans le domaine du bâtiment et des travaux publics, l’amiante est devenu un risque majeur pour la santé des êtres humains. Son usage a été interdit à partir du 1er janvier 1997 en raison de ses effets dangereux pour la santé.
Durant plus de cent ans, ce sont plusieurs milliers de produits différents, à utilisation industrielle ou domestique, qui ont été fabriqués et que l'on peut classer en différentes catégories :
– l'amiante mélangé à des matières plastiques ou élastomères permettait de fabriquer joints, revêtements, ustenciels ménagers, garnitures de freins, etc. ;
– L'amiante brut en vrac était utilisé pour l'isolation thermique (flocages et calorifugeages, etc.) ;
– L'amiante sous forme de plaques de papier ou carton servait à l'isolation thermique d'équipements chauffants, de faux-plafonds, de joints, ... ;
– L'amiante mélangé à du ciment se retrouvait dans les construtions et bâtiments sous forme de plaques ondulées, d'éléments de façade, de gaines de ventilation, de canalisations, etc.
L’amiante représente la principale cause de décès liée au travail, en dehors des accidents professionnels, car les fibres d’amiante peuvent provoquer des maladies touchant notamment l’appareil respiratoire, comme des fibroses du poumon ou de la plèvre ainsi que des cancers. L'amiante est un cancérogène sans seuil, autrement dit il n'y a pas de niveau d'empoussièrement en dessous duquel il n'y a aucun risque. Certaines maladies peuvent survenir après de faibles expositions, cependant la répétition de l’exposition augmente la probabilité de tomber malade. En sus, les effets sur la santé d’une exposition à l’amiante peuvent apparaître plusieurs décennies après la fin de l’exposition.